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Séjour à Venise, la Sérénissime

Carozine s'émerveille entre les canaux et les campaniles penchés de Venise [Italie]

3 Jan. 2014

Carozine s'émerveille à Venise
Parmi les bonnes résolutions de l’année 2014 (et si j’étais honnête, j’avouerais même, Docteur Watson, que ce fut la seule résolution prise car, mettons les points sur les i non grecs, les résolutions de début d’année passent toujours à la trappe et sont toujours grandement inutiles) figurait celle de vous parler (enfin) de Venise. Cette case pourra donc être cochée : faites place aux gondoles se faufilant à travers les canaux de cette ville flottante, aux clochers dont la verticalité flirte avec la tour de Pise, aux ruelles labyrinthiques, une flopée d'églises (de San Moïse à Santa Maria dei Miracoli ou encore Maria Gloriosa dei Frari et pourquoi pas celle de Santi Giovanni e Paolo et San Giorgio de Maggiore, ne soyons pas pingre) et au charme incomparable d’une Venise en plein hiver, avec un flot de touristes réduit et un soleil radieux. Empoignez votre valise virtuelle, il est l’heure d’embarquer pour une petite escapade à Venise la romantique !

Venise [Italie]

Venise, jour n°1 : la découverte

Venise et sa Riva degli Schiavoni
Le célèbre café Florian
Prenons les choses par le commencement, un peu d’ordre et de discipline, je vous prie ! Vous venez donc d’atterrir après avoir survolé les sommets enneigés et quelle est donc la première chose à faire ? Non, Docteur Watson, pas de reprendre votre valise, on suppose que vous êtes doté d’une cervelle. Non, vous devez suivre les pancartes indiquant le vaporetto sans vous arrêter au guichet où la file des touristes est impressionnante : vous pourrez acheter votre billet directement sur le quai. Evidemment, si vous êtes pressé(e) d’arriver à votre hôtel, le vaporetto n’est pas le meilleur moyen de parvenir à vos fins, mais, si votre portefeuille frôle l’anorexie, il reste le moyen le plus économique de débarquer à Venise et il vous permettra de prendre le temps (beaucoup de temps…) de découvrir les canaux, les maisons aux façades décrépies et les quais de Venise. Bien. Maintenant que vous avez effectivement posé pied sur le sol de la Sérénissime, profitez ! En empruntant les ruelles sinueuses et en suivant les indications, parfois notées d’un coup de craie rageur, sur les murs, vous parviendrez jusqu’à la place San Marco, véritable coeur de Venise… et puisqu’il fait froid, que le soleil se couche et que vous avez grandement envie de prendre un cappuccino, pourquoi ne pas vous rendre dans la vénérable institution vénitienne qu’est le café Florian ? Bon, les bourses chagrines feront mieux de passer leur chemin, ce qu’elles feront probablement d’elles-mêmes en voyant la carte gentiment placée à l’extérieur afin d’éviter aux touristes fauchés la honte de se relever de la douillette banquette devant les 9€ du cappuccino ou les 14€ de la coupe Amiral (alcoolisée, à ce prix).

Venise [Italie]

Venise, jour n°2 : la pointe du Dorsoduro et les Zattere…

Venise & sa douane
Venise : les zattere & le squero
Il est temps de passer aux choses sérieuses et de mettre un peu d’ordre dans cette visite de Venise. Empruntons les ruelles sinueuses (d'ailleurs, sans rapport avec la choucroute, l'hôtel Penzione Wildner offre un exquis rapport qualité /prix pour une situation admirable : il est à une centaine de mètres de San Marco, sur la Riva degli Schiavoni) pour parvenir jusqu’au pont de l’Accademia, qui enjambe le Canal Grande pour atterrir sur la pointe du Dorsoduro. En sillonnant à travers les petites rues, vous parviendrez jusqu’à l’église Santa Maria della Salute, cet imposant dôme que l’on aperçoit depuis la place San Marco et qui fait partie des monuments les plus célèbres de Venise. Baldassare Longhena lui dévoua la plupart de sa carrière… et pour cause, la construction de l’église prit plus d’un demi-siècle, entre la consolidation du sol par des milliers de pilotis, la juxtaposition de deux dômes et la création d’une rotonde octogonale pourvue d’un déambulatoire. Le pavement y est absolument magnifique et les plus averti(e)s y découvriront des oeuvres du Titien. Mais poursuivons notre promenade jusqu’à la pointe, où se trouve la Dogana da Mar (et sa fantastique girouette), ancienne douane rachetée par monsieur Pinault et convertie depuis en musée d’art contemporain. De là, le panorama sur Venise et San Marco est à tomber. La vie de touriste étant intense, il est temps de poursuivre la promenade sur les Zattere, ces quais faisant face à l’île de la Giudecca et nimbés de soleil toute la matinée. Au détour d’un canal, vous ne pourrez pas manquer un petit chalet dénotant dans le paysage vénitien ; c’est un squero : un atelier de réparation de gondoles.

Venise [Italie]

…San Polo et Cannaregio

Venise & le pont du Rialto
Venise & le sestiere San Polo
En remontant un peu, vous traverserez le quartier étudiant de San Pantalon pour parvenir jusqu’au sestiere San Polo, qui se déploie au creux de l’anse du Grand Canal. Quartier médiéval, vous vous perdrez dans ses ruelles pittoresques avant de tomber sur l’imposante Scuola Grande di San Rocco (entièrement tapissée de toiles du Tintoret) et, forcément, le pont du Rialto, ses marches (que vous grimperez un paquet de fois pendant votre séjour à Venise) et son marché, quelques pas plus loin. Et, puisque vous avez traversé le Canal Grande pour la énième fois de la journée, pourquoi ne pas vous rendre dans le quartier de Cannaregio ? En remontant vers les quais faisant face à l’île cimetière de San Michele, vous atteindrez l’église Madonna dell’Orto mais surtout vous traverserez la fondamenta de la Sensa, où les prostituées de Venise se promenaient, tout décolleté dehors, en gondole, bien évidemment. De-ci de-là, vous apercevrez peut-être des maisons dotées de dromadaires en pierre, réminiscence du brillant passé commercial de Venise. En redescendant vers le Palazzo Labia, vous découvrirez, cette fois, le ghetto juif, ses synagogues masquées aux yeux du néophyte et ses boutiques aux pancartes hébraïques. Une fois parvenu(e) au palazzo Labia, dont les murs sont recouverts de fresques signées Tiepolo, vous pourrez prendre la rue animée qui conduit à la gare ferroviaire de Venise. En traversant une nouvelle fois le Canal Grande, vous retrouverez le quartier de San Polo, ses bars à vins bondés (ce qui n’est pas vraiment un exploit, ni même le signe d’une alcoolémie galopante chez les Vénitiens, mais plus le signe de la petitesse des locaux : un comptoir, quelques sièges et c’est une affaire qui roule) et ses touristes perdus.

Venise [Italie]

Venise, jour n°3 : le Grand Canal, Murano…

Canal Grande & ses façades vénito-byzantines
L'île de Murano
Il est temps de faire une petite promenade en vaporetto et, vu le prix exorbitant du billet (20€ les 24h), autant regrouper les visites… et commencer par vous laisser porter au gré des flots du Grand Canal, en vous installant au soleil, sur le petit pont arrière afin de mieux profiter des façades vénito-byzantines ou d’un baroque flamboyant qui s’étalent le long de ce somptueux canal, animé, en un joyeux vacarme, par les livraisons de colis ou de légumes, la collecte des déchets, les taxis et les gondoles. Les palaces aux façades ouvragées se succèdent jusqu’à la Ferrovia, d’où vous prendrez votre vaporetto en direction de Murano. Et pourquoi diable vous rendre à Murano, me demanderez-vous la bouche en cul de poule, Docteur Watson ? Mais parce que Murano est l’île où sont confectionnées les délicates petites babioles en verre que vous apercevez à chaque coin de rue. A la descente, un Italien au ventre rebondi (ou un autre, cela ne devrait pas réellement faire de différence) vous accostera en vociférant pour vous indiquer la direction d’un souffleur de verre et, bien que le procédé soit plutôt désagréable, je vous conseille vivement de vous y rendre si vous n’avez jamais vu de souffleur de verre en action : 1) parce que, peut-être était-ce dû à la saison hivernale peu touristique, je ne sais, les ateliers de souffleurs de verre sont rares sur l’île de Murano… ce qui est un comble quand on sait que cela fit la richesse de l’île, du temps où il fut décidé par le Conseil des sages de dégager loin des fragiles façades de la Sérénissime les industries du feu ; et 2) parce que le travail du verre est toujours un spectacle fascinant, même s’il est encadré par des Italiens peu amènes qui espèrent vous vendre leurs babioles à la sortie. Et il est temps de vous mettre en garde… Docteur Watson, allumez les clignotants rouges, je vous prie ! L’énorme souci de Venise est l’emprise des Chinois sur la ville ; qu’il s’agisse de restauration (même si le serveur est italien, là réside l’entourloupette !), de cuir et, dans le cas de Murano, de verre soufflé, les entreprises chinoises sont absolument partout et raflent la mise. Il s’agit donc de faire attention si vous souhaitez un restaurant traditionnel et de vérifier que votre souvenir en verre soufflé est bien doté d’un poinçon signalant son authenticité et sa conception sur l’île de Murano.

Venise [Italie]

…et Burano

L'île de Burano...
... et ses maisons colorées
Mais reprenons le fil de notre promenade pour arriver, près du phare de l’île, sur le quai afin d’y prendre le vaporetto à destination de Burano. Et pour ceux qui envisageraient de rayer Burano de leur liste des choses à voir pendant leur séjour à Venise, je réponds d’un non tonitruant. Autant Murano peut être reléguée aux oubliettes car, bien que charmante, elle n’apporte pas grand chose au moulin de vos visites essentielles, autant l’île de Burano et ses petites maisons aux façades éclatantes est un lieu incomparable à ne manquer sous aucun prétexte. Les estomacs creux et fauchés (les restaurants de Burano sont excessivement chers) auront tendance à vouloir se replier sur la pizzeria « Bar Sport »… et ce serait une grave erreur car leur pizza n’est franchement pas bonne (certes, le choix de votre chère rédactrice fut désastreux, quelle idée, aussi, me direz-vous Docteur Watson, de vouloir mettre des frites sur une pizza, oui, mais je n’avais pas bien visualisé la chose au moment de commander et je n’attendais certainement pas des frites surgelées dignes d’un McDo). Après le déjeuner, attardez-vous dans les ruelles colorées de Burano, flânez en longeant les quais et en sillonnant de pont en pont, à la recherche des fameuses dentellières qui firent la gloire de Burano… autant dire que ce sera peine perdue, mais vous aurez pu profiter des somptueuses couleurs de l’île ! Au cours de vos déambulations, vous remarquerez l’église de San Martino et son campanile défiant les lois de la gravité.

Venise [Italie]

Venise, jour n°4 : San Marco et le palais des Doges

Le Palazzo Ducale
Palais des Doges : le scala d'Oro
Vous ne pensiez tout de même pas quitter Venise sans un détour par la basilique San Marco, n’est-ce pas ? Ayant souffert de nombreux incendies, tout comme le palais des Doges, la basilique San Marco et son sol ondulé par les flots des inondations est une étape inoubliable, ne serait-ce que par ses mosaïques surchargées de dorures. Et figurez-vous qu’il n’y a pas moins de 8.600 m2 de ces petits cubes aux couleurs moirées… cela laisse imaginer le travail titanesque et la patience d’ange dont firent preuve les petites mains bâtisseuses ! Il ne vous restera plus qu’à y déloger la Création d’Eve ou encore la scène du péché originel. Les plus motivé(e)s trouveront certainement le courage de grimper les nombreuses marches du campanile de la place San Marco pour profiter de ce qui est certainement un magnifique panorama sur les toits et les canaux de Venise, mais cela ne fut pas mon cas ! Les autres pourront s’attarder devant la Torre dell’Orlogio et ses deux jaquemarts frappant les heures, inlassablement, depuis plusieurs siècles. Au fond de la place, vous trouverez le Museo Correr et ses collections retraçant l’histoire de Venise et abritant également la pinacothèque. Mais il est temps, avant la fermeture, de nous intéresser au Palazzo Ducale : le palais des Doges et sa façade gothique. En grimpant l’escalier d’or (le scala D’Oro, qui porte terriblement bien son nom), vous accèderez à l’étage supérieur et aux nombreuses salles où siégeaient les organes de l’état. Oh, au passage, ne manquez pas les gueules de lion où les Vénitiens pouvaient déposer, en toute discrétion, leurs lettres de dénonciation. Le palais des Doges, lors de cette visite, vous livrera ses rouages et ses secrets, ses portes dérobées usitées par la police secrète… et ses prisons, auxquelles vous accèderez par le célèbre pont des Soupirs (et depuis les microscopiques fenêtres duquel vous apercevrez les nombreux touristes, plus bas, en train de le photographier avec ferveur). Votre visite s’achèvera par la cour intérieure et le monumental escalier des Géants (scala dei Giganti), où étaient intronisés les doges.

Venise [Italie]

Venise, jour n°5 : Castello et l’Arsenal

Venise & son Arsenal
Au bout de la Riva degli Schiavoni, où, par ailleurs, vous aurez pu admirer l’église de La Pietà, vous trouverez l’Arsenal de Venise, que vous ne pourrez pas visiter, secret défense oblige, mais devant la façade duquel vous pourrez régaler vos yeux. Le portail principal, la Porta Magna, se compose de deux tours en briques crénelées, encadrant le canal d’accès ; il est précédé par d’imposantes statues de lion, en provenance directe de Grèce, et rapportées lors des conquêtes militaires de Venise. Pour la petite histoire, l’Arsenal regroupe non seulement la marine italienne mais également les activités annexes ; le vieil Arsenal et ses squadratori étaient dédiés à la construction des navires et servaient à débiter le bois, mais ils abritaient également le Bucentaure, cette galère d’apparat qui servait notamment lors du Sposalizio del Mare (les épousailles de Venise et de l’Adriatique, qui devaient éviter, je présume, que Venise ne finisse ensevelie sous les eaux). En parcourant les ruelles du sestiere du Castello, vous tomberez sur le Campo Bandiera e Moro ainsi que sur la Scuola di San Giorgio degli Schiavoni, mais également sur San Zaccaria, où se trouvait le couvent bénédictin du même nom. Enfin, le Castello abrite San Giorgio dei Greci, où se regroupait la communauté grecque (qui fut, pendant quelques temps, la communauté la plus importante de Venise) ; aujourd’hui, le complexe bâti par Baldassare Longhena (oui, oui, le même que celui de Santa Maria della Salute) accueille l’ambassade mais surtout l’église orthodoxe au campanile blanc… indéniablement penché.

Venise [Italie]
Petit post-scriptum : les numéros des rues de Venise se suivent d'une maison à l'autre, et, dans une infinie logique, on arrive donc à des numéros à rallonge, comme le 1980... chaque sestiere semblant posséder sa propre numérotation.

Les photos de Venise

  • venise-Greci
    X venise-1

    VeniseSanta Maria della Salute

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  • venise-2
    X venise-2

    VeniseIsola di San Giorgio Maggiore

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    X venise-3

    VeniseCanal Grande depuis le ponte de l'Accademia

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    X venise-arsenal-2

    Venise Les lions du portail de l'Arsenal

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  • venise-canal-1
    X venise-canal-1

    VeniseLe Grand Canal en vaporetto

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  • venise-fenice
    X venise-fenice

    VeniseLa Fenice (revenue de ses cendres)

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  • venise-burano-3
    X venise-burano-3

    VeniseL'île de Burano

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  • venise-Greci
    X venise-greci

    VeniseLe campanile de San Giorgio dei Greci

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Petites adresses de Venise (*)

(*) testées et approuvées par des végétariens.

Ae Cravate [Salizada san pantalon - Santa Croce 36, Venise]
Un patron à l’air débonnaire, une cuisine délicieuse = ticket gagnant. A tester : les melanzane alla siciliana et les maccheroncini all’isola con verdura.
Caruti & Caruti [Calle Larga - San Marco 654, Venise]
Une osteria sympathique où prendre un verre de vin et grignoter des cicheti (tapas vénitiennes). Attention, comme partout à Venise, le prix affiché sera amélioré du service à table.
Rossopomodoro [Calle Larga - San Marco 403, Venise]
Bien que cela soit une chaîne, les pizze y sont excellentes et la cuisine ouverte permet de voir le pizzaïolo à l’oeuvre. A tester : la pizza Baianese.

3 janvier 2014

Aber je want etwas altra !

Autres voyages de Carozine : Voyage à Corfou

Escapades . . Caroline D.