L'ombre du vent : le mystère souffle à Barcelone

Il y a quelques temps déjà (oh, cette sale manie de lire plusieurs livres en même temps ! mais j'ai une excellente excuse dans la mesure où L'ombre du vent est un grand format pesant son poids et qu'il n'entrait pas dans mon léger bagage de voyage), j'avais commencé L'ombre du vent de Carlos Ruiz Zafón (et re-oh cette sale manie de lire les œuvres d'un auteur dans le désordre !) et cela fait (re) quelques temps déjà qu'il faut que je vous en parle, dans ma grandeur d'âme incommensurable de rédactrice prenant à cœur votre éveil littéraire (mais oui !). Ce sera désormais chose faite et vous ne pourrez plus marmonner, une fois pris(e) sur le fait, que vraiment, vous ne saviez pas quoi prendre d'autre que Marc Levy. Place donc à la critique de L'Ombre du vent, petite merveille de Carlos Ruiz Zafón qui est décidément un auteur que j'affectionne, pour sa faculté à mêler magie et mystères à une sombre réalité.

L'ombre du vent : le début des Sempere

Pour ceux qui n'ont pas une mémoire de poisson rouge, la vie de Daniel Sempere, rencontré dans Le jeu de l'ange, débute ici, entre les pages de L'ombre du vent. Un petit garçon, Daniel Sempere (logique, n'est-il pas ?!) découvre dans le cimetière des livres oubliés (mais oui, le même exactement que celui que l'on rencontre dans Le jeu de l'ange, Carlos Ruiz Zafón s'amuserait-il à tisser d'étranges liens entre ses romans ? Docteur Watson, il vous faudra mener l'enquête en empoignant Marina à pleines pages), lieu mystérieux où le conduit son papa en lui faisant promettre de n'en parler à personne (sauf à sa défunte mère), le livre qu'il devra à jamais protéger : L'ombre du vent de Julián Carax, ultime vestige des œuvres de l'écrivain dont les romans s'embrasent mystérieusement à travers le monde (mystérieusement ? disons plutôt qu'ils sont grandement aidés dans leur tâche par un sombre inconnu s'amusant à racheter à prix d'or toutes les oeuvres du romancier pour mieux les détruire ensuite). Après l'avoir dévoré au cours d'une nuit blanche, Daniel cherche à en savoir plus sur cet énigmatique auteur… Commence alors une longue et périlleuse enquête au cours de laquelle il croisera une aveugle magnifique, une jeune-femme boudeuse, un policier pervers ne se remettant pas d'une humiliation enfantine et un stylo Mont-Blanc ayant prétendument appartenu à Victor Hugo.

Cette après-midi de brume et de crachin, Clara Barceló me vola le cœur, la respiration et le sommeil. Profitant de la lumière ensorcelée de l'Ateneo, ses mains écrivirent sur ma peau une malédiction qui devait me poursuivre pendant des années. Tandis que je la regardais, fasciné, la nièce du libraire me raconta son histoire et comment elle était tombée, elle aussi par hasard, sur les pages de Julián Carax.L'ombre du vent - Carlos Ruiz ZAFON

L'ombre du vent : une intrigue palpitante, une ambiance envoûtante

Au fil des années, Daniel Sempere découvrira le tragique destin de Julián Carax et de ses proches, après avoir démêlé avec pugnacité les sornettes (débitées pour se protéger du Mal qui rôde sans fin) de la vérité, avec l'aide jubilatoire d'un clochard transformé en détective littéraire hors du commun. L'ombre du vent de Carlos Ruiz Zafón fourmille de mystères, de trouvailles imaginatives et de personnages rocambolesques. Sur une trame de parcours initiatique, Carlos Ruiz Zafón brode une histoire merveilleuse et ingénieuse, peuplée de fantômes et de passions adolescentes, de malédictions et de vengeances diaboliques. Encore une fois, l'odeur du diable rôde dans les pages de L'ombre du vent et nous emporte jusqu'au dénouement final. Mais le diable se dessine-t-il sous les traits d'un visage brûlé et cartonné ou sous ceux d'un policier sans état d'âme ? Mystère et boule de gomme ! (Mais, ne vous inquiétez pas, Carlos Ruiz Zafón n'a pas pour habitude de planter ses lecteurs comme de vieilles chaussettes sur une fin bancale, que nenni, vous aurez tous les éléments en main à la fin de L'ombre du vent pour déterminer avec précision qui est le plus diablique de tous les personnages)