20, allée de la danse : Parfaite… ou presque (1) ; Amies et rivales (2) : la danse sous toutes les coutures du chausson

Toc toc badaboum ! Avant de nous lancer dans les devoirs studieux pour apprendre les drapeaux et autres animaux des continents (un petit aperçu du programme suite à la réception de colis), nous allons faire un détour par les sentiers sinueux de la littérature jeunesse, avec un partenariat un poil particulier : 20, allée de la danse (Parfaite… ou presque, Amies et rivales), signé de Elizabeth Barféty au texte, et Magali Foutrier au dessin. Alors pourquoi s’agit-il d’un partenariat particulier, me demanderont les plus curieux d’entre vous s’ils n’ont pas le bouche pleine ? Tout simplement parce que les éditions Nathan ce sont associées à l’Opéra national de Paris pour cette collection de livres jeunesse consacrée au monde de la danse et des petits rats de l’Opéra. De quoi combler les passionnées des demi-pointes, malgré quelques petits défauts. D'autant que, si mes réflexes de Sherlock Holmes ne sont pas enfumés par la pipe du gentleman, la série jeunesse 20, allée de la danse devrait compter, en tout, six volumes. Voilà qui devrait occuper le rase-bitume pendant quelques semaines ! Si je ne me trompe pas, le prochain tome sort la semaine prochaine. Hourra dans les chaumières. Je dis. (Car, en plus de cela, mais là, je cafte un peu en avance, il s'occupera du cas de l'un de mes personnages chouchous de la série, la petite rousse véritable feu follet. Bon, bref. On y va.)

20, allée de la danse : Parfaite... ou presque (1) ; Amies et rivales (2) : six danseurs juniors et une école de danse prestigieuse

Maïna, jeune Martiniquaise ayant le coeur sur la main, partage sa chambre de l’école de danse de l’Opéra de Paris (rien que cela) avec la jeune Zoé, petite rousse pétillante de neuf ans, et la parfaite Constance, studieuse brune ayant des allures de coucou suisse. À cette petite bande d’amies viennent s’ajouter deux garçons, Bilal et Colas, ainsi qu’une ravissante blonde italienne : Sofia. Tous les six s’entendent comme les doigts de la main et appartiennent à la 6e division de l’école de danse. Voilà pour le contexte.

Dans Amies et rivales, la troupe de petits rats de l’Opéra va être mise en ébullition par une nouvelle fracassante : Mademoiselle Pita, directrice de l’école de danse, va choisir deux élèves de la sixième division pour taper l’incruste dans un ballet de l’Opéra Garnier, aux côtés de l’Étoile Louise Leven. Qui des quatre amies se fraiera une place sous les projecteurs de la scène penchée de l’Opéra ? Constance, la studieuse, semble mériter cette place de droit. Mais qu’en est-il de Maïna, qui ne cesse de vouloir aider le monde autour d’elle ?

Avec Parfaite… ou presque (oui, parce que je suis d'une logique imparable et j'ai donc commencé par le second tome... allez comprendre), l’action de 20, allée de la danse se concentre sur Constance. Les Démonstrations de l’école de danse approchent à grand pas… en même temps que son stress. Et c’est alors que le drame surgit : Constance s’écroule sous les projecteurs, devant les centaines de spectateurs. Suite à cette chute, les doutes l’assaillent : est-elle faite pour danser ? Souhaite-t-elle véritablement revivre ce calvaire ? A-t-elle le droit de faillir ?

20, allée de la danse : Parfaite... ou presque (1) ; Amies et rivales (2) : une série jeunesse qui se laisse lire, sans prétention

Un peu comme lors d’une séance chez le médecin alors que celui-ci doit annoncer que vous souffrez d’un cancer et risquez de manger les tournesols par la racine dans six mois, je vais commencer par les points négatifs de 20, allée de la danse (Parfaite… ou presque, Amies et rivales)… mais, promis, il y a du positif. Si, si. Le ton de Elizabeth Barféty n’est pas des plus funs, loin de là, et elle a parfois du mal à trouver une certaine justesse et son équilibre entre documentaire et fiction. Alors, évidemment, quand on sort d’un week-end marathon de Roald Dahl, ça fait un choc de se retrouver avec un texte plutôt terne et sans inventivité particulière. Bon. Ceci étant, 20, allée de la danse (Parfaite… ou presque, Amies et rivales) a l’immense mérite de nous plonger dans la vie de ces petits rats de l’Opéra (et j’aimerais assez que l’on me présente une seule petite fille qui n’en a pas rêvé en admirant sur scène une Étoile sublime et gracieuse dans son costume). À leur suite, on découvre leurs journées, rythmées par les cours de danse. Grâce à sa petite bande d’amis, Elizabeth Barféty parvient à aborder différents thèmes, tous en relation avec le milieu de la danse, mais aisément transposables au quotidien : l’amitié face à la compétition ; savoir prendre soin de soi avant de s’inquiéter des autres et savoir se ménager ; gérer le stress et savoir rebondir après un échec. Alors, oui, Maïna est un poil barbante avec sa gentillesse dégoulinante (mais elle s’améliore) et il y a un sérieux problème de ton avec Zoé qui n’est censée n’avoir que neuf ans (mais je dois avouer avoir eu un gros faible pour ce petit feu follet de la bande). Néanmoins, 20, allée de la danse (Parfaite… ou presque, Amies et rivales) se laisse lire avec plaisir, emportée par la vie de cette école de danse prestigieuse. 20, allée de la danse (Parfaite… ou presque, Amies et rivales) est une série jeunesse qui ne devrait pas décevoir les passionnées de danse.

Pour aller plus loin : Dans les coulisses de l’Opéra, de Claudine Colozzi

Une nouvelle fois en collaboration avec l’Opéra national de Paris, un petit livret a été édité en complément : Dans les coulisses de l’Opéra. À travers ces pages, on découvre une multitude de détails, allant du N.E sur les façades de l’Opéra Garnier (bon, ce n'est pas une découverte fracassante pour tous, évidemment, mais je suppose que le gremlin, lui, n'est pas forcément au courant, ça lui permettra donc de ramener sa fraise pendant le dîner et ça vous changera des commérages sur le pantalon à paillettes d'une telle ou sur les boulettes de mie de pain jetées à la cantine), aux ruches installées sur le toit depuis 1953, en passant par l’âge de Sylvie Guillem (19 ans !) quand elle accéda au statut de danseuse Étoile. Le texte est bien fait, clair et précis. Évidemment, il n’est pas funky, mais cet aspect est contrebalancé par des anecdotes éparpillées sur les pages. Dans les coulisses de l’Opéra est un livret idéal pour les amateurs de danse, ou même pour éveiller un intérêt tant pour les lieux que pour les personnes qui les font vivre.