Les aventures du monstre poilu : un retour en fanfare
[Carozine dévore l'album Les aventures du monstre poilu - Henriette BICHONNIER - illustrations de Pef - dès 5 ans]
Il y a fort fort longtemps, du temps où mes cheveux se divisaient encore en couettes parfaitement symétriques et où une frange à la régularité douteuse mangeait mon front, les voyages en voiture étaient bercés par une histoire merveilleusement contée (mais ne me demandez pas par qui, car, là, la mémoire flanche) dont le refrain m’est resté pendant toutes ces années : Le monstre poilu. Poil au cul. Alors, forcément, quand j’ai vu que les éditions Gallimard Jeunesse remettaient ce classique au goût du jour, j’ai piaffé… jusqu’au jour où je l’ai reçu dans ma boîte aux lettres. Ô joie suprême et intense. J’ai pu me replonger avec délice, sous le regard circonspect de l’Homme qui n’avait pas encore été initié au jeu des poils, dans Les aventures du monstre poilu. Car, oui, figurez-vous braves gens que Le monstre poilu avait eu une suite, logiquement appelée Le retour du monstre poilu. Épatant, madame Durant. On plonge donc narines les premières dans la réjouissante histoire imaginée par Henriette Bichonnier et illustrée par Pef : Les aventures du monstre poilu.
Les aventures du monstre poilu : le monstre poilu versus la petite blonde retorse
Il était une fois un monstre très laid : le monstre poilu. Non seulement sa grosse tête reposait directement sur des pieds ignoblement ridicules, mais il était en plus doté de poils. Absolument partout. Ah. Et ses bras sortaient directement de ses oreilles. Imaginez un peu le truc. Pratique pour les souris, certes, mais pas vraiment pour le reste. Alors forcément, anatomiquement parlant, le monstre poilu ne pouvait pas vraiment gambader à travers champs. Il se terrait donc dans sa caverne puante, en espérant qu’un jour, un homme viendrait se perdre dans les profondeurs de la forêt, pour qu’il puisse le dévorer tout cru. Non, parce que les souris, ça finit par lasser. Par une belle journée, la chance lui sourit : un roi passe par là. Le monstre l’attrape, mais le roi, malin, lui propose un marché : il lui fera déguster un enfant bien tendre et délicieux à la place. Sauf que le roi n’est pas si malin. Il a oublié qu’à cette heure de la journée, les enfants sont à l’école. La seule qui se trouve sur son chemin, c’est sa fille, Lucile… qui a désobéi. Pour notre plus grand bonheur.
Les aventures du monstre poilu : un classique toujours aussi délectable
Je ne vous raconte pas tout, pour laisser le plaisir de la découverte à ceux qui n’auraient pas encore eu la chance de rencontrer Le monstre poilu pendant leur enfance. Mieux vaut tard que jamais ! Car il serait grandement dommage de passer à côté de ce classique de la petite enfance, d’autant qu’avec ses deux albums réunis en un, Les aventures du monstre poilu ont tout pour plaire. Mais je ne résiste pas. Je vais cafter. Poil au nez. C’est plus fort que moi. Poil aux doigts. Car la petite Lucile est non seulement désobéissante, mais également retorse et irrévérencieuse au possible. Le respect se perd, ma bonne dame. Dès que le pauvre monstre poilu ouvre la bouche, la pétillante Lucile répond, en rime, en désignant un endroit poilu de l’anatomie du monstre. C’est délectable. Même vingt ans plus tard. La plume de Henriette Bichonnier est pleine d’humour et de tendresse ; les illustrations de Pef sont, comme toujours, à la hauteur avec ce trait facétieux et vivant (et franchement, le monstre poilu est impayable, avec son nez façon carotte ramollie). On retrouve d’ailleurs dans Les aventures du monstre poilu le trait expressif de La belle lisse poire du prince de Motordu (autre classique de mon enfance que j’ai racheté pour mon plaisir très égoïste car je ne m’en lasse pas), et qui m’a marquée pendant tant d’années. La seconde histoire, Le retour du monstre poilu vaut surtout pour le côté pitrerie des jeux de mots, avec le grand débarquement des familles poilues et de leurs spécialités (cela n’arrive pas à la cheville du premier volume, Le monstre poilu, mais ça vient bien compléter l’ensemble). Les aventures du monstre poilu évoquent le courage, l’amitié et l’amour malgré les différences. Bref. Le juge Carozine décide qu’il est temps de mettre Les aventures du monstre poilu entre toutes les mains car il est impossible d’avoir une enfance normale sans ce cher monstre poilu et sa petite Lucile. Poil aux cils.
Les détails du livre
Les aventures du monstre poilu
Auteur : Henriette BICHONNIER
Illustrateur : Pef
Éditeur : Gallimard Jeunesse
Prix : 13,50 €
Nombre de pages : 80
Parution : 2 mars 2017
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Longtemps, je me suis couché(e) de bonne heure.... pour lire. So what?!
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