25
Avr
2016
Bon ! J’avais envie d’une pause de la jeunesse et je me suis dit : « Quoi de mieux qu’une bonne BD au ton un poil décalé pour ça ? ». Oui. Épatant, comme idée. Sauf que je n’y connais pas grand-chose en BD, en dehors de Largo Winch. Donc, je vais me lancer au hasard pour cette chronique un peu comme la blonde que je suis, et si jamais je reçois des commentaires incendiaires me disant qu’il n’est pas possible d’être aussi cruche, j’aviserai ! En attendant, je vais donc essayer de vous parler des secondes aventures de Kaplan & Masson : Il faut sauver Hitler, avec Jean-Christophe Thibert aux commandes. Alors, voyez-vous, j’ai des restes de mes études sorbonniennes (non, je ne suis pas l’une des « têtes chercheuses » mentionnées dans la publicité de je ne sais plus quel restaurant, diffusée au cinéma de l’Odéon !) et j’ai donc fait des recherches sur le bonhomme. Le fait qu’il soit né à Angers ne nous intéresse que peu, et nous allons donc sauter à la suite, et là, je n’en mène pas large car je n’ai pas tout saisi : il est le roi de la « ligne claire ». Ça, c’était en 2009. Année de la première aventure de Kaplan & Masson. Ça date un peu et on peut comprendre que les fans s’impatientaient ! C’est bien gentil, mais qu’est-ce que la « ligne claire », me direz-vous ? Ah ! Sherlock a mené l’enquête : en gros, c’est le style Tintin (dont j’ai lu toutes les aventures, au passage) qui a donné le nom à une école au style précis et rigoureux. Caractéristique ? Comme son nom l’indique : un trait constant qui divise chaque élément du dessin (chaque couleur étant donc séparée par un trait, bref !). Mieux (et c’est assez fascinant, ne partez pas !) : les personnages, dans le style « ligne claire » n’ont pas d’ombre portée… mais les voitures, si ! Je vous avais dit que c’était passionnant ! Bon. Précision graphique faite, on y va ? On met de la gomina, on brosse son costume et on noue sa cravate, direction Rome, où les aventures de Kaplan & Masson, Il faut sauver Hitler, nous attendent !
Nous sommes en 1958, la guerre froide bat son plein et un « Herr Doktor » plutôt patibulaire s’embarque dans un taxi vénitien pour rencontrer le richissime Comte von Müschein. Manque de bol, ce dernier est en Toscane pour régler les derniers détails du mystérieux projet Nibelüngen. Faute de comte, le « Herr Doktor » devra se contenter d’un subalterne qu’il s’apprête à rencontrer, quand il tombe nez à nez avec le Führer. Ach ! Mais que fait-il là ? Pas de panique, ce n’est qu’une copie de cire. Le vrai, selon le subalterne, se trouve dans un hôtel, à Rome, et se fait passer pour Leopold Godingham. Plait-il ? Oui, oui. Et le projet Nibelüngen a pour objectif de l’exfiltrer, de lui refaire la face et de conquérir le monde ! (Chuuuut Cortex, ce n’est pas à toi de parler !) Oui. Sauf qu’à Paris, le colonel Etienne Kaplan ne l’entend pas de cette oreille : jouant sur le fol espoir qu’Adolf Hitler n’est pas vraiment mort et qu’une doublure a péri dans le célèbre bunker, histoire de dénicher les anciens nazis tapis dans l’ombre, les services secrets ont dégoté un ersatz du Führer : Jules Lantier, alias Leopold Godingham. Kaplan monte donc une petite équipe (composée de Nathan Masson, la magnifique rousse Line Valmont et le pilote de course Senseï Watabe) afin de contrer les projets des nazis, mais également ceux de la CIA et du KGB, qui aimeraient assez expédier Hitler six pieds sous terre. La petite bande grimpe donc dans le train, direction Rome, le KGB aux fesses, histoire de sauver Hitler.
Forcément, quand on parle d’un duo d’agents des services secrets, on pense Blake & Mortimer. Également en « ligne claire », d’ailleurs. Mais vu que j’y connais que dalle, je vais plutôt me taire là-dessus et passer à mon ressenti, ce sera plus simple, et surtout plus honnête ! D’autant que la comparaison s’arrête là. Je sais que je suis devenue spécialiste dans l’art et la manière d’entamer une série par autre chose que le premier tome, et cette aventure de Kaplan & Masson, Il faut sauver Hitler ne déroge pas à la règle : il s’agit donc du tome 2. Il a donc été un peu difficile de rattacher les morceaux pendant les premières pages, d’autant que Jean-Christophe Thibert a pris un malin plaisir à jouer sur les lieux et les dates… mais, on rattache les wagons assez rapidement et le fil de l’intrigue se dénoue tout seul. Si ce n’est pas beau. J’ai adoré plonger dans cette époque révolue, et le graphisme d’Il faut sauver Hitler est pour cela idéal : des publicités pour Dubonnet ou Air Wick en toile de fond, des décors denses et travaillés, des bas de soie qui se dévoilent… et une sublime course poursuite en Vespa ! Le style un peu rétro (particulièrement au niveau des couleurs utilisées) n’empêche pas le dynamisme et l’expressivité du trait, le mouvement des personnages. Avec un ton un peu décalé, ces aventures de Kaplan & Masson, Il faut sauver Hitler font preuve d’une bonne dose d’humour, comme je l’aime. La BD est menée tambour battant, les situations sont pétaradantes et on sent que Jean-Christophe Thibert s’y est amusé comme un petit diable. Alors, forcément, moi aussi. Entre le contexte polar des années 50 /60, l’humour plutôt ravageur façon Tonton Flingueur, et l’action musclée, je dois dire que j’ai été emballée par ce tome 2 des aventures de Kaplan & Masson, Il faut sauver Hitler.
Une aventure de Kaplan & Masson (2) : Il faut sauver Hitler Auteur : Jean-Christophe THIBERT Autres lectures de Carozine : Gangsterland : du noir déjanté à Las Vegas.Une aventure de Kaplan & Masson (2), Il faut sauver Hitler : de la BD adulte bien sympathique
[Carozine dévore la bande-dessinée Une aventure de Kaplan & Masson (2) : Il faut sauver Hitler - Jean-Christophe THIBERT]
Une aventure de Kaplan & Masson (2), Il faut sauver Hitler : une fine équipe d’espions contre le reste du monde (à peu de choses près)
Une aventure de Kaplan & Masson (2), Il faut sauver Hitler : une BD décalée, léchée et rétro à l’humour sympathique
Les détails du livre
Coloriste : Pixel Vengeur
Éditeur : Glénat
Prix : 13,90 € [8,99 au format numérique]
Nombre de pages : 48
Parution : 2 mars 2016Acheter le livre
Longtemps, je me suis couché(e) de bonne heure... pour lire. So what?!