Le pirate le plus terrible du monde : un album pétillant qui dézingue un poil la flibusterie

Alors que cette journée estivale touche à sa fin (ou presque), que je retrouve avec délectation mon canapé après avoir éternué à chaque pas (ou presque) et absorbé une quantité proprement hallucinante de pollen, je me suis dit que j’allais être sympa et partager avec vous ma dernière découverte jeunesse en date, histoire de vous aider à occuper le gremlin pendant ces vacances aux poules pondeuses de chocolat. Je vous préviens tout de suite, de la jeunesse, vous allez en manger car j’en ai reçu un bon paquet ; une avalanche de jeunesse va vous tomber dessus, vous n’y comprendrez plus rien (façon de parler, n’est-il pas, docteur Watson). Mais je disais donc qu’aujourd’hui, j’allais vous parler de l’album signé par Richard Petitsigne (texte) et Mélanie Allag (illustrations) : Le pirate le plus terrible du monde.

Le pirate le plus terrible du monde : quatre pirates pour un seul trône

Amis de la flibusterie, bonjour ! Installez-vous tranquillement devant votre p’tit punch et rejoignez tous les pirates réunis à la taverne de Robbie-Cheveux-Sales pour l’élection du pirate le plus terrible du monde. Quatre participants s’affrontent pour le trône (il ne nous manque plus que le formidable "You know nothing, Jon Snow", mais je divague !) : Max le Lard, gras comme un cochon et balafré ; Johnny-Mains-Rouges, ayant un crochet en guise de main et une barbe à faire pâlir d’envie un hipster new-yorkais ; Mendoza-au-Rubis, Espagnol coquet et pourvu d’une jambe de bois ; et, enfin, Chien-Jaune, qui a la peau de la couleur de son surnom pirate et un oeil en moins. Tous sont évidemment persuadés de mériter le titre de Pirate le plus terrible du monde. Alors comment diable les départager ? Facile. Eusèbe, le perroquet officiel de la taverne, présidera l’élection. Chaque pirate doit présenter ses arguments. Le premier à se lancer est Max le Lard… sauf que Eusèbe a tôt fait de remettre les points sur les i du burger : Max le Lard n’a pas gagné une balafre en embrochant un fourbe capitaine pirate, mais bien en taillant ses rosiers. Oups.

Le pirate le plus terrible du monde : un album drôle et pétillant

D’un coup, la flibusterie en prend pour son grade. Et ce n’est que le début ! Car Richard Petitsigne prend un malin plaisir à saborder les clichés des pirates et à écorner leur image de marque. Dans Le pirate le plus terrible du monde, les pirates ont une haleine fétide, une mouche qui les taquine, ils sont amateurs de bricolage et de jardinage… et ils n’en mènent pas large. La fin est truculente au possible et offre un joli pied de nez qui ne manquera pas d’amuser les gremlins. Et les adultes aussi, tant qu’à faire. Les illustrations de Mélaine Allag sont pimpantes et pleines de petits détails souvent facétieux. Le pirate le plus terrible du monde est un album vitaminé, sympathique et amusant, qui aidera à passer de bons moments, loin du rabat-joie petit ours brun, car il faut bien admettre que, parfois, l’adulte sature des histoires niaises. Alors un peu d’humour et de légèreté font du bien.