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L'étrange histoire d'Halloween

[Carozine enquête sur Halloween et ses citrouillantes grimaçantes : la jack o' lantern]

29 Oct. 2010

Il faut admettre que le folklore autour d'Halloween est bigrement fascinant : autant la débauche de coeurs et mélodies sirupeuses pour la Saint-Valentin est franchement gonflante, autant l'avalanche de citrouilles, sorcières et autres crânes pour Halloween est plutôt divertissante. Eh oui, Caro(z)ine est fan de citrouilles et diverses cucurbitacées et ne pouvait donc que faire l'éloge d'une fête leur rendant un si vibrant hommage... même s'il faut pour cela supporter chaque année les films navets, tel Hocus Pocus, dont le seul moment mémorable fut lorsque les trois sorcières de Salem ressuscitées enfourchent des aspirateurs à défaut de balais, ou les balivernes de quelques grincheux prenant Halloween comme symbole d'une invasion américaine.

Halloween... une américanisation, certes, mais...

Le folklore d'Halloween
Laissez donc J. Edgar Hoover reposer en paix en cette presque veille d'Halloween car monsieur CIA n'est pour rien dans le retour d'Halloween dans nos contrées... En revanche, il ne serait pas nigaud de parier que Brendon et Brenda, les deux mièvres jumeaux de Beverly Hills, seraient responsables de cette résurgence d'Halloween en France, conjointement aux autres héros de nos chères séries made in Hollywood, de même qu'ils sont responsables de la désagréable (mais fort heureusement dépassée) mode d'allouer d'ignobles prénoms américains à nos têtes blondes, n'en déplaise aux Kevin. Pour faire simple, ô grincheux anti-halloween pour cause d'hantise d'américanisation forcenée de notre belle France, Halloween n'est revenu parmi nous que parce que nous le voulions bien et que les séries télévisées nous lobotomisent correctement en véhiculant à tour de bras leur vision de l'American Way of Life. Voilà les points sur les « i » bien présents.

Halloween est avant tout une fête celtique

Halloween & la sorcière de la rue Mouffetard
Résurgence d'Halloween mise à part, Halloween est bel et bien une fête d'orgine celtique, provenant de la fête religieuse séculaire de Samain (Irlande) qui célèbre l'arrivée de la saison sombre et l'ouverture vers un autre monde… le monde des dieux. Et qui dit dieux, dit... ?? Mais oui, mais c'est bien sûr ! Magie ! Et paf, (re)voilà nos sorcières triomphantes débarquant à grand coup de balais dans notre folklore contemporain.
Mais trêve d'anachronisme et revenons à nos citrouilles et plus précisément à Samain, dont l'influence se déversa jusqu'à la Gaule avec le « Tri nox Samoni » (les trois nuits de Samain) en plein mois de Samonios, alias plus ou moins le mois de novembre. Lors de l'immigration irlandaise vers la terre promise et généreuse que fut censé être le bon vieil Oncle Sam, au XIXe siècle, les Irlandais (et Ecossais, ne soyons pas avares) emmenèrent dans leurs valises le rite d'Halloween, ainsi que son symbole le plus connu : la Jack-o'-lantern, cette citrouille évidée pour y creuser un visage grimaçant illuminé de l'intérieur (saut qu'à l'origine, il s'agissait d'un navet).

Halloween et la légende de Jack-o'-lantern

Halloween & la légende de la Jack O' Lantern
Jack-o'-lantern provient d'un conte populaire irlandais : Jack, un pathétique et désagréable pochtron, aurait rencontré le diable en étant affalé dans un coin d'une taverne et ce dernier lui aurait demandé son âme. Ivrogne invétéré mais point totalement crétin, Jack ordonna au diable de lui offrir un ultime verre et le diable se transforma alors en pièce de 6 pence, que Jack coinça dans sa bourse près d'une croix empêchant ainsi le diable de reprendre sa forme et obtenu de lui la promesse de ne pas prendre son âme pendant les dix prochaines années. Les dix années écoulées, le diable refait surface et se fait de nouveau rouler dans la farine (ou en l'occurrence dans les pommes) par Jack ; alors, le jour où Jack meurt et voit les portes du paradis se fermer devant lui pour cause de passion alcoolique, le diable prend un malin plaisir à lui refuser également l'entrée en enfer, condamnant ainsi le pauvre Jack à errer sans fin dans les ténèbres. Dans la nuit noire et glaciale, Jack demande alors au diable de lui donner de quoi s'éclairer pendant son interminable errance ; le diable lui donne une braise que Jack installa dans un navet pour s'en faire une lanterne.

La tradition veut que les Irlandais évident un navet pour en faire une lanterne, en mémoire des âmes perdues (et elles doivent être nombreuses dans ce pays où la tournée des pubs tendrait presque à être un sport national). Lors de l'exode de l'Irish Potato Famine (1845), les navets furent remplacés par les citrouilles qui abondaient aux Etats-Unis.

Halloween : pourquoi bouder son plaisir ?

Halloween & la Jack o' lantern de Carozine
La traditionnelle histoire avant de se coucher ayant été accordée, passons à la linguistique : Halloween provient de la contraction de « All Hallows Eve », à savoir le soir de tous les saints, veille de notre fête chrétienne de la Toussaint. Halloween a fait un joli retour en France depuis la fin des années 1990, bien que les collectes de bonbons par des gremlins déguisés criant un « trick or treat » semble rencontrer quelques difficultés à s'implanter, le Français citadin n'étant pas particulièrement féru de copinage entre voisins.
Tout cela pour dire qu'il n'est nul besoin de bouder son plaisir et que vous pourrez trouver des citrouilles à éventrer dans tout supermarché qui se respecte (parce que figurez-vous que la citrouille est avant tout un légume qui se mange... fichtre ! J'en veux pour preuve ma recette de la tarte au potimarron).

What's up, pussy cat?!

Autres loisirs de Carozine : Le mystérieux cas du chat qui rit jaune

29 octobre 2010

. . Caroline D.