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Séjour à Pylos : petit village de pêcheurs paisible et ensoleillé

[Carozine voyage dans le Péloponnèse, en utilisant les moyens de transport locaux - La Messénie et le village de Pylos - Grèce]

26 Août 2015

Carozine se promène dans le Péloponnèse : Pylos
Afin de vous faire reprendre votre souffle entre deux lectures (les dernières semaines ont été ardues, avec la rentrée littéraire, je vous l’accorde !), mais aussi histoire de vous changer les idées en ces temps de rentrée, je me suis dit que j’allais prolonger un peu les vacances et poursuivre nos pérégrinations en Grèce : il est temps de reprendre notre voyage dans le Péloponnèse ! Si vous avez bonne mémoire, nous avions passé quelques jours dans la tranquille cité balnéaire de Kalamata… de là, nous poursuivons notre périple en utilisant les moyens de transport locaux et prenons la direction de Pylos, toujours en Messénie. A 13h, sous une chaleur accablante, nous poireautons donc dans la station de bus KTEL de Kalamata (plutôt bien organisée, pour une fois… et cela mérite d’être souligné car c’est franchement rare en Grèce !) et grimpons dans un bus à destination de la petite ville portuaire de Pylos.

Carozine découvre le Péloponnèse en utilisant les moyens de transport locaux... Troisème étape : Pylos

Voyage dans le Péloponnèse - Messénie : Pylos, la station balnéaire qui n’en est pas vraiment une

Le village de pêcheurs de Pylos
Les routes sillonnant les flans de montagne dominent la baie de Navarin et nous offrent un panorama exceptionnel… une petite mise en bouche avant d’arrivée dans le ravissant village de pêcheurs qu’est Pylos.
Loin de la frénésie des plages harcelées de touristes, la petite ville de Pylos vit au rythme de son port de pêche et des rafales de vent qui ébouriffent… Cela lui insuffle un indéniable charme, une authenticité qui envoûte dès que l’on y pose le pied. La petite station de balnéaire de Pylos s’organise autour de la place centrale, assaillie par les terrasses de cafés, restaurants et glaciers (il faut absolument tester les énormissimes -et délicieuses !- glaces de Krinos), puis, Pylos s’éparpille en ruelles s’égrenant au gré d’escaliers. Flâner dans ce village de pêcheur apporte une infinie quiétude, après le bouillonnement de Kalamata.

Le port de Pylos [Péloponnèse]

Séjour à Pylos : de l’Histoire pour nourrir les dîners mondains !

Les rues de Pylos
Pylos doit son existence à la baie de Navarin : sa forme en fait l’un des mouillages les plus sûrs de la Méditerranée. Je vais éviter de remonter aux temps très anciens et m’intéresserai donc à la construction de la forteresse qui domine la ville de Pylos et la baie de Navarin… AU XIIIe siècle, les Francs débarquent dans la région et bâtissent une première forteresse, non pas à Pylos mais à quelques kilomètres de là, au-dessus de la (désormais) très touristique Gialova : Paleokastro. En 1573, le sultan Selim II décide d’en construire une, à Pylos cette fois : il s’agit de Niokastro, qui possède une position parfaite, pile à l’entrée de la baie de Navarin. Et, puisque nous y sommes, restons un moment dans cette baie de Navarin ! Embarquons sur le bateau orange qui sillonne les mers pour découvrir la baie de Navarin sous un autre angle : nous commençons par accoster à la pointe de l’île de Sphactérie (Sfaktiria), sur l’îlot de Pylos, où une série de marches taillées dans la falaise nous conduit au premier monument de la visite : celui consacré aux soldats français morts lors de la terrible bataille de Navarin.

La baie de Navarin, où se niche le village de Pylos... troisième étape de ce voyage, à pied, dans le Péloponnèse

La baie de Navarin, près de Pylos
Petit retour en arrière sur la bataille de la baie de Navarin :
Remontons à nouveau le temps, jusqu’au 20 octobre 1827 : des navires français, britanniques et russes pénètrent dans la baie de Navarin. Nous sommes en pleine guerre d’indépendance de la Grèce et les troupes alliées souhaitent faire entendre raison à Ibrahim Pacha, et le contraindre à signer un traité de paix avec les insurgés. Manque de bol, les Turcs tuent le capitaine britannique qui était venu négocier… Cela déclenche, inévitablement, une bataille générale (oui, un peu comme le poisson pas frais dans Astérix). Et ce, pour le plus grand malheur des forces arabes (Egyptiens et Turcs) : incapables de manoeuvrer, car ils étaient en mouillage au sein de la baie de Pylos, ils sont pris en tenaille par les flottes alliées et anéantis (malgré leur nette supériorité numérique). Avec un paquet de morts et de bateaux coulés (dont on peut apercevoir les carcasses au fond de la baie de Navarin), l’Empire ottoman est contraint de négocier, et d’accepter l’indépendance de la Grèce.

La baie de Navarin, étape primordiale de l'indépendance de la Grèce, en 1827

L'église russe, mémorial de la baie de Navarin
Découverte en bateau de la baie de Navarin, depuis Pylos :
Mais remontons à présent dans notre bateau pour poursuivre notre découverte de la baie de Navarin, côté historique. Car c’est à présent au tour d’un étrange monument, baigné par la mer turquoise, de pointer le bout de son nez : il est consacré au souvenir de Santa Rosa, un Italien désireux de rendre son indépendance à la Grèce et mort lors d’une précédente bataille contre Ibrahim Pacha : la bataille de Sphactérie (en 1825). À quelques encablures de là, on aborde l’île de Khelonaki et nous accédons au monument britannique… avant d’atteindre l’île de Sphactérie et de descendre pour y découvrir l’étonnante église russe, conçue sur le modèle norvégien des églises en bois (mais non brûlées par un lâcher de Black Metalleux en furie... quelle idée, aussi, de les avoir autorisés à se munir de briquets. Non mais des fois).

La baie de Navarin : le monument de Santa Rosa

Découverte de Pylos : un peu de tourisme local

L'imposante entrée de la citadelle de Pylos
Vous l’avez lu, maintenant, il est temps de se plonger vraiment dans le passé de Pylos et d’aller visiter le Niokastro, imposante forteresse dominant la baie de Navarin. Cachée parmi les pins, on y accède en prenant le chemin contournant la station de pompiers (oui, parce que les escaliers éparpillés dans la pinède ne mènent finalement nulle part et vous devrez rejoindre l’entrée principale en vous écorchant les jambes). La structure n’a été que peu modifiée par les Vénitiens et reste donc dans un pur style militaire ottoman. En face de la billetterie, vous trouverez la caserne (actuellement en rénovation), bâtie en 1828 pour accueillir le régiment français qui s’était emparé de la forteresse (après la bataille de Navarin, donc) ; elle fut ensuite occupée par les gardes de prison (oui, car comme nous le verrons par la suite, Niokastro a été utilisé comme prison pendant quelques temps), les QG italiens et allemands, un atelier de céramique… bref, de multiples utilisations pour cette belle caserne en pierre blonde !

La citadelle du Niokastro de Pylos [Messénie - Péloponnèse]

En contournant la caserne par la gauche et en longeant le petit sentier, vous parviendrez à la citadelle, partie la plus imposante de Niokastro. Elle fut construite par les Vénitiens au XVIIIe siècle. L’immense cour centrale offre un accès aux cellules directement aménagées dans les murs de la citadelle (et largement décorés d’inscriptions des prisonniers). En grimpant sur les bastions des remparts, vous aurez une vue imprenable sur la cour et la forteresse de Pylos mais, surtout, sur la baie de Navarin… et vous pourrez continuer votre lecture des diverses inscriptions gravées dans la pierre par des prisonniers peu ravis de leur sort et reclus dans ce qui fut un bagne pendant une grande partie du XIXe siècle.

Le Niokastro de Pylos [voyage à la découverte du Péloponnèse]
La cour centrale de la citadelle de Pylos [voyage à la découverte du Péloponnèse]

Découvrir les environs de Pylos : Methoni

Les rues de Methoni
Une ligne locale de bus KTEL assure la liaison avec la ravissante station balnéaire de Methoni… si vous loupez la liaison quotidienne, sachez que le service de taxi n’est pas uniquement là pour assurer le divertissement sur la place centrale de Pylos : ils se feront un plaisir de vous déposer dans les ruelles commerçantes de Methoni, pour la somme de 15 euros (en 2015). Et qu’il y a-t-il donc à faire à Methoni ? me demanderez-vous. La réponse sera limpide comme l’eau qui baigne la tranquille station balnéaire : pas grand-chose. L’atout charme de Methoni consiste en une immense plage de sable fin (suffisamment rare en Grèce pour être noté), surplombée par les imposants remparts de la citadelle. Car, oui, Methoni fut un port important et surtout une étape cruciale pour les Vénitiens, sur la route de l’Orient. La citadelle contenait toute une cité blottie entre ses remparts… jusqu’à sa destruction par les Ottomans en 1500 qui n’y allèrent pas de main morte : ils y mirent le feu et procédèrent à un carnage en règle. Si jamais la visite de la forteresse vous intéresse, n’oubliez pas un détail qui a son importance : elle ferme à 15h et vous serez donc comme deux couillons si vous débarquez la bouche en coeur à 15h30 !

La magnifique plage de Methoni [Messénie - Péloponnèse - Grèce... à pied]
... et la citadelle dominant la plage de Methoni [Messénie - Péloponnèse - Grèce... à pied]

Je ne pourrai malheureusement pas vous parler du Palais de Nestor car nous avons fait face à une nouvelle déconvenue (après la fermeture de la ville haute de Monemvasia) : le site est fermé jusqu’à nouvel ordre. En attendant, vous pouvez vous rendre à Gialova, station balnéaire touristique et plutôt sympathique. Quant à nous, il est désormais temps de quitter le ravissant village de pêcheurs qu’est Pylos pour nous rendre à notre prochaine destination !

Le paisible port de Pylos [Messénie - Péloponnèse - Grèce... à pied]

Les photos de Pylos

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    A la découverte du PéloponnèsePylos et son port de pêche

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    MethoniLa citadelle de la petite station balnéaire (près de Pylos)

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    PylosLa baie de Navarin

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    A la découverte du PéloponnèsePylos et l'église russe de la baie de Navarin

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    PylosLa baie de Navarin et le monument de Santa Rosa

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    Voyage à PylosL'entrée de la citadelle du Niokastro

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    PylosLa cour centrale de la citadelle du Niokastro

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    Séjour à PylosLes cellules du Niokastro

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Restaurants de Pylos (*)

(*)[testés et approuvés par des végétariens]
O Aetos - sur le port de Pylos
Petit restaurant aux plats typiquement grecs et bien préparés, notamment les ntomatokeftedes (boulettes de tomates) et le halloumi au grill.
Namaste - en bord de plage à Gialova
Un vrai régal, malgré le côté touristique de la station balénaire. A essayer : rolakia melitzanas (rouleaux d'aubergines à la feta absolument divins), les patates mé skaka kritis (pommes de terre frites au fromage grec), ou encore les rilopites mé ntomata kai mitzithra (une cassolette de petites tagliatelles au fromage grec, le mizithra qui est légèrement salé : juste parfait).

26 août 2015

Aber je want etwas altra !

Autres voyages de Carozine : Vacances à Kalamata : cité paisible en bord de mer [Grèce - seconde étape de la découverte du Péloponnèse]

Escapades . . Caroline D.