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Les grandes marées : une vague rafraîchissante d’émotions

[Carozine dévore le roman Les grandes marées - Jim LYNCH]

Carozine lit le roman Les grandes marées - Jim LYNCH
Ma pâte à gaufres est en train de pioncer au frais et la Crevette, quant à elle, roupille profondément au chaud (et oui, j’ai bien vérifié de ne pas avoir fait l’inverse) pour encore quelques longues minutes, du moins, je l’espère… je me retrouve donc avec une plage de temps libre (truc de dingue… du temps libre !)(d’ailleurs, nouvelle parenthèse de digression, mes doigts se sont mis à tapoter « temps livre », ce qui veut tout dire), bref, oui, j’ai perdu mes moutons. Je disais donc que j’ai du temps devant moi et que j’en profite donc pour vous parler d’un ravissant roman de Jim Lynch, Les grandes marées (publié chez l’une de mes maisons d’édition préférées : Gallmeister, et ô joie retentissante, il est en version Totem = le format poche de Gallmeister… et quand on doit racheter le roman en question parce que 1) la Crevette a dessiné sur l’exemplaire qu’on nous a prêté et que 2) on a beaucoup aimé, donc bon, finalement, le garder pour soi, ce n’est pas plus mal, eh bien, c’est une excellente nouvelle pour le portefeuille). J’ai passé un temps fou à le lire ; il est resté tellement longtemps sur ma table de salon à n’être lu que (très) petit à petit que j’ai bien cru ne jamais en voir la fin. Et pourtant, ce n’est pas faute de l’avoir aimé. Mais, comme toujours, je brûle les étapes, je rattrape donc mes moutons pour vous en parler dans le bon ordre.

Très tôt, j’ai compris que lorsque vous racontez aux gens ce que vous observez à marée basse, ils pensent que vous exagérez ou que vous mentez, alors qu’en fait vous essayez simplement d’expliquer des choses étranges et merveilleuses, aussi clairement que possible. Le plus souvent, je minimisais ce que je voyais car je ne trouvais pas de mots assez forts, mais c’est la nature du milieu marin qui veut ça, ainsi que les rivages où j’ai grandi. Les grandes marées - Jim LYNCH

Les grandes marées : un adolescent en pleins questionnements

Les grandes marées - Jim LYNCH [ed. Gallmeister]
Nous sommes en face de Seattle, à quelques encablures du Canada, dans le Puget Sound, petit bras de mer qui s’immisce dans les Etats-Unis… plus exactement, nous sommes à Skookumchunk Bay, où la maison sur pilotis de la famille O’Malley se trouve en proie à bien des tourments. Et pour cause, elle abrite un adolescent en pleine effervescence sexuelle, Miles, et qui en a dans la caboche. Il passe son temps à lire des précis sur la biologie marine par Rachel Carson et est incollable sur les espèces qui batifolent dans son océan. Chaque nuit, Miles se faufile hors de la maison parentale et vogue au gré des marées pour observer cette vie marine qui palpite à portée de rames. Un matin, Miles trouve un énorme calamar… et ce n’est que la première découverte de cet été riche en événements pour lui.

Les nudibranches sont souvent appelés les papillons de la mer, mais c’est encore insuffisant pour décrire leur éclat. Dans le Pacifique nord, presque toutes les autres créatures cherchent à se fondre dans la pâleur du décor. Les nudibranches s’en fichent, notamment parce que leur goût est si infect qu’ils n’ont pas besoin de se camoufler pour survivre. Mais aussi, décrétai-je sur-le-champ, parce que leur beauté est si époustouflante qu’elle leur apporte un sauf-conduit. Les grandes marées - Jim LYNCH

Les grandes marées : lumineux passage à l’âge adulte

Les grandes marées - Jim LYNCH [ed. Gallmeister]
Et cet été s’annonce intense pour Miles O’Malley. Un sérieux béguin pour la fille d’à côté qui chante sans que quiconque ne comprenne les paroles et qui a un léger trouble bipolaire. Une voisine qui frôle la démence et pour qui il prépare des sandwiches au thon. Un meilleur ami qui se demande où se trouve le point G et si « bâton de lumière » est réellement une expression utilisée du commun des mortels. Des parents sur le point de divorcer. Une journaliste qui le fait passer pour un illuminé à qui la nature parle. Et j’en passe. Les grandes marées est un roman d’apprentissage absolument délectable. Jim Lynch possède une écriture fluide et limpide, non dénuée d’humour… exactement comme son petit personnage haut en couleurs et en imagination fertile. La nature omniprésente et les récits de Rachel Carson apportent une touche inimitable au roman de Jim Lynch et, très franchement, je ne pensais pas me passionner autant pour la faune marine, mais si. C’est absolument fascinant d’apprendre autant de détails sur ces animaux marins. Les grandes marées évoque avec justesse le chaos de l’esprit adolescent, le passage à l’âge adulte, ce rapport parfois compliqué avec des parents souvent dépassés. Dans ce monde où les adultes sont finalement souvent une déception pour lui, Miles O’Malley se construit, parle avec émerveillement des bestioles qu’il côtoie… et moi, je suis tombée sous le charme. Les grandes marées est un roman enchanteur, rafraîchissant et émouvant. Alors, j’ai mis le temps, mais, bigre, je suis sacrément heureuse d’avoir découvert cette petite merveille, ce roman plein de grâce !

Les nuits phosphorescentes transforment les pagaies en baguettes magiques et les enfants en sorciers. Je me suis laissé bercer par cette légende fantastique pendant des années, jusqu’à ce que le professeur Kramer l’enrichisse encore, en m’expliquant ce qui se passait réellement. Lors de certaines efflorescences de plancton, la baie est à ce point envahie de plantes et d’animaux luminescents de la taille d’un grain de poussière, ou plus petits encore, qu’ils s’entrechoquent en émettant de la lumière, partout où l’eau est brassée. Les grandes marées - Jim LYNCH

Les détails du livre

Les grandes marées

Auteur : Jim LYNCH
Illustrateur : Sam WARD
Traducteur : Jean ESCH (V.O : The Highest Tide)
Éditeur : Gallmeister
Prix : 9,20 €
Nombre de pages : 274
Parution : 4 janvier 2018

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Les grandes marées

Longtemps, je me suis couché(e) de bonne heure... pour lire. So what?!

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. 20 October 2021. Caroline D.