Animale, tome 2, La prophétie de la Reine des neiges : une quête envoûtante (rentrée littéraire 2015 - jeunesse)

Bon, il est à présent temps de nous attaquer à la suite de cette chronique en deux étapes et consacrée à la série de Victor Dixen : Animale… avec le tome 2, La prophétie de la Reine des neiges. Mes chers et adorables lecteurs n’ayant pas vu passer la première partie de cette chronique trouveront donc mes premières impressions sur cette série jeunesse, juste ici : Animale, tome 1, La malédiction de Boucle d’or, premier roman de cette série mêlant habilement fantastique et romance. Si j’avais trouvé le premier roman un peu creux (notamment à cause de son héroïne que je trouvais un poil fade) et parfois mou du genou (alors, évidemment, d’aucuns se demanderont pourquoi j’ai lu le second tome d’Animale, en ce cas… mais parce que j’ai le sens du devoir, pardi ! Vaillante jusqu’au bout !), ce deuxième tome a comblé les failles et je l’ai grandement préféré au premier : Animale, tome 2, La prophétie de la Reine des neiges vaut le détour. Et ça tombe bien, il vient de sortir en librairie. Vive la rentrée littéraire 2015 !

Animale, tome 2, La prophétie de la Reine des neiges

Nous retrouvons Blonde et Gaspard, fraichement mariés par un pasteur danois, sur l’île sans nom où l’eau-lumière (breuvage à base de chardons blancs endémiques permettant aux hommes-ours de contenir leur rage folle) leur fait couler des jours paisibles… jusqu’à ce que le navire Le Bucentaure ne vienne mouiller sur le rivage et ne déverse sur terre des hommes-ours colériques et réduits en esclavage. C’est ainsi que Blonde fait la connaissance d’un membre de sa famille : Oluf. Grâce à lui, elle parvient à s’échapper du piège tendu par les soldats du Bucentaure et à sauver Gaspard, retenu prisonnier dans les cales du bateau… Malheureusement, ce dernier tombe nez à nez avec l’invitée de marque transportée par le navire : l’effroyable Reine des neiges, dont le visage encapuchonné inspire néanmoins une profonde terreur à Gaspard et dont la tourmente glacée s’empare du coeur du pauvre sculpteur. Frigorifié et amorphe, Gaspard n’est plus que l’ombre de lui-même quand Blonde le conduit à Copenhague où ils adoptent de fausses identités pour se protéger. Ils y croisent le chemin de Hans Christian Andersen, qui deviendra un ami épistolaire de Blonde… car, à la suite de l’enlèvement de Gaspard par le traîneau immaculé de la Reine des neiges, cette dernière n’aura de cesse de le retrouver, remuant ciel et terre pour y parvenir.

Ce que je pense d’Animale, tome 2, La prophétie de la Reine des neiges :

Avec ce second volet, Victor Dixen nous plonge dans l’univers et la vie pleine de doutes de Hans Christian Andersen (et, ainsi, la boucle est bouclée), bercé par les légendes du Nord. Car, cette fois encore, la structure du tome 2 d’Animale se divise en plusieurs récits : les lettres envoyées par Blonde, comme autant de bouteilles à la mer égrenées au fil de ses aventures ; et la réalité parallèle, à travers Hans, qui tentera tant bien que mal de suivre Blonde, de l’aider. Avec le tome 2 d’Animale, La prophétie de la Reine des neiges, nous voyageons entre la France, l’Italie et les terres glacées du Danemark avec, en toile de fond, la politique mouvementée de cette époque, le jeu des alliances entre souverains cupides prêts à déclencher des guerres pour récupérer leurs terres. L’écriture de Victor Dixen est toujours aussi fluide (malgré quelques mièvreries dont il aurait pu se passer) et l’intrigue m’a parue plus dense que celle du premier volume d’Animale. Traitée de manière plus vive et plus intense, elle transportera les lecteurs adolescents jusqu’à la dernière page… les adultes, eux, regretteront quelques longueurs inutiles. En revanche, ô joie, Victor Dixen a (enfin !) affublé Gaspard d’une véritable personnalité, bien qu’il soit finalement peu présent : on le découvre assoiffé de perfection et constamment sur le fil, manquant sombrer dans la folie pure quand la beauté semble lui échapper. Blonde, quant à elle, reste malheureusement un peu fade ; étrangement, je la trouve encore effacée par rapport aux seconds rôles féminins, comme madame Lune (et ce fut un véritable bonheur que de la retrouver dans le tome 2 d’Animale, La prophétie de la Reine des neiges) ou encore Bérénice de Beaulieu. Les aspérités de son caractère semblent avoir été gommées et elle manque toujours de profondeur, à mon humble avis ; néanmoins (et il est important de le souligner), elle évolue mieux que dans le premier tome et on la voit sortir des nimbes de l’adolescence pour devenir femme, affirmer son identité. Les ados devraient dévorer ce tome 2 d’Animale, qui reste une série liant élégamment romance et fantastique, sans jamais sombrer dans l’un ou l’autre des écueils. Car, oui, cet univers mêlant contes et réalité est troublant et fascinant… d’autant que la Reine des neiges est véritablement captivante, derrière ce masque de mystère et de glace.
Une phrase pour résumer ma pensée sur Animale, La prophétie de la Reine des neiges :
De quoi revisiter le conte de notre enfance loin de la fadeur Disney..