Jasmine et le Proutodino : du lourd, du décapant, bref, du poilant

Amis de la finesse et de la poésie, bonsoir ! Je vous le dis tout de suite, quittez cette chronique au plus vite ou vous risquez fort de froncer les sourcils à sa lecture, au point de devenir un candidat potentiel pour présenter l’émission Capital. (Ou vous ruiner en botox. Au choix.) Car la chronique du jour (bonjour !) décape les narines à mort. Il s’agit d’un nouveau coup de coeur jeunesse avec un album signé Guillaume et Thomas Bianco (des frères, donc, dont le premier se charge des illustrations et le second du scénario… une fine équipe !) : Jasmine et le Proutodino. Alors, Jasmine est manifestement un personnage récurrent des albums publiés chez P’tit Glénat, mais c’est la première fois que je plonge le nez dedans… et probablement pas la dernière. On y va ? Je vous raconte tout ? Allez, go !

Jasmine et le Proutodino : une petite souris débrouillarde vs. des odeurs pestilentielles

Jasmine est une petite souris aux grandes oreilles roses qui vit dans une godasse délaissée dans une petit coin de verte nature. Par une journée qui aurait pu se révéler charmante, elle se fait réveiller par un terrible tremblement de terre. Et comme Jasmine n’a pas froid aux yeux, elle enfile aussi sec sa combinaison et sort de sa vielle chaussure… pour contempler un paysage dévasté façon Tchernobyl : plus une seule feuille sur les arbres, des fleurs ratatinées. Bref, la nature tire la tronche et, pour couronner le tout, une odeur nauséabonde imprègne l’air. Pas grave, il en faut plus pour démotiver Jasmine qui file, ni une ni deux, découvrir l’origine de l’odeur épouvantable. Et elle tombe rapidement sur Jean-Luc le dino, qui avale un peu tout et n’importe quoi (dont des bonbons à l’échalote).

Jasmine et le Proutodino : un album pétillant et fendard

Votre rase-bitume est en pleine phase scato ? Jasmine et le Proutodino est la solution pour vous. La première page nous avertit et nous plonge dans l’ambiance, avec ces différentes sortes de prouts (dont le vieux, qui me fait vaguement penser à l’odeur stagnante dans le RER B) : il va y avoir du lourd et ça va flirter avec les pâquerettes. En même temps, vu le titre, on l’a un peu cherché. Et on n’est pas déçu. Le texte de Thomas Bianco est drôle et bien conçu ; une petite merveille pétaradante qui se finit en apothéose par la solution hilarante trouvée par Jasmine pour contenir les pets pestilentiels du Proutodino. Les illustrations de Guillaume Bianco sont, quant à elles, vives, expressives et espiègles : les parfaits compagnons de ce texte réjouissant qui mettra en joie votre gremlin. Jasmine et le Proutodino est un album jubilatoire qui, avec les bons effets sonores, devrait en faire se bidonner plus d’un. Et, personnellement, j’ai formidablement hâte de lire ce gros coup de coeur à mon petit neveu !