Les incorrigibles enfants de la famille Ashton, tome 2, En route pour Londres : la reine Victoria se déhanche un peu plus

En ce dimanche (oui, je suis une femme studieuse !... et(re)oui, je sais, nous sommes à présent lundi, petit décalage oblige) rendu un peu tristoune par un temps grisâtre et monotone (et la météo a également changé depuis hier : grand ciel bleu radieux ! non mais je vous jure...), je me dis que c’est le moment parfait pour vous parler du second tome de la série de Maryrose Wood, Les incorrigibles enfants de la famille Ashton : En route pour Londres ! Car quelle autre ville pourrait mieux incarner ce temps gris, grâce à son célébre fog ? Quelle exquise coïncidence, vous en conviendrez. Bon, pour ceux qui ont loupé le premier wagon, vous trouverez le tome 1 des Incorrigibles enfants de la famille Ashton, Une étrange rencontre, là. Et, malheureusement, je suis bien obligée de vous raconter la fin de ce premier volet, pour entamer le second ! Logique, vous me direz. Nous avions donc laissé les trois Incorrigibles enfants après un bal de Noël désastreux (où ils ont néanmoins pu adopter le petit écureuil Noisettaou, source des dégâts causés) devant une bien étrange peinture masquant des sons encore plus étranges, se rapprochant de hurlements…

Comme vous le savez peut-être, « monter sur ses grands chevaux » est une expression utilisée pour décrire une personne qui se met en colère. (Ne soyez pas l’un de ces orateurs imprudents qui disent « monter sur ses grands cheveux ». Une personne pourrait bien sûr monter sur ses grands chevaux si on montait sur ses grands cheveux, mais c’est bien le seul lien possible entre les deux.)
Cette vieille expression tire son origine des anciens chevaliers qui partaient à la bataille en chevauchant de grandes montures (…) Les incorrigibles enfants de la famille Ashton, tome 2, En route pour Londres - Maryrose WOOD

Les incorrigibles enfants de la famille Ashton, 2, En route pour Londres : Penelope, les 3 Incorrigibles et une ville à découvrir (entre autres)

Alors que le domaine Ashton est sens dessus-dessous suite aux grands travaux lancés par Lady Constance après les ravages de Noël, Penelope Lumley, notre jeune gouvernante de quinze ans, reçoit une lettre de son ancienne directrice, Charlotte Mortimer, l’invitant à le rejoindre à Londres. L’idée étant tentante, Penelope la soumet à Lady Constance, en espérant bien s’y rendre seule avec les trois Incorrigibles… ceci étant sans compter sur le tempérament versatile de Lady Constance, qui décide aussi sec que l’ensemble de la famille se rendra à Londres, dans des convois séparés. Penelope Lumley, après avoir reçu de Charlotte Mortimer le bien étrange Guide Hixby et ses dessins montagnards pour illustrer la capitale anglaise, empoigne donc ses trois Incorrigibles (Alexandre, Beowulf et Cassiopée) pour grimper dans le train : en route pour Londres ! Tandis qu’elle s’assoupit, les trois Incorrigibles veillent et attaquent un homme tentant de s’emparer du guide touristique de Penelope Lumley : pour quelle raison un guide serait-il autant convoité ? s’interroge la gouvernante, alors qu’elle tente de trouver son chemin dans la capitale débordante d’activité. Ayant perdu son chemin, elle se trouve brusquement face à une gitane qui annonce sur un ton mélodramatique, aux trois Incorrigibles, que « la chasse est ouverte ». Que signifient ces paroles sibyllines ? Penelope Lumley n’aura pas le temps de s’attarder sur la question, car elle est prise en charge par le jeune David Harley-Dickinson, en recherche d’une muse, qui la conduit, avec ses trois Incorrigibles, jusqu’à la maison louée par la famille Ashton. Quelques heures plus tard, le déjeuner bien mystérieux avec Charlotte Mortimer, dans le restaurant le plus couru de Londres, éveille une nuée de questions…

(…) car Penelope n’était jamais allée à Londres. Toutefois, elle avait lu un tas de choses sur le sujet : une ville bruyante et malodorante noyée dans la brume, où les lampes à gaz rendaient la nuit aussi claire que le jour, mais où la suie de charbon épaississait l’air au point où le jour paraissait aussi sombre qu’au crépuscule ; où les orphelins pauvres risquaient fortement de faire des rencontres terrifiantes avec de évadés de prison, mais où ils avaient autant de chance d’hériter d’une fortune colossale (…) Les incorrigibles enfants de la famille Ashton, tome 2, En route pour Londres - Maryrose WOOD

Les incorrigibles enfants de la famille Ashton, 2, En route pour Londres : une suite plus vivante et intense pour une série toujours irrésistiblement humoristique et désuète

C’est avec grand plaisir que l’on retrouve le style caractéristique de Maryrose Wood, avec son humour so british, ses digressions impayables (mais toujours instructives), ses références historiques et littéraires (bonjour Charles Dickens !)… et ses personnages de plus en plus attachants. Les trois Incorrigibles sont craquants, oscillant entre domestication et état sauvage (le passage avec le garde de Buckingham Palace est juste désopilant) ; leur relation à Penelope Lumley est touchante, d’autant que la gouvernante est, elle aussi, plus attachante que dans le tome 1. Ce tome 2 de la série Les incorrigibles enfants de la famille Ashton (En route pour Londres) est plus vivant, plus dense et son intrigue menée plus intensément : cela le rend plus intéressant et, surtout, mieux équilibré entre les cours, l’évolution psychologique et l’action. Maryrose Wood nimbe ce second volet de mystère et épaissit les questions qui tourmentent Penelope Lumley : qui pourrait en vouloir aux Incorrigibles ? Qui sont ses parents ? D’où viennent les trois Incorrigibles : ont-ils été abandonnés, perdus ou volés ? Pour quelle raison Lord Frédérick insiste-t-il tant pour les garder à ses côtés, malgré les réticences grandissantes de sa femme, Lady Constance (fidèle à elle-même, pour notre plus grand bonheur, car elle représente un peu le bouffon du roi qui allège l’atmosphère et pimente les choses) ? Pourquoi Charlotte Mortimer impose-t-elle le cataplasme modifiant sa couleur de cheveux à Penelope et que refuse-t-elle d’avouer à son ancienne élève ? Vous l’aurez compris, l’intrigue s’intensifie et Les incorrigibles enfants de la famille Ashton, 2, En route pour Londres axe énormément ses réflexions sur la recherche des origines… tout en saupoudrant l’histoire d’un soupçon d’émois amoureux. Le voyage à Londres permet à Maryrose Wood de donner un souffle nouveau à sa série, de poser de nouvelles questions en éparpillant des poussières de réponse entre les pages de ce tome 2 des Incorrigibles enfants de la famille Ashton… et éveille l’envie dévorante de connaître la suite (et peut-être la fin ?) des aventures des trois Incorrigibles avec le tome 3. (Après avoir mené mon enquête, car, oui, je fais mon travail consciencieusement, il y aurait également un tome 4 à la série Les incorrigibles enfants de la famille Ashton : de quoi nous tenir en haleine encore quelques temps !)

Les amateurs de fougères pouvaient choisir parmi les douzaine de titres à succès, y compris La Ptéridomanie pour les débutants, avec une préface sur les spores du Dr Ward, de Frondson. (Il est à noter que les fougères étaient extrêmement populaires au temps de mademoiselle Penelope Lumley, beaucoup plus qu’aujourd’hui.)
En ce qui a trait aux guides de voyage, il y avait les guides Touriste pittoresque de Black pour l’Angleterre, l’Ecosse et le Pays de Galles, et les indispensables Harvey : L’Econome : le tour du continent avec cinq penses par jour. Les incorrigibles enfants de la famille Ashton, tome 2, En route pour Londres - Maryrose WOOD

19 octobre 2015

Longtemps, je me suis couché(e) de bonne heure... pour lire. So what?!

Autres lectures de Carozine : Il était 3 fois : Les Trois Petits Cochons revisités et tourneboulés.

. . Caroline D.