Dexter [saison 6] : quand la religion se heurte au pragmatisme

Qui dit rentrée, dit retour des séries télévisées américaines dont nous étions sevrés pendant plusieurs mois. Et donc chic ! voici le grand retour de ma série TV chouchou, au générique carnassier et au héros aux principes pas si dérangeants que cela : Dexter. Le serial killer éthique est donc de retour sur nos écrans, pour mon plus grand bonheur, dans une saison 6 qui décoiffe et mêle habilement questionnements religieux, choix éducatifs et traque criminelle (normal, il s'agit de Dexter, tout de même !). Pour ceux qui ne connaissent pas encore la série TV Dexter (ou ceux qui auraient loupé un ou deux wagons), Dexter Morgan est un serial killer qui sévit à Miami et se débarrasse des corps dans les fonds marins de la capitale de la Floride grâce à son bateau, malicieusement nommé Slice of Life. Et pourquoi diantre Dexter Morgan est-il devenu un serial killer ?! Mais, docteur Watson, parce que Dexter a été retrouvé par son père adoptif dans une mare de sang suite au meurtre sauvage de sa mère, auquel il a donc assisté. Son père adoptif, également policier de Miami Metro, a pris le parti, après avoir sondé les noirceurs de son rejeton bien aimé, de canaliser ce besoin de sang en instaurant un code auquel se plie Dexter : chaque personne passant sous le couteau ravageur de Dexter doit le mériter ; Dexter n'élimine pas des innocents, loin de cela ! Il ne s'attaque qu'aux criminels qui polluent nos villes et trouvent le moyen d'échapper aux filets de la police. Le décor étant fixé, place donc à la saison 6 de Dexter !

Dexter [saison 6] : du sang ; de la religion et des meurtres

Pour cette sixième saison, Dexter se trouve à nouveau seul face à son passager noir (eh oui, plus de petite blondinette souhaitant se venger et partager ce rituel sanglant). Le deuil de sa femme rabat-joie semble achevé ; il a acheté l'appartement à côté de sa garçonnière pour avoir plus d'espace pour lui et son fils qui grandit à vue d'oeil et à qui il va bien falloir trouver une école maternelle digne de ce nom, à savoir une école catholique dirigée de main de fer par... oui, forcément : des bonnes sœurs. Cela semble logique, n'est-il pas, docteur Watson. Voilà donc notre Dexter Morgan pimpant dans son traditionnel T-Shirt, accompagné de sa sœur qui, pour une fois, aura relégué au placard ses jurons, prêt à passer l'entretien d'admission, face à une nonne quelque peu surprise d'entendre que Dexter Morgan ne croit en rien... si ce n'est ses propres principes de toujours s'arranger pour ne pas terminer derrière les barreaux. Alors que l'admission de sa tête blonde semble compromise par son athéisme, Dexter s'intéresse de prêt à la religion, interroge le sergent Batista qui a bien du mal à expliquer la foi à notre serial killer dubitatif mais, surtout, se retrouve à questionner sa première victime, catholique convaincu que tous ses pêchés seront lavés devant le grand barbu mystérieux... mais pas ceux de Dexter. Il y aurait une subtile différence entre les meurtres, celui de sa femme étant manifestement excusable, tandis que ceux permettant d'épurer la société de tous les goujats répugnants que la justice n'attrape pas serait hautement répréhensible. Allez comprendre les voix du grand barbu. Mais revenons-en à cette saison 6 de Dexter qui, décidément, est placée sous le signe de la religion puisque le (traditionnel) tueur en série est un fanatique lobotomisé par un vieux fou revisitant l'Apocalypse à sa façon et qui fascine notre expert en taches de sang de la police de Miami. Que ceux qui aiment les surprises et n'ont pas encore vu le premier épisode (absolument grandiose, par ailleurs) de cette saison 6 de Dexter ne lisent pas la suite, car je ne résiste pas au plaisir de dévoiler l'alpha et l'omega cousus sur le ventre de la première victime, dont s'extirperont sept petites couleuvres, sous l'oeil ravi de Dexter.

Dexter : une série carnassière et géniale

Mais la charrue fut placée avant les bœufs, comme souvent avec Caro(z)ine, me direz-vous. Petit retour en arrière (en noir et blanc pour les cinéphiles), dans la première saison de Dexter, où notre serial killer affrontait son frère, le désormais célèbre Ice Truck Killer. Mais encore une fois, je chamboule la chronologie, retracée ici sous vos yeux ébahis : Dexter, petit garçon haut comme trois pommes, baigne dans le sang de sa mère quand le policier Harry Morgan débarque, en sauveur des temps modernes, et emporte l'enfant avec lui… laissant derrière un autre petit garçon, plus âgé : le frère de Dexter, qui deviendra un tueur en série achevant ses victimes dans un camion frigorifique. Dexter sera donc élevé avec la fille de Harry Morgan (Debra, qui n'aura de cesse de vouloir rendre son papa fier d'elle), qui, en voyant que le rejeton adopté ne tourne pas tout à fait rond et passe son temps libre à tuer de pauvres animaux, prend les choses en main et inculque à son fils certaines valeurs et une méthode opératoire censée lui permettre de ne pas finir sur une chaise électrique, le jour où les animaux ne suffiront plus à apaiser le passager noir. Dexter s'attaquera donc uniquement à ceux qui le méritent : ces méchants tueurs et autres dealers laissés de côté par le système judiciaire et qui continuent de terroriser la population de Miami. Il sera en cela grandement aidé par son travail : expert non pas en balistique mais en taches de sang.

Dexter est l'une de mes séries favorites et l'une des rares ne m'ayant jamais déçue ; et, avec ces premiers épisodes menés tambour battant et entourant de mystère le nouvel adversaire de Dexter Morgan, je frétille d'impatience et de ravissement devant cette saison 6 de Dexter qui promet d'être une jolie pépite.