Duchesses rebelles, tome 2, La dangereuse amie de la reine : la série prend son envol

Après une timide percée du soleil, et avoir goûté au panettone made by Pepone (juste histoire de retrouver les saveurs de l’Italie), je viens de m’installer dans mon canapé bancal pour vous parler de ma dernière lecture jeunesse en date : la suite des Duchesses rebelles, tome 2, La dangereuse amie de la reine, cette (nouvelle) série historique signée Anne-Marie Desplat-Duc. Le premier tome s’était intéressé au cas de Mademoiselle, Anne-Marie Louise d’Orléans, et à ses nombreux mais toujours hypothétiques mariages… Cette fois, Duchesses rebelles, tome 2, La dangereuse amie de la reine se fixe sur la duchesse de Chevreuse. Pour le contexte : il s’agit toujours de revivre la grande époque de la Fronde, juste avant les pleins pouvoirs de Louis XIV. Mais d’un point de vue hautement féminin. Place aux complots fomentés derrière les éventails, aux dentelles qui froufroutent et aux boucles bien dessinées ! Nous entrons dans la cour.

Duchesses rebelles, tome 2, La dangereuse amie de la reine : une duchesse vs. (pas moins de) deux cardinaux

Nous retrouvons Marie-Aimée de Rohan (mieux connue sous son titre de duchesse de Chevreuse) là où nous avions laissé Mademoiselle : dans le château où cette dernière vit recluse depuis son exil de la cour de Louis XIV et où les différentes femmes ayant pris part à la Fronde se mettent d’accord pour rédiger leurs mémoires. C’est donc au tour de Marie-Aimée de Rohan de prendre la plume. Cette dernière nait en 1600, au sein de l’une des familles les plus puissantes du royaume, les Rohan. Elle en hérite de l’ambition. Marie-Aimée de Rohan fait son entrée à la cour à 14 ans ; elle y devient dame d’honneur de la princesse Elisabeth… position qu’elle compte bien exploiter pour son ascension. De fait, son charme et sa fraîcheur l’aident à y faire des étincelles et à attirer sur elle tous les regards des gentilshommes, dont le roi lui-même (Louis XIII, à l’époque, hein, ne confondons pas tout). Mais la couronne a besoin de stabilité et un échange de princesses est convenu : Elisabeth deviendra reine d’Espagne et Anne d’Autriche (qui est donc Espagnole comme son titre ne l’indique pas) épousera le frileux Louis XIII. Rapidement, Marie-Aimée se rapproche de la nouvelle reine de France et devient sa confidente… puis, suite à un mariage bien négocié avec le duc de Luynes (à 17 ans), nouveau favori du roi, elle hérite de la charge de surintendante. Associée à ce mari dévoré d’ambition, rien ne semble pouvoir arrêter l’ascension de la duchesse de Chevreuse.

—Et pourquoi en aurais-je ? Les fêtes sont données pour le plaisir, et puisque l’on m’a refusé celle-ci, je me revercherai en assistant à toutes celles que le roi donnera à l’avenir. Parce que je suis certaine qu’il m’invitera à tous les divertissements puisqu’il m’a remarquée.
—Vous êtes bien orgueilleuse !
—L’orgueil sert à ne point rester dans la médiocrité. Duchesses rebelles, tome 2, La dangereuse amie de la reine - Anne-Marie DESPLAT-DUC

Duchesses rebelles, tome 2, La dangereuse amie de la reine : une série qui prend son envol

Très rapidement, Anne-Marie Desplat-Duc nous plonge au coeur de la cour, avec ses complots, ses petites jalousies et mesquineries, où chacun veille à ne pas tomber dans les pièges tendus (parfois par eux-mêmes, d’ailleurs). Duchesses rebelles, tome 2, La dangereuse amie de la reine nous entraîne dans la vie plutôt mouvementée de Marie-Aimée de Rohan. Et, très honnêtement, cette grande dame de l’Histoire nous y parait bien superficielle et frivole, avec ses dents qui rayent le parquet et sa garde-robe à faire pâlir de jalousie toutes les dames. Si la première partie du roman est un peu longuette et se centre sur les relations entre Anne et la duchesse de Chevreuse, la seconde partie s’oriente sur les complots ourdis par Marie-Aimée de Rohan, que rien ne semble effrayer autant que la monotonie. Elle aura son rôle dans l’amourette entre la reine et le duc de Buckingham, ainsi que dans la célèbre affaire des ferrets (merci Alexandre Dumas). Elle tentera ainsi de renverser Richelieu, puis Mazarin, tous deux essayant de se mettre sur son chemin… ce qui est loin d’être une bonne idée. C’est dans le dernier tiers de Duchesses rebelles, tome 2, La dangereuse amie de la reine que l’on s’aperçoit de l’ampleur du personnage : la duchesse de Chevreuse a eu une vie réellement trépidante, à force de vouloir s’affranchir des conventions et de vouloir prendre sa vie en main. Certes, elle semble agir plus rapidement qu’elle ne réfléchit et joue particulièrement de ses charmes pour monter au sommet. Mais son destin est palpitant. Et nous prouve que, certes, les femmes n’avaient pas toujours place en politique, mais elles portaient diablement la culotte et tiraient toutes les ficelles. Ou presque. La nouvelle série historique d’Anne-Marie Desplat-Duc semble donc, avec Duchesses rebelles, tome 2, La dangereuse amie de la reine, avoir trouvé son rythme et son style. Ce n’est pas un coup de coeur, mais cela reste un excellent moyen pour plonger les jeunes lectrices au coeur de l’Histoire de France, à une époque souvent confuse et méconnue… et pourtant essentielle, car elle construira le règne de Louis XIV.