En haut !

Ringer : le double visage de Miss Gellar

[Critique de la série TV Ringer de E. Charmelo & N. Snyder]

17 Avr. 2012

Carozine regarde Ringer
Malgré l'immense tentation de vous bassiner une nouvelle fois avec l'œuvre magistrale de George R.R. Martin magnifiquement adaptée sur petit écran (eh oui, Le Trône de fer revient pour la seconde saison !), je vais vous conter les nouvelles aventures de Sarah Michelle Gellar. Figurez-vous que Buffy a abandonné dans un placard son pieu dégommeur de vampires en tout genre pour le troquer contre des Louboutin. Même blonde chevelure (son coloriste fait des miracles et a dû conserver dans un coffre-fort sa recette), même petit sourire... la Sarah Michelle Gellar de Ringer n'a pas changé d'un iota. Si ce n'est qu'elle s'habille nettement mieux (du moins la version Sioban Martin). Diffusée sur The CW Network, la série TV Ringer décoiffe dans les chaumières et entretient le suspens. Avec un je-ne-sais-quoi de Damages... Les flash-backs, peut-être ?! (mais que ceux qui furent traumatisés par le pigeon hantant chaque épisode de la première saison de Damages se rassurent : il ne figure pas dans le casting de Ringer... Ouf, merci Aspro !)

Ringer : une actrice, deux possibilités

Ringer [Sarah Michelle Gellar]
Ne tournons pas 116 ans autour du pot de moutarde dont la fabrication a été délocalisée. Ringer n'est rien de plus que l'histoire de deux jumelles. Bridget Kelly, cheveux gras et air hagard, se fait de l'argent de poche en dansant fort dénudée autour d'une barre que les pompiers n'utilisent jamais et dépense ses gains en drogue. Manque de bol pour elle, elle travaille pour un méchant très méchant (forcément, ce ne serait pas drôle si tous les bars à strip tease étaient tenus par de gentils fils à papa, imaginez un peu le manque en scenarii(*) que cela engendrerait à Hollywood), avec une vraie bonne bouille patibulaire : Bodaway Macawi. Qui a eu la délicieuse idée de zigouiller une danseuse sous les yeux effarés de Bridget. Cette dernière est donc placée sous la protection de l'agent du FBI Victor Machado, qui espère bien la faire témoigner pour placer Bodaway Macawi à l'ombre pour un long moment. Sauf que la belle ne l'entend pas tout à fait de cette oreille et s'échappe pour aller retrouver sa sœur (jumelle, donc), Shioban Martin. A prononcer « Shivâne » ou « Shivône », selon les accents. Allez savoir ce que devient le « o » de cet étrange prénom, ça, il semblerait que les créateurs de la série s'en soient peu soucié. Bref. Shioban, cheveux propres et tirés en arrière, héberge sa sœur dans sa splendide maison des Hamptons (bourgeoisie new-yorkaise oblige) et décide de disparaître nonchalamment lors d'une sortie en bateau. Ni une ni deux, Bridget qui ne connaît pas vraiment le remord farfouille dans le sac de sa sœur et enfile son identité, sa bague au nombre illimité de carats... et retourne, la bouche en cœur, à New-York pour y prendre la place de Shioban. Outre des cadavres inopportuns, Bridget /Shioban va devoir gérer un mari britannique, une belle-fille pourrie-gâtée en pleine crise d'adolescence, un agent du FBI un peu trop curieux, un nouveau parrain des Drogués Anonymes un peu trop volontaire, une meilleure amie dont elle a piqué le mari et donc l'amant en question. Avouez que cela fait beaucoup pour la même personne. D'autant que les révélations sur Shioban ne manquent pas !

Ringer : une série TV bien ficelée

Ringer [Sarah Michelle Gellar]
Ringer met toutes les chances de son côté pour rendre le pauvre spectateur accro et ne lésine pas sur les rebondissements et coups de théâtre en tout genre. Le rythme endiablé n'empiète aucunement sur une histoire bien ficelée qui transforme New-York en véritable théâtre de marionnettes. Evidemment, n'importe quelle fille rêvera de se retrouver à la place de Bridget. Certes, elle a un Mohican peu sympathique lui collant aux Louboutin, mais elle hérite tout de même d'un sublime appartement dans l'Upper East Side, d'une garde-robe à faire frémir de jalousie Carrie Bradshaw et d'un mari qui, non content d'avoir un accent britannique à tomber en pâmoison, a également décidé d'usurper les manières de prince charmant de son compatriote Fitzwilliam Darcy (Orgueil & Préjugé, et non Bridget Jones, n'est-il pas). En somme, pour une fille paumée débarquant tout droit de son Wyoming natal, la situation n'est pas des plus désagréables. Pour en revenir à Ringer : l'intrigue est alléchante et rondement menée ; Sarah Michelle Gellar s'en sort divinement de son double rôle.
Verdict : une chouette série !

PS. (*) : Oui, messieurs les ronds-de-cuir de l'Académie Française, je n'en fais qu'à ma tête (de mule) et ne mets pas d'accent aigu à "scenario". Et dans une profonde logique avec moi-même, puisque je n'utilise pas la version francisée au singulier, je laisse dans son placard le pluriel (également francisé et reconnu par vos bons soins) "scenarios". Que je trouve d'ailleurs fort moche. Non mais.

Bande-annonce de Ringer [CW]

Les détails

Petits secrets de Ringer

Créateurs : Eric C. CHARMELO & Nicole SNYDER
Bridget Kelly / Siobhan Martin : Sarah Michelle GELLAR
Henry Butler : Kristoffer POLAHA
Andrew Martin : Ioan GRUFFUDD
Victor Machado : Nestor CARBONELL.

17 avril 2012

I am not devoid of humour

Plus de cinéma avec Carozine : Alcatraz : le mythe carcéral revisité

. . Caroline D.