Carozine visite les Cyclades : Paros
Aaaah ça fleure bon la rentrée... Monsieur Pernaut parle de cartables trop lourds et de panier de la ménagère percé par les fournitures scolaires de nos têtes blondes, les professeurs reprennent le laborieux chemin des classes encore désertées, le métro redevient comme il l'était il y a encore quelques mois [nauséabond et bondé]... Il est plus que temps de déserter les rues à nouveau remplies et de partir respirer le bon air maritime de Grèce ! Escale dans l'île de Paros, petit paradis romantique : « Carozine Airlines vous souhaite un excellent séjour dans les Cyclades et espère que vous n'avez pas oublié vos lunettes de soleil sous les fesses de votre voisin. Pour les végétariens qui comprennent le grec aussi bien qu'un pot de chambre, voici un petit rappel utile qui vous évitera bien des déconvenues : "zen tro créace" [*] ».
[*] Je ne mange pas de viande, donc, en français dans le texte.
La tranquille île de Paros, troisième étape de notre voyage dans les Cyclades
Paros et la basilique de Parikiá
L'île de Paros, dans les Cyclades [Grèce]
Après avoir quitté Amorgos à l'heure où les poules grecques dormaient encore, vous voilà donc frais comme un gardon lyophilisé prêt à débarquer (en fanfare, parce que La lettre à Elise est toujours d'attaque, on en attendrait pas moins des lourdes portes des ferries grecs sillonnant les Cyclades) dans le port de Parikiá (mince, me diront ceux qui ne roupillent pas profondément sur leur clavier : une capitale de Cyclades qui ne s'appelle pas Chora ! Proust sait probablement pourquoi mais ce n'est absolument pas mon cas, passons donc à la suite) pour vous rendre à l'hôtel Panorama, qui mérite bien son nom : depuis le balcon de votre chambre, vous aurez une vue imprenable sur Parikiá, son port... et la mer. Mais il n'est pas encore l'heure de s'attarder à l'hôtel ou sur le balcon car, si vous suivez bien, il est à peine 10h... l'heure de crapahuter à travers les ruelles de Paros pour visiter l'impressionnante église de la Dormition, aka l'église de la Vierge aux cent portes (sic), qui (re)mince (ou nom d'un petit bonhomme en mousse, histoire de varier le champ lexical) n'est absolument pas blanche et encore moins surmontée de la traditionnelle voûte bleu roi que l'on croise tous les cinq mètres dans les Cyclades. Saperlipopette.
L'île de Paros et ses ruelles aux volets bleus
Paros : du romantisme et de l'Histoire
Paros, dans les Cyclades [Grèce]
Bien que les légendes fertiles placent la construction de la basilique sous Justinien, tandis que d'autres imaginent la mère de Constantin, Sainte Hélène, avec une truelle à la main, les fouilles menées ont dévoilé un baptistère et un atrium qui remonteraient au IVe siècle. Outre un clergé collé tel un koala à la basilique, l'église est également dotée d'un gynécée. Mais revenons aux légendes, vous savez à quel point je les apprécie ! Empoignez votre pouce : il était une fois une jeune fille de 18 ans (et cela remonte au VIIIe siècle) qui vivait paisiblement sur l'île de Lesbos. Un jour où le ciel noir menaçait, des pirates (à quelques siècles près, on aurait pu concevoir que Barberousse ait fait des siennes, mais c'est encore trop tôt, il faudra attendre 1500 et des brouettes avant que cet amiral de l'Empire Ottoman ne ravage Paros) se dirent que l'occasion était trop belle : ils l'enlevèrent. Fort heureusement, Theoktisti n'avait pas les pieds dans le même sabot et réussit à s'échapper... pour atterrir sur l'île de Paros, où elle trouva refuge dans la basilique et les vestiges de son corps auraient foutu une peur bleue à un pélerin égaré. Mais après avoir passé des heures à piétiner sur les pierres, il est plus que temps de savourer une bière fraiche (la célèbre Mythos) ou un petit Mojito (forcément), les pieds dans l'eau.
La magnifique île de Paros, et ses chats écrasés de soleil !
Paros : un amour d'île
Antiparos, dans les Cyclades [Grèce]Paros et ses oies, dans les Cyclades [Grèce]
A quelques encablures de Délos se trouve l'île de Mykonos, son eau turquoise, son flot de touristes et son pélican. Véritable mascotte de Mykonos, le pélican se pavane tranquillement dans les ruelles, prit d'assaut par des touristes enfiévrés et autres Japonais mitrailleurs. Après avoir longé une petite plage, on arrive sur la place principale de Chora (surprenant, n'est-il pas ?! *) et sa promenade bordée de restaurants. En vous engouffrant dans les ruelles sinueuses, auxquelles les maisons blanchies à la chaux apportent une ombre rafraichissante, vous tomberez sur une ravissante jetée dominée de maisons juchées sur des pilotis et par les traditionnels moulins grecs.
Les carrières de marbre de Paros vous attendent de pied ferme (car cette -pas si- petite île des Cyclades est très riche en marbre... de là à imaginer que le marbre de la Vénus de Milo viendrait de Paros, il n'y a qu'un pas que le cerveau déjanté de votre rédactrice adorée ne franchira pas !), de même que Naoussa, l'un des plus beaux villages de pêcheurs qu'il m'ait été donné de voir… parcouru par de volubiles oies semblant fortement apprécier la glace. Après avoir chassé le Kouros reposant à terre, dévalé les pentes arides et s'être extasié devant un paysage qui continuera de venir peupler vos rêves, il est déjà l'heure de partir pour la suite de nos aventures : les îles de Delos et de Mykonos.
