Le spectacle des rapaces de Provins

En ces temps où tout vacille, il est agréable de voir que certains arts sont immuables et la fauconnerie en fait partie. Certes, vous ne verrez probablement plus de fiers cavaliers armés d'un faucon pour chasser la belette et vous aurez plus de chance d'admirer l'envol peu gracieux d'un grassouillet pigeon que celui d'une chouette (du moins à Paris)... Et c'est bien pour cela que des spectacles tels que celui des rapaces de Provins existent ! Car il est bon d'avoir une petite piqûre vous rappelant qu'il n'y a pas que d'immondes pigeons tournoyant sournoisement autour de vos têtes, et vous faisant craindre une décoration dont vous vous passeriez bien, parmi nos chers oiseaux. Non ! Il y a également des chouettes dont la blancheur éclabousse le ciel et des aigles à l'allure impériale... le spectacle des rapaces de Provins est une petite merveille à dévorer sans modération, d'autant que la petite ville médiévale n'est qu'à quelques kilomètres de Paris et qu'elle présente un centre historique absolument charmant et digne de cartes postales (en revanche, le miel à la rose est loin d'être l'invention du siècle...).

Des rapaces (de Provins !) pour des yeux ébahis... mais également une petite cité médiévale

Direction donc Provins, petite cité médiévale endormie sur ses lauriers et parcourue par de ravissants cours d'eau (notez que vous rencontrerez plusieurs fois la Voulzie, quitte à en perdre tout sens logique, mais vous pourrez ainsi vous plonger dans d'improbables conjectures sur ses ramifications ou son parcours saugrenu) pour y apprécier le spectacle des rapaces. Rien ne vous empêchera, par ailleurs, de visiter la ville... ce qui sera fait en un rien de temps, d'ailleurs ! Voilà un bel avantage de ces petites villes : ne pas user votre patience ou vos talons. Que demander de plus ? De quoi prendre un bon repas ? Facile : en remontant une rue sillonnant à fleur de remparts, vous atteindrez la place principale de Provins, dont le nom échappe à votre fidèle rédactrice qui possède toujours une mémoire de poisson rouge, sur laquelle se trouvent plusieurs restaurants... parmi lesquels vous trouverez la crêperie La Fleur de Sel et sa galette (car, petite leçon de sémantique au passage pour les Parisiens et autres touristes confondant crêpe et galette : la galette se concocte à partir de farine de sarrasin tandis que les crêpes, sucrées, sont à base de farine de froment, et toc) aux quatre fromages effroyablement bien garnie.

Le spectacle des rapaces de Provins : prodigieux

Mais revenons-en à nos rapaces et viande crue en tout genre (oui, le rapace, qu'il soit de Provins ou d'ailleurs, ne se nourrit pas de fromage) : au pied des remparts, au fin fond de la ville, se dressent les arènes du spectacle des rapaces de Provins. Entourée d'une marée de gremlins, quelle idée aussi d'aller à Provins un mercredi me direz-vous (certes), voilà donc Carozine scotchée à son banc pour regarder les fauconniers s'amuser avec leurs rapaces et nous montrer leurs incroyables prouesses. Aigles, chouette harfang au somptueux plumage d'un blanc polaire, faucons pèlerins et autres buses viendront voler à quelques centimètres de vos têtes, tandis que les vautours vous observeront. Le spectacle met en scène les différentes capacités des rapaces avec plusieurs tableaux (cavalier des steppes eurasiennes ou du désert sub-saharien…) et donne la part belle à ces impressionnants oiseaux venant capturer de minuscules proies en plein vol, se poser délicatement sur le poignet de leur fauconnier ou marcher négligemment sur les rambardes.

Les rapaces de Provins : un spectacle qui vaut le détour

Le spectacle des rapaces de Provins vous fera passer un excellent moment et vous fera vous demander si vous ne vous êtes pas quelque peu planté de vocation car, nom d'un petit bonhomme en mousse, cela semble bien palpitant d'être fauconnier ! Après en avoir eu plein les mirettes, et pour vous cultiver un peu, car cela est toujours du plus grand effet lors des dîners mondains de dévoiler une imposante culture médiévale (oui, Docteur Watson, les ronflements comptent dans les effets mentionnés), partez flâner dans les rue de Provins. Vous y croiserez la Tour César (donjon devenu le symbole de Provins), la grange aux dîmes et vous pourrez également plonger dans les souterrains de la ville (oui oui, ceux qui furent immortalisés par Umberto Eco)... en n'oubliant pas de faire un détour par les boutiques souvenirs, histoire d'y piocher des flacons de liqueur à la rose (vous n'y couperez pas à Provins, qui est particulièrement fière de sa rose de Damas, rapportée des croisades par sieur Thibaud IV de Champagne et renommée Rosa Gallica) à verser dans vos kirs. En revanche, abstenez-vous de verser de la liqueur de pain d'épice dans votre kir, votre chère rédactrice s'en est chargée pour vous et cela est proprement ignoble... alors que le bar 1979 (à Paris) en fait de si bons !!

6 juillet 2011

What's up, pussy cat?!

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