28
Jan.
2016
La course de luge : album jeunesse pimpant… mais pas hyper fun-fun
[Carozine découbre l'album pour les petits La course de luge - Astrid DESBORDES & Marc BOUTAVANT - dès 3 /4 ans]
En cette période de pré-vacances d’hiver, qui riment généralement (pour le large commun des mortels, du moins) avec neige, ski, heures d’attente pour attraper une tige dont on finit par tomber 30 mètres plus loin (nous obligeant ainsi à remettre les skis droits, se relever avec la grâce d’un pachyderme et rejoindre la queue qui n’a pas diminué sous le regard hilare des as de la piste), oui donc, je disais qu’aujourd’hui, j’allais vous parler neige et vacances avec un album jeunesse coloré : La course de luge, d’Astrid Desbordes (au texte) et Marc Boutavant (aux illustrations). Et, oui, un écureuil sur une luge a un faux air de Rasta Rockett, pour les trentenaires ayant vu le film avec l’équipe de la Jamaïque sur un bobsleigh… bref ! Revenons à nos écureuils et à notre poudreuse et prenez place pour La course de luge !
La course de luge : un écureuil, un ours, une souris, une Chose et une luge, bien sûr !
Edmond se réveille dans le silence typique des jours de neige, où tout semble assourdi… jusqu’à ce que l’ours Edouard (en doudoune rose) ne sonne le rassemblement pour faire une course de luge. La souris Polka, La Chose, Edmond, l’ours et un manchot venu se perdre par chez eux se retrouvent donc au pied de l’arbre, afin de gravir la montagne… pour mieux la redescendre sur la luge. Seul hic : Edouard est persuadé que personne ne peut battre un ours à la luge et, pire, il s’agit bien là d’une course pour gagner. La course de luge, d’un coup, devient nettement moins amusante pour Edmond qui se met à angoisser sévère, malgré les tentatives de La Chose pour alléger l’atmosphère.
La course de luge : un album sympathique
La course de luge fait, semble-t-il, suite à une série d’aventures d’Edmond l’écureuil ; néanmoins, le contexte n’étant pas vraiment du niveau de Tolstoï, on recadre assez rapidement les choses, sans avoir plongé le nez dans les albums précédents. Edmond vit dans le même arbre que ses amis, et puis voilà. Je vous le disais, nul besoin d’être sorti de la « cuisine à Jupiter » pour s’y retrouver. Vous l’avez deviné, l’album La course de luge fut pour moi l’occasion de découvrir Edmond l’écureuil et sa bouille lunaire, sa tête plutôt disproportionnée sur un corps rikiki (un peu façon Calimero, mais la coquille en moins), ainsi que La Chose, cette espèce de marshmallow en fourrure rouge (et bec jaune). Les illustrations de Marc Boutavant sont pimpantes, guillerettes et lumineuses… mais, à mon goût, il leur manque le petit détail qui tue et fait mouche, le zeste d’espièglerie qui m’aurait poussée à recommander chaudement cet album jeunesse. Au niveau du texte d’Astrid Desbordes, là encore, La course de luge souffre d’un singulier manque d’humour (en dehors du manchot qui tient son nez pour dévaler la montagne ; manchot dont la trombinette est d’ailleurs impayable). Cependant, l’intrigue a le mérite d’être bien menée, d’éviter les facilités et les sentiers battus (à prendre à la lettre). La morale de La course de luge est, quant à elle, plutôt sympathique : se lancer malgré tout, surmonter sa timidité et sa crainte de l’échec, car tout peut arriver… on peut toujours gagner. Basique, mais efficace. Je pense que l’ensemble de la série s’imprègne de l’amitié, du plaisir de jouer ensemble malgré les tempéraments parfois opposés. La course de luge est donc un album jeunesse agréable à découvrir, idéal pour aborder le sujet de la compétition, et possédant un univers très plaisant, coloré et ludique… mais, pour remporter mes suffrages dithyrambiques, il lui aurait fallu un souffle d’espièglerie, un soupçon de loufoquerie, un je-ne-sais-quoi qui amuse et donne un petit goût de « revenez-y ». La course de luge n’en reste pas moins un album mignon tout plein qui devrait ravir les plus petits !
Longtemps, je me suis couché(e) de bonne heure... pour lire. So what?!
Autres lectures de Carozine : pour les lecteurs un peu plus âgés (dès 9 /10 ans) : Les aventures de Pinocchio… ou comment redécouvrir un pantin qui a bercé notre enfance.