Le mystérieux cas du chat qui rit jaune [M.CHAT]

Vous avez déjà remarqué, lors de vos flâneries citadines, ce grassouillet chat jaune à l'immense sourire semblant se moquer de la grisaille de nos villes et des petites fourmis que nous sommes, du haut des façades sur lesquelles il se perche ? M.CHAT (allez comprendre pourquoi les majuscules sont de rigueur) envahit nos murs en concurrence directe avec nos petits monstres informatiques que sont les Space Invaders, et vous trouverez donc sur les murs de Paris (et de province) ce gros chat jaune ressemblant étrangement au chat malicieux et horripilant que rencontre Alice dans son pays des merveilles... vous savez, celui qui pointe le bout de ses moustaches systématiquement au mauvais moment laissant Alice dans le plus extrême embarras ? M.CHAT en serait un cousin issu de germain que cela ne m'étonnerait pas.

M.CHAT, un chat européen qui voit large

M.CHAT, ce chat jaune orangé à l'air gouailleur, est une invention de l'artiste franco-suisse Thoma Vuille ; le chat jaune souriant sur les murs de Paris est originaire d'Orléans (allez savoir comment de Suisse on passe à Orléans, ça...) et a également envahi les façades inaccessibles de La Rochelle, Rennes ou encore Blois et Nantes. Toutefois, Monsieur Chat (pardon : M.CHAT), comme Invader (le papa des Space Invader, en toute logique, n'est-il pas docteur Watson), voit grand et large ; Thoma Vuille a donc envisagé d'affubler les immeubles de New-York, Hong-Kong, Macao ou encore Dakar de son Monsieur Chat jaune fait de peinture acrylique.

M.CHAT, un chat (jaune) perché sur les façades de Paris

Les petits monstres de mosaïque sortent tout droit de l'imagination fertile d'un geek japonais, soit... mais d'où vient Monsieur Chat, ce grassouillet chat jaune et moqueur ? Point de théorie de complot international ourdi par la CIA cette fois-ci ; vous pourrez donc dire à votre ami paranoïaque de ranger dans un silo rempli de blé ses théories concernant des camps de concentration dans les champs de maïs texans , car M.CHAT, né en 1997 à Orléans (ce qui explique le Suisse-Orléans... docteur Watson ? non ?), n'est autre que l'envie de son créateur d'offrir aux moroses citadins que nous sommes une fenêtre où laisser vagabonder leur imagination. En 2004, Chris Marker utilise M.CHAT comme fil conducteur de son film Chats perchés, projeté au Centre Pompidou, qui, pour l'occasion, para son parvis d'un immense chat jaune et souriant (largement).

M.CHAT, un chat jaune méconnu

Bien que Chats perchés fit le tour du monde et connu de nombreuses traductions, Thoma Vuille resta méconnu du grand public pendant de longues années, malgré une arrestation retentissante (eh oui ! il n'est pas de tout repos d'être un street artist... le chat jaune nous ferait presque oublier que c'est illégal de s'approprier les façades d'autrui pour y faire figurer son art), en 2007, en plein boulevard Alexandre Martin (Orléans), tandis qu'il réalisait un M.CHAT au jaune contrastant singulièrement avec le gris du mur. Toujours est-il que M.CHAT devint une star parmi les artistes de la mouvance Street Art (comme Invader, oui oui), dont il cherche cependant à se démarquer afin de gagner ses lettres de noblesse dans le reconnu Pop-Art.

M.CHAT, un chat jaune à l'air moqueur qui nous rappelle Alice

Gambadez donc dans les rues de Paris et de province à la recherche de Monsieur Chat car, contrairement au chat d'Alice, le chat jaune de Paris ne disparaitra pas dans un éclat de rire moqueur juste après s'être posé sur les (grosses) fesses de la reine jouant au croquet. Aucun risque donc d'entendre un strident « qu'on lui coupe la tête » lorsque vous aurez déniché un très jaune M.CHAT sur un mur.

Et comme preuve de la non insanité de Caro(z)ine, voici le chat de Cheshire sorti d'Alice au pays des merveilles... Il existe un sacré air de ressemblance, n'est-il-pas, docteur Watson ?!

What's up, pussy cat?!

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28 octobre 2010