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L'Ecole de la Nuit... le retour de Diana Bishop

[Critique du roman L'Ecole de la Nuit - Deborah HARKNESS]

19 Fév. 2013

Carozine lit L'école de la nuit de Deborah Harkness
Que ceux qui pensaient en avoir fini avec les vampires ne se frottent pas immédiatement les mains en ricanant, car voici L'Ecole de la Nuit, de Deborah Harkness, et qui signe le grand retour de Diana Bishop, la sorcière passionnée d'alchimie que l'on avait rencontrée dans Le livre perdu des sortilèges et qui avait alors trouvé de bon ton de tomber éperdument amoureuse d'un vampire absolument réfrigérant. Figurez-vous (du moins pour ceux n'ayant pas daigné ouvrir le précédent volume) que Diana Bishop, issue d'une longue lignée de sorcières et dont les parents ont été anéantis par les abominables et terrifiants sorciers de la Congrégation (eh oui, les sorciers jaloux ont la fâcheuse manie de tuer pour des pouvoirs trop puissants qu'ils ne possèdent pas), avait mis la main sur un vieux manuscrit, l'Ashmole 782, qui semblait vivre sous ses doigts. Elle avait ainsi réveillé la communauté des créatures et s'était retrouvée dans un tourbillon d'aventures et de sorcellerie. Forcée de fuir, avec son vampire de mari, elle fit cap, non pas à Hawaï ou tout autre destination aussi palpitante, que nenni, c'est bien trop cliché et simple (et surtout cela n'aurait pas fourni la matière nécessaire à ce second volume qu'est L'Ecole de la Nuit... Deborah Harkness a beau avoir une imagination délirante, il y a des limites à tout) : Diana Bishop et Matthew de Clairmont prirent la poudre d'escampette pour débarquer en pleine chasse aux sorcières, dans l'Angleterre élisabéthaine de 1591... Avouez que cela à de quoi intriguer.

L'Ecole de la Nuit : le retour des amours interdites... mais surtout des aventures échevelées

L'Ecole de la Nuit - Deborah HARKNESS [Ed. Calmann Levy]
1591. Les rues sont malodorantes, les rats pullulent et Diana Bishop détonne bigrement dans cette époque qui ne fut jamais la sienne, avec ses longues jambes et sa façon de parler si peu élisabéthaine. Elle atterrit ainsi avec fracas dans le passé sinueux et ténébreux de son époux, qui s'était bien gardé de lui parler de ses nombreuses personnalités et de ses appartenances à diverses communautés, loin d'être compatibles. Après avoir requis la protection de son puissant et magnétique beau-père, Philippe de Clairmont, Diana se retrouvera propulsée dans le Londres peuplé de Sir Walter Raleigh et de William Shakespeare... il pourrait y avoir pire, certes. Mais les sorciers rôdent et les pouvoirs de Diana sont bien trop facétieux pour qu'elle passe inaperçue (elle a tendance à faire sortir de ses gonds une abeille brodée sur un mocassin et se promène avec un arc-en-ciel au-dessus de la tête). La mission de Diana Bishop et Matthew (devenu Raydon entre temps, allez comprendre pourquoi) sera donc de lui trouver une sorcière suffisamment puissante pour l'aider à s'approprier cette magie qu'elle a trop longtemps ignorée, mais également à mettre les mains sur le manuscrit tant convoité. Entre Londres, la France et Prague, le voyage dans le passé de Diana et Matthew sera parsemé d'obstacles, bien évidemment !

Tu ne m'as pas dit qui étaient tes amis ! (Je me relevai sur un coude et le toisai.) Le grand dramaturge Christopher Marlowe. George Chapman, poète érudit. Thomas Harriot, mathématicien et astronome, si je ne m'abuse. Et le Comte Sorcier qui attend en bas.
- Je ne me rappelle pas quand Henry a gagné ce surnom, mais personne ne l'appelle encore ainsi, s'amusa Matthew, ce qui m'agaça encore plus.
- Il ne nous manque plus que sir Walter Raleigh et nous aurons toute l'Ecole de la Nuit dans la maison. (Matthew se détourna en m'entendant mentioner ce groupe légendaire de radicaux, philosophes et libres penseurs. Thomas Harriot. Christopher Marlowe. George Chapman. Walter Raleigh. Et...) Qui es-tu au juste, Matthew ?L'Ecole de la Nuit - Deborah HARKNESS

L'Ecole de la Nuit : de la magie et un soupçon de clichés

L'Ecole de la Nuit - Deborah HARKNESS
Certes, Deborah Harkness surfe allègrement sur cette fâcheuse mode du vampire lancée par Twilight... toutefois, elle a l'intelligence de réinventer le mythe, de lui créer une histoire et des comportements bien particuliers notamment cette manie compulsive de possession et de protection. L'Ecole de la Nuit nous plonge dans un passé que l'on a vaguement étudié ou découvert à travers d'autres livres en prenant le parti plutôt amusant d'y ensevelir une jeune femme indépendante, curieuse et moderne... mais terriblement tête à claques : Diana Bishop est d'une naïveté confondante et on a fréquemment envie de traverser les pages pour la gifler un bon coup ou lui postillonner au visage que, vraiment, on a pas idée d'être aussi abrutie. Elle saute tête la première dans le moindre piège tendu par ses ennemis et on se demande souvent si elle ne ferait pas mieux de se promener dans les malfamées rues de Londres en portant un panneau "Coucou, je suis une sorcière" au rouge fluorescent. Non mais franchement. Cependant, bien que Diana Bishop soit parfois abominablement horripilante, que l'histoire d'amour avec son vampire soit parfois terriblement mièvre et niaise (mais oui, un époux ne se nourrit pas au cou de sa femme, comme pour un vulgaire mortel, non non, mais près du coeur et... oh, diantre, cela lui permet de découvrir tous ses moindres secrets... ahem), L'Ecole de la Nuit n'en reste pas moins savoureux. On glisse de secrets enfouis au plus profond du passé de Matthew (et il a une vie bigrement mouvementée !), aux intrigues de la cour d'une Elisabeth impétueuse à la folie alchimiste de l'empereur Rodolphe sur les chapeaux de roue. Et la vieille Goody Alsop est un personnage délicieux. Il n'en faut pas moins pour vous emporter à travers les pages de L'Ecole de la Nuit... malgré un début un peu laborieux.

Pendant ces préparatifs compliqués, je lui posai un tas de questions. Ayant vu des portraits d'époque, je m'attendais à cette cage à oiseaux encombrante appelée vertugadin qui soutiendrait mes jupes sur mes hanches, mais Françoise m'expliqua qu'elle n'était portée que dans des occasions officielles. Elle noua à la place un boudin de tissu en forme de beignet autour de ma taille sous mes jupes. Son seul avantage était d'écarter les couches d'étoffe de mes jambes, ce qui me permettait de marcher sans trop de difficultés - à condition qu'il n'y ait pas de meubles sur le chemin et que je puisse atteindre mon but en ligne droite. Mais j'étais censée faire aussi la révérence. Françoise m'apprit rapidement comment m'y prendre tout en m'expliquant les différents titres de Henry Percy, qui était "Lord Northumerland", même si son nom de famille était Percy et qu'il était comte.L'Ecole de la Nuit - Deborah HARKNESS

Les détails du livre

L'Ecole de la Nuit

Auteur : Deborah HARKNESS
Editeur : Calmann Levy
Prix : 18.91 €
Nombre de pages : 552
Parution : 12 septembre 2012.

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L'Ecole de
la nuit

19 février 2013

Longtemps, je me suis couché(e) de bonne heure... pour lire. So what?!

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. . Caroline D.