Il était 3 fois : Les Trois Petits Cochons revisités et tourneboulés
[Carozine dévore l'album jeunesse Il était 3 fois : Les Trois Petits Cochons - Davide CALI, illustrations de Roland GARRIGUE : dès 3 ans]15 Oct. 2015
« Why don’t you sit right back,
And I, I may tell you a tale.
A tale of three little pigs,
And a big, bad, wolf.
Well the first little piggy, he was kinda hip.
He spent most his days, just dreaming the city.
And then one day, he bought a guitar.
He moved to Hollywood, to become a star.
But, living on the farm, he knew nothing of the city.
Built his house out of straw, what a pity.
And then one day, jamming on some chords,
Along came the wolf, knocking on his door.
—Little pigs, little pigs, let me in. —No, not by the hair of my chinny chin chin. —Well I’m huffing, I’m puffing, I’ll blow your house in. »
Sur ces divertissantes paroles de Green Jelly (et ceux qui suivent comprennent donc pourquoi j’ai mis la vidéo de leur clip sur mon ami bleu, hier), nous passons au sujet du jour, bonjour ! Et quoi de mieux, pour terminer la semaine, qu’un bon brin de rigolade ? Ce sera chose faite avec l’album illustré Il était 3 fois, signé Davide Cali au texte, et Roland Garrigue au dessin… Roland Garrigue que nous avons déjà rencontré avec le désopilant album illustré Ma mamie, c’est de la dynamite ! ou encore le poilant album illustré Mes nouveaux animaux de compagnie. Bon, maintenant que les présentations sont faites, place à l’histoire avec Il était 3 fois : Les Trois Petits Cochons !
Il était 3 fois, Les Trois Petits Cochons : trois petits cochons n’étaient pas pendus au plafond
Et si, après avoir passé une semaine à manger des haricots dont il sature, le loup pointait sa gueule affamée à Cochonville, sortait son couteau et sa serviette en salivant d’avance au repas gargantuesque qui l’attend, soufflait la première maison et s’apercevait qu’elle était vide ? Fichtre ! Il ne lui resterait plus qu’à souffler sur toutes les maisons de Cochonville pour y dénicher un habitant… cependant, le constat est le même : la ville a été abandonnée. Mais où sont donc tous les cochons bien gras qu’il espérait tant ? Peut-être que le facteur-cigogne qui ne livre pas d’enfant serait au courant ? Et si Jean-Loup, avec son short rose et sa chemise hawaïenne, était un loup gentil qui ne dévorait pas les mémés mais leur laissait sa place dans les bus bondés ? Et que ses voisins étaient tous plus ignobles les uns que les autres, à commencer par ce cochon grassouillet, qui habite dans une maison de paille, et l’agonit d’insultes à chaque fois qu’il l’aperçoit ? Que se passerait-il si un ouragan venait à tourbillonner sur la ville ? Et si un troisième loup se pointait la bouche en coeur à New Porc City, où vivent 333 333 cochons dodus à souhait et parfaitement naïfs ?
Il était 3 fois, Les Trois Petits Cochons : la fable chamboulée pour un album hilarant
Vous l’aurez compris, la légende des Trois Petits Cochons en prend un sacré coup… de même que les « bons voisins » dont nos villes sont truffées ! Avec un humour dévastateur, un texte (de Davide Cali, donc, auteur jeunesse qui n’en est pas vraiment à son premier essai mais que je n’avais pas encore croisé) souvent désopilant, et des illustrations facétieuses, Il était 3 fois saura vous charmer. Décidément, je suis une grande grande fan de Roland Garrigue, dont les dessins fourmillent de détails poilants, comme « l’eau de Cochonne, de Christian Porc », « Le Lac des Truies », « Roméo et Rillettes » ou encore « Solasun, rôtissez sans brûler » et « 50 nuances de gras »… ceci n’étant qu’un mince aperçu des réclames parsemant les rues de New Porc City ! Un esprit franchement déjanté souffle dans les pages de Il était 3 fois, Les Trois Petits Cochons et Davide Cali en profite pour détourner habilement la morale de l’histoire et ouvrir un monde de possibles. Entre la patte reconnaissable entre toutes de Roland Garrigue (et franchement, les mines de notre pauvre loup malchanceux sont à mourir), avec son trait léger, coloré et expressif, mais également le texte facétieux de Davide Cali, les adultes auront de quoi bien s’amuser en lisant mille fois cette histoire à des gremlins qui sauront en apprécier le comique de situation et les dessins pimpants. Pour les mémoires de poisson rouge ou de lama alcoolisé, les éditions Nathan ont glissé, en toute fin de l’album illustré, l’histoire des Trois Petits Cochons, la vraie, celle de notre enfance. Nettement moins fantasque que celle de Davide Cali et Roland Garrigue, mais les classiques restent indémodables. "Par la barbiche sur mon petit menton", Il était 3 fois, Les Trois Petits Cochons est un sacré coup de coeur et je risque fort d’avoir du mal à le prêter à mon petit neveu ! Je suis de plus en plus persuadée que le fade Petit Ours Brun a du mouron à se faire...
Longtemps, je me suis couché(e) de bonne heure... pour lire. So what?!
Autres lectures de Carozine : Mon frère est un super-héros : du roman jeunesse déjanté qui carbure aux étoiles.