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(Marvel’s) Daredevil, saison 1 : le diable de Hell’s Kitchen

[Carozine se délecte devant la série Marvel's Daredevil -saison 1- de Drew GODDARD et Steven S. DeKNIGHT]

30 Mai 2015

Carozine regarde la série TV Marvel's Daredevil [saison 1] sur Netflix
Je vous avais promis un article sur un thème qui ne serait pas de la littérature, histoire de vous aider à digérer et d’éviter l’indigestion livresque, ce sera chose faite en ce samedi ! Et je vais donc tirer deux perroquets avec le même caillou, car cela réduira également la « to do list » des séries TV (où se trouvent également The Fall, The Killing, Selfridges... de quoi s'occuper les longues soirées d'hiver !)… « quand ça fait du bien et que ça débarrasse ». Bref ! Je vais donc vous parler de la série Netflix : Marvel's Daredevil, saison 1… je sais, je sais, je suis un poil à la traîne parce que 13 épisodes, ce n’est pas non plus la fin du monde à s’enfiler (et Netflix a balancé la totalité de la saison dès le 10 avril), mais j’avais d’autres préoccupations en la personne d’Arya Stark (la série TV Game of Thrones, pour les ermites), ou encore Peggy Olson (nous passons à la série TV Mad Men, cette fois, dont la fin vient de sonner) et Danny Rayburn (une autre série TV Netflix, Bloodline). La distraction était de taille, vous l’admettrez ! Enfin donc, la saison 1 de Daredevil vient de s’achever, pour moi… « Die, die » comme aurait dit le fils de (une autre brillante série TV) Dexter, et à la prochaine !

Marvel's Daredevil [saison 1], série TV diffusée sur Netflix depuis avril 2015 et créée par Drew GODDARD et Steven S. DeKNIGHT

(Marvel’s) Daredevil, saison 1 : un aveugle pas empoté ; un super-vilain et une ville moisie

Marvel's Daredevil [saison 1], série TV diffusée sur Netflix
Comme bien souvent chez Marvel (et DC Comics, d'ailleurs), nous sommes à New-York (c’est fou comme cette ville est le fantasme de la pourriture de l’humanité chez les scénaristes de comics !) et deux avocats ne roulant pas franchement sur l’or inaugurent le local qu’ils viennent de dénicher dans le quartier de Hell’s Kitchen (et qui mériterait un sérieux coup de pinceau, mais cela ne semble pas être leur considération première) et se disputent pour savoir si oui, ou non, ils doivent accepter de défendre une blondinette retrouvée ensanglantée devant le cadavre d’un homme, chez elle, sur sa moquette. Les apparences jouent plutôt contre elle et le joufflu avocat qu’est Foggy Nelson se dit que, peut-être, il serait plus simple de se faire la malle en douce et de la laisser se dépatouiller. C’est sans compter son partenaire, un aveugle qui capte les battements de coeur comme une abeille sent la confiture et qui est ainsi intimement persuadé que la jeune femme (Karen Page) dit la vérité : Matt Murdock… l’affaire est donc entendue, ils défendront Karen. Et, comme ils parviennent haut la main à la disculper, ils en profitent pour faire d’elle leur secrétaire (histoire de mettre un peu de paillette et de blondeur dans le bureau désertique et morose). Et, soudain, un homme en costume coûtant une fortune débarque dans leur local (où une modeste feuille de papier indique que le pèlerin venu se perdre en ces contrées est au bon endroit) et leur propose un contrat en or : se pointer au tribunal pour une affaire qui semble réglée d’avance. Voilà qui met la puce (ou le battement de coeur) à l’oreille de Matt Murdock. Et pour cause… Wesley n’est autre que l’homme à tout faire (et seul ami) du puissant et richissime Wilson Fisk qui, sous couvert de vouloir purifier la ville et la rendre meilleure, fait joujou avec l’immobilier, les yakusas et une vieille Chinoise qui emploie des aveugles mutilés pour des affaires de drogue. Il n’en faut pas moins pour que Matt Murdock plonge dans son (ridicule) costume noir composé d’une cagoule couvrant le haut de son visage car Matt s’est mis dans la tête de sauver la ville. Rien que cela.

Marvel's Daredevil [saison 1], avec Charlie Cox dans le rôle de Matt Murdock /Daredevil, le diable de Hell's Kitchen

(Marvel’s) Daredevil, saison 1 : une première saison prometteuse

Marvel's Daredevil, saison 1 - série TV Netflix
Ce qui m’a incroyablement plu dans les premiers épisodes de la série TV Daredevil est que son héros est un personnage ordinaire : fils de boxeur qui se couchait régulièrement si on payait son loyer du mois, Matt Murdock est victime d’un accident alors qu’il a une dizaine d’années. Des produits chimiques endommagent sa vision : il devient aveugle. Mais cet accident accentue également ses autres sens. Soudain, avec un peu de concentration, il est capable d’entendre le souffle d’une personne derrière la porte, de savoir s’il s’agit d’un vieux croulant ou d’un fringuant emmerdeur tenant un revolver dans sa main… bref, il a un super-pouvoir. Et il est bien déterminé à l’utiliser pour protéger la ville et la rendre meilleure (le pourquoi du comment de cette détermination étant révélé au bout de quelques épisodes seulement, je n’en dévoilerai rien parce que ce ne serait pas vraiment charitable). Le héros de Daredevil est, de prime abord, un homme comme tout le monde qui développe un peu plus ses sens que les autres et ça, c’était bigrement tentant. Problème : au gré des épisodes, on se rend compte que, bon, c’est parfois un peu too much… franchement, un aveugle qui « entend » qu’il y a une boîte de clous (immobile, hein, elle va pas bouger toute seule) dans un hangar ou qui parvient à identifier le son d’une radio dans une voiture en plein New-York ? Vraiment ? Mais si l’on fait abstraction de ces petits détails qui chiffonnent, Daredevil est une très bonne série TV (du moins la saison 1). Niveau thèmes abordés, on retrouve les obsessions Marvel (ou celles de Frank Miller ?!) : la quête de la vérité et la défense des opprimés ; le super-vilain qui exploite les faiblesses de l’humanité pour parvenir à ses fins ; le désir de justice et la lutte contre la corruption. Rien de bien nouveau sous le soleil, mais j’ai toujours eu un grand faible pour les séries (et films) en provenance directe des comics, donc bon. Et, surtout, Vincent D’Onofrio est extraordinaire en espèce d’Hulk en costume, essayant de policer la brute épaisse qui sommeille en lui (magnifique scène dans sa voiture face à un Russe récalcitrant !) et régulièrement incapable de maîtriser ses émotions, intimement convaincu qu’il agit pour le bien de la ville. La noirceur qui s’agite en Matt /Daredevil est également intéressante car on le sent constamment sur la lame du rasoir, oscillant entre Bien et Mal, utilisant les mêmes armes que son ennemi. Et, au gré des épisodes, le scénario s’attarde sur les différents protagonistes, leurs facettes parfois sombres, leur psychologie et leur morale qui a souvent des failles. Le traitement des images de la série Daredevil intensifie l’ambiance sombre qui s’empare de nous, comme le sang du générique qui épouse chaque forme des monuments symboliques de la ville et les transforme en sorte de répliques faites de latex. L’ambiance du Daredevil de Marvel colle à la peau et cela fait tout le charme de la série (et oui, elle me rappelle grandement l’incroyable -et sublime- noirceur de Batman Begins, où le Dark Knight faisait des débuts flamboyants). Les atouts charme de la série Marvel’s Daredevil ? Son héros qui n’est pas un sur-homme (et qui a une lourde tendance au Mal), son super-vilain hypnotique et son ambiance sombre qui joue sur l’intensité dramatique. Entre un super-vilain persuadé de faire le bien en faisant le mal et un super-héros qui apprécie un peu trop le mal nécessaire pour faire triompher la justice, que choisira votre coeur ?!

Marvel's Daredevil [saison 1] : la confrontation du Bien et du Mal... mais pas uniquement Daredevil vs. Wilson Fisk
Trailer de la série TV Marvel's Daredevil, saison 1

Les détails

Petits secrets de Marvel's Daredevil

Comic : Frank Miller (alors à ses débuts)
Scénario /Créateur : Drew Goddard avec Steven S. DeKnight
Matt Murdock : Charlie COX
Wilson Fisk : Vincent D’Onofrio
Karen Page : Deborah Ann WOLL
Foggy Nelson : Elden HENSON
James Wesley : Tony Leonard MOORE
Ben Urich : Vondie CURTIS-HALL.

30 mai 2015

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. . Caroline D.