La fin d'une ère (la saga des Cazalet, tome V) : on achève bien les Cazalet

Elle s’était maintenant convaincue qu’il allait l’abandonner, la laisser se débrouiller avec deux enfants malheureux qu’elle aurait tout juste de quoi nourrir, à qui elle tenterait de dissimuler son coeur brisé, sans jamais dénigrer leur perfide papa. Puis une fois les enfants en âge de la quitter, elle devrait se résoudre à une vie de solitude… Aussi sombre et terrible qu’il apparût, l’avenir n’était pourtant rien comparé au présent. Depuis combien de temps se persuadait-elle qu’il l’aimait, alors qu’il était amoureux d’une autre et lui mentait ? La fin d'une ère (la saga des Cazalet, tome V) - Elizabeth Jane HOWARD

La fin d'une ère (la saga des Cazalet, tome V) : retrouvailles familiales

Neuf ans ont passé depuis le dernier tome et le mariage de Polly à un comte fauché comme les blés (mais possédant des tableaux de Turner), de Clary avec l’inébranlable Archie et le divorce de Louise… et c’est le moment que choisit la Duche pour mourir, ouvrant ce dernier tome sur l’effroyable question : que faire de Home Place ?! Mais, avant de prendre une décision, c’est l’heure des retrouvailles en famille pour les funérailles. On y retrouve Neville, devenu photographe et ayant pris son cousin Simon pour assistant (métier qui ne le passionne pas) ; Teddy, qui s’est débarrassé de sa plus toute jeune Américaine et a intégré l’entreprise familiale ; Jemima, qui a épousé Hugh après la mort de Sybil ; les trois frères naturellement réunis autour de leur indéfectible sœur, Rachel. Edward est toujours avec son horrible et vénale Diana, bien heureuse d’avoir épousé ce riche nigaud. Hugh souffre toujours autant de ses migraines et d’être à la tête d’une entreprise dont il rate le tournant commercial. Rupert papillonne en se demandant s’il ne serait pas temps pour un changement de vie, celle dont il rêvait plus jeune.

Elle commença à imaginer la vie de souffrance qui l’attendait. Dans un roman historique qu’elle avait lu un jour, l’héroïne, séparée de son amant, était entrée au couvent où, portant le cilice, elle était demeurée cloîtrée jusqu’à la fin de ses jours, à prier pour être pardonnée d’avoir aimé un homme marié. Juliet décida que, si elle faisait de même, elle deviendrait célèbre par sa sainteté : elle jeûnerait pour donner son pain aux oiseaux, soignerait les malades, accueillerait de bonne grâce toutes les humiliations qui se présenteraient. (…) Mais certains fantasmes vont trop loin, et, celui-là, aussi écoeurant qu’une meringue mal cuite, dépassait les limites de la crédibilité. Au point de lui arracher quelques éclats de rire hystériques et soulagés. L’avenir n’était pas si sombre. La fin d'une ère (la saga des Cazalet, tome V) - Elizabeth Jane HOWARD

La fin d'une ère (la saga des Cazalet, tome V) : clap final d’une magnifique saga

« —Cette maison, commença-t-elle avec courage. Je m’en souviendrai et l’aimerai toujours, parce qu’elle a été mon premier foyer. C’est ici que j’ai vraiment appris à connaître Polly. Et toi, Zoë, que j’étais pourtant résolue à détester à cause de la mort de ma mère et de ton mariage avec papa. Et surtout toi, Archie chéri. Pendant toute cette période épouvantable où papa avait disparu et où j’étais la seule à croire qu’il était encore en vie et reviendrait, tu étais là. Tu es devenu ma famille, toi aussi. Mais la maison, elle, n’a pas changé durant tout ce temps. Si je ferme les yeux, je peux encore décrire chaque pièce en détail, ainsi que le verger et les champs, dehors, le bois traversé par le ruisseau. Je pourrais m’y promener les yeux fermés en sachant toujours où je suis. Et je sais que c’est pareil pour vous. Cette maison est en nous, nous ne l’oublierons jamais. Et nous avons de la chance d’avoir en nos coeurs un endroit qui nous est si cher. » La fin d'une ère (la saga des Cazalet, tome V) - Elizabeth Jane HOWARD