Les déboires de Carozine à Bordeaux : la chocolatine
23 Mars 2011
Entre deux critiques de films, reprenons donc le chemin de l'installation de votre ex Parisienne (mais toujours blonde) à Bordeaux et la découverte des habitudes locales, autres que les décolletés plongeant des petites étudiantes bordelaises, avec le langage propre à la belle endormie (surnom qui prendra tout son sens lors d'une quête matinale par un beau dimanche, mais revenons à nos moutons, à savoir les ruelles de Bordeaux et la chocolatine). En ce jour ensoleillé, il est temps donc de vous parler de la mystérieuse chocolatine ! QuéZaco ? Ah ! Voilà une question que tout Parisien débarquant fraîchement à Bordeaux est en droit de se poser ! Qu'est-ce donc que cette chocolatine (que l'on vous mettra probablement dans une poche, mais là réside un autre mystère à décrypter) ?
La chocolatine : une spécialité locale ?
Je me promenais vaillamment dans les ruelles pavées de Bordeaux, manquant de me tordre la cheville à chaque pas, quand mon oeil gourmand fut happé par la vitrine d'une boulangerie de laquelle émanait une exquise odeur qui fit frétiller mes narines. N'écoutant que mon ventre ayant aussitôt décrété qu'il était affamé (normal, comme dirait Obélix, il était "midi douze et j'ai toujours faim à midi douze"), je pénétrais dans la boulangerie en espérant toutefois qu'il ne s'agissait pas de l'un de ces sprays magiques imitant à merveille l'odeur du pain bien frais tandis qu'en arrière-cuisine, un assistant plein de sueur s'empresse d'enfourner, dans un minuscule four pas même digne de figurer dans une kitchenette, un bâton de pâte surgelé. Bref : ça sentait bon ; je suis rentrée. Et j'ai découvert qu'on vendait dans cette boulangerie une viennoiserie dorée et rebondie répondant au doux nom de "chocolatine". Dans ma parfaite ignorance parisienne et ravie de découvrir un met follement local, qui devait très certainement posséder un je-ne-sais quoi de particulier... fichtre, peut-être un nappage au caramel, que sais-je ?! je me précipitais vers le vendeur pour lui demander une chocolatine.
Chocolatine vs. pain au chocolat
Je pris donc, guillerette mais non court vêtue (Mamie, si tu me lis, tu sauras que ta petite fille est toujours décemment vêtue), le chemin du retour en tenant avec une sourde frénésie mon trésor. A peine arrivée, j'explosai de joie devant mon geek en lui expliquant que, vraiment, je venais de mettre la main sur une spécialité locale qui serait très certainement délicieuse et dont il ne pourrait qu'être jaloux. Le genre de spécialité qui rivaliserait avec les cannelés que Baillardran exporte jusqu'à la gare Montparnasse (ah pardon, la mafia bordelaise me signale que la marque déposée est "canelé"... au temps pour moi) et que je pourrais faire découvrir à mes amies parisiennes, qui tomberaient alors en pamoison. Oui, oui. Elles entreraient en transe et baveraient d'envie. Rien que ça. Il était plus que temps que je déguste ma trouvaille. A la première bouchée, j'ouvris de grands yeux éberlués. La "chocolatine", au nom si prometteur, serait donc un pain au chocolat ?! La deuxième bouchée me le confirma : en m'installant à Bordeaux, j'avais pénétré un monde au mystérieux langage qu'il me faudrait décoder rapidement pour éviter de nouvelles déconfitures et de rencontrer le visage hilare des autochtones. Je ne ricanerai donc plus quand on me proposera une poche pour ma chocolatine (avouez que c'est tout de même saugrenu) et ne me ferai plus avoir en imaginant monts et merveilles pour ce qui se révèle n'être qu'un vulgaire pain au chocolat !
Bougres de faux jetons à la sauce tartare ! C'est tout ?!
Autres expressions avec Carozine : Le "gavé" bordelais