Détectives de père en fils (tome 1) : le début d’une série prometteuse
[Carozine se plonge dans le roman Détectives de père en fils (tome 1) - Rohan GAVIN]20 Oct. 2014
Je poursuis mon enquête sur les potentiels cadeaux de Noël à glisser dans les chaussures de nos têtes blondes surexcitées et ai découvert avec intérêt le roman jeunesse Détectives de père en fils (tome 1), signé Rohan Gavin (qui était bien évidemment inconnu au bataillon de Carozine mais qui, après avoir chaussé mon chapeau et enfourné ma pipe de Sherlock Holmes, s’avère être le mari de la chanteuse Dido… que je n’écoute plus depuis bien longtemps, mais passons, et donc Rohan Gavin serait également scénariste). Il était évidemment délicat pour un livre de passer après L’Ile au Trésor (roman jeunesse sublimé par les illustrations de François Place) et peut-être le roman Détectives de père en fils (tome 1) en a-t-il souffert, je vous l’accorde. Sans m’avoir enthousiasmée au plus au point, ce roman jeunesse flirtant avec Sir Arthur Conan Doyle s’en sort néanmoins très correctement, notamment grâce à son duo atypique, légèrement vieillot (car qui porte encore du tweed ? je vous le demande !) mais tellement sympathique, un peu comme la décoration de votre grand-mère.
Détectives de père en fils (tome 1) : un père farfelu, un fils à l’esprit de déduction édifiant et une enquête en eaux troubles
Par une journée comme tant d’autres, un adolescent probablement boutonneux et ingrat entre dans une librairie et découvre un livre de développement personnel et « positif » : Le Code. Hameçonné par ses phrases simplistes lui assurant qu’il peut changer de vie dès aujourd’hui, Lee dévore le livre, tranquillement installé dans la librairie… jusqu’à ce qu’un scorpion, rapidement suivi d’une nuée d’insectes ignobles et gluants, s’échappe des pages du livre pour venir le recouvrir. Lee gesticule et hurle sous les yeux médusés des clients, et pour cause : aucun insecte n’est visible. Lee serait-il victime d’une hallucination ? ou d’une manipulation ? Pendant ce temps, dans un hôpital de Londres, Alan Kingsley, détective privé de son état, se réveille du coma hypnotique dans lequel il était plongé depuis quatre ans et se carapate prestement pour mettre les voiles vers son ancien domicile… où habitent son ex femme (dotée d’un compagnon obnubilé par sa sublime voiture, venu accompagné d’une pièce rapportée : sa fille, Tilly, qui change de couleur de cheveux comme de chemise et n’est autre que la fille de l’ancienne assistante d’Alan… retrouvée morte quelques années auparavant) et son fils, Darkus, âgé de treize ans. N’ayant pas le neurone ensablé et se préoccupant guère des centres d’intérêt classiques d’un adolescent normalement constitué, Darkus, mené par un esprit de déduction hors norme, a pris le chemin de son père, après avoir récupéré et épluché pendant des heures un disque dur, véritable syncrétisme de toutes les enquêtes menées par Kingsley senior : La Bible (oui, rien que ça), censée être la preuve irréfutable de l’existence d’une organisation secrète et puissante, La Combinaison. Alan Kingsley est-il paranoïaque ? Une telle organisation existe-t-elle réellement, malgré les convictions de Scotland Yard ?
Il ouvrit le livre et se rendit à la première page. Le volume était assez impressionnant et d’un bon poids, tout en restant assez peu épais pour le lecteur occasionnel. La couverture arborait un symbole frappant et un titre accrocheur : Le Code. L’ouvrage avait l’air à la fois vieux et neuf. Lee lisait rarement en dehors de ses cours, mais ce livre était étrangement attirant. Par ailleurs, il avait appris par Internet que c’était un bon livre. Il suivit du bout du doigt la première phrase, claire et concise :
Changez de vie aujourd’hui. Détectives de père en fils (tome 1) - Rohan GAVIN
Détectives de père en fils (tome 1) : un début au fort potentiel
Pour ce premier tome de Détectives de père en fils, Rohan Gavin prend le temps d’installer ses personnages so british et leur environnement. Darkus est relativement attachant en adolescent qui n’entre dans aucun moule, avec ses complets en tweed et sa maturité tendant à le faire passer pour un quadragénaire ; et son père, Alan Kingsley, est bigrement intéressant avec ses hésitations, ses convictions se heurtant sans cesse à un mur d’incompréhension… sauf dans les yeux de son fils. Evidemment, mettre en place certains éléments peut ralentir le rythme : Détectives de père en fils ne décolle vraiment qu’en seconde partie du roman, où les événements s’enchaînent alors rapidement et soulèvent (enfin !) un intérêt réel. Rohan Gavin parvient ainsi à nous intriguer, à éveiller notre curiosité. Il est cependant dommage que le roman Détectives de père en fils ne soit pas parcouru d’un grain de folie : malgré certaines notes d’humour (et la trace de cet humour pince-sans-rire typiquement britannique), Détectives de père en fils est un peu trop sérieux. Les personnages, en revanche, présentent des traits fort plaisants, une certaine dose d’excentricité, qui laisse présager une suite peut-être plus déjantée. Détectives de père en fils est une excellente initiation au roman policier, qui pioche allègrement (et pour notre plus grand plaisir) dans ce qui a fait le charme de Sherlock Holmes, à savoir l’esprit de déduction, et possède un charme suranné plutôt agréable. Par ailleurs, avec une enquête mêlant mystère, livre sulfureux poussant au crime les faibles esprits, organisation titanesque et maléfique, Détectives de père en fils ravira certainement les jeunes lecteurs et les intriguera. Que demander de plus ?!
Le court trajet en voiture jusque chez les Wadsworth se fit sous une pluie battante qui obscurcit le pare-brise et ne contribua pas à lever l’impression d’impasse qui entourait l’affaire. Darkus tournait et retournait sans cesse les faits dans sa tête, sans entrevoir la moindre solution.
Le livre était-il de quelque manière responsable des événements ? Détectives de père en fils (tome 1) - Rohan GAVIN
Longtemps, je me suis couché(e) de bonne heure... pour lire. So what?!
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