Le crocodile du boulevard de Belleville : conte aux saveurs d'ailleurs

Cela fait un petit moment que j’ai découvert cet album illustré, mais le baobab qui pousse au creux de ma paume a pris des proportions monstrueuses, ces derniers temps, et j’ai eu beaucoup de mal à m’agiter le bulbe pour vous en parler. Il a fallu que je me fraie un chemin à travers les racines sinueuses et que je désherbe un peu à coup de machette. Mais c’est désormais chose faite ! On peut remercier les coupures d’eau à répétition qui m’empêchent de prendre ma douche et me laissent désoeuvrée. Aujourd’hui, je vais donc vous parler d’un petit album illustré, mené par l’équipe Didier Lévy (texte) et Aurélie Guillerey (illustrations) : Le crocodile du boulevard de Belleville. C’est chez Nathan et on ne peut pas vraiment dire que c’est dépaysant, puisque cela se passe dans le quartier de Belleville, à Paris, niveau rime, on va donc tomber à plat, mais ce n’est pas bien grave. Allez, hop, je vous embarque pour un petit conte parisien aux saveurs d’ailleurs.

Le crocodile du boulevard de Belleville : un petit garçon et un tigre en goguette

Il était une fois un petit garçon prénommé Wang et qui, la nuit tombée, se faufilait hors du restaurant familial pour aller se promener dans les rues désertées de Paris, en compagnie de son tigre, Ban-Ji (et pas Banh Mi, comme l’affamée que je suis l’avait lu. Oups). Pendant que l’enfant s’endormait sur le dos du tigre, ce dernier lui murmurait des histoires sur la Chine éternelle, la Chine de ses ancêtres. Un soir, Wang et Ban-Ji eurent la surprise de rencontrer madame Aminata (passionnée d'étoiles) et son crocodile Moboutou qui, eux, racontèrent au garçon des contes de leur Afrique natale et du fleuve Niger. Par une belle nuit étoilée, Moboutou se retrouva seul… madame Aminata avait pris la poudre d’escampette pour rejoindre les étoiles.

Le crocodile du boulevard de Belleville : un album sympathique mais…

Pour être honnête, je n’ai pas été plus enthousiasmée que cela à la lecture de l’album illustré Le crocodile du boulevard de Belleville. Je ne sais pas trop. Je suis restée sur ma faim. Je crois que j’attendais de découvrir les contes de la Chine et de l’Afrique que murmuraient le tigre et le crocodile à l’oreille du petit garçon. Peut-être un peu plus de poésie et d’évasion. On s’attend à voyager et, au lieu de cela, on se retrouve avec un tigre et un crocodile en train de déguster des nouilles sautées dans le petit restaurant tenu par la famille de Wang. Et les illustrations très graphiques ne m’ont pas vraiment aidée à rentrer dans l’histoire. En revanche, les couleurs utilisées sont belles, oscillant entre le sombre de la nuit et le jaune éclatant du tigre. Il n'en reste pas moins que Le crocodile du boulevard de Belleville est un album mignon, avec cette histoire d’amitié entre le crocodile et Wang, de découverte de cultures ancestrales et de contraste entre le merveilleux et la réalité de Paris. Le soufflé est retombé à plat en ce qui me concerne (mais je ne suis pas la cible de l’album donc bon, qui se soucie de mon avis de mauvaise coucheuse ?!), mais l’aspect imaginatif de la chose devrait plaire aux gremlins à l’heure des histoires. Mais ça, je ne pourrai vous le dire que plus tard, je n'ai pas eu l'occasion de tester Le crocodile du boulevard de Belleville sur mes petits neveux qui sont pile dans la bonne tranche d'âge.