A comme Association, tome 5, Là où les mots n’existent pas : un tome de série qui titille
[Carozine découvre le roman jeunesse A comme Association, tome 5, Là où les mots n'existent pas - Erik L'HOMME]16 Mai 2015
Aujourd’hui, en ce jour d’aqueduc (j'ai préparé cette chronique hier avant de filer au Geek Festival !) pour certains et de labeur pour d’autres (la vie est injuste, oui, je sais), je vais me livrer à un exercice difficile, voire périlleux : vous parler du tome 5 de la série jeunesse A comme Association, Là où les mots n’existent pas. Pourquoi périlleux ? Pour l’excellente raison que je n’ai pas lu les tomes précédents. Fâcheux, vous en conviendrez. Néanmoins, histoire d’avoir quelques bases, j’ai tout de même plongé le nez dans le tome 1 et fait quelques recherches, que je vais vous résumer présentement : la série A comme Association était voulue, à l’origine, comme une oeuvre jeunesse en duo. Erik L’Homme (auteur du tome 1, 3, 5 et des derniers) partageait ainsi la vedette avec Pierre Bottero (auteur d’Un cheval en Irlande ou encore de La quête d’Ewilan)… malheureusement, ce dernier est mort en 2009, laissant la série A comme Association inachevée. Erik L’Homme a cependant repris avec vaillance le flambeau et ce tome 5 est donc un peu particulier : c’est le premier faisant suite à la mort de Bottero et, forcément, de l’héroïne qu’il avait créée, Ombe. Nous en venons au nerf de cette chronique : A comme Association. Forcément, qui dit deux auteurs dit deux personnages : Jasper, seize ans et amoureux de jeux de mots un poil foireux (héros de Erik L’Homme si vous avez le cerveau bien connecté) et Ombe, dix-huit ans et réputée incassable, ou presque (et oui, oui, il s’agit là de l’héroïne de Pierre Bottero, bravo !). Tous deux travaillent en tant qu’agents stagiaires pour l’Association.
Ombe ne mentait pas. On vole littéralement.
Plus de feux, plus de panneaux, juste des lumières de la ville qui se confondent dans une grande traînée lumineuse.
Et le rugissement du moteur.
Je me cramponne, les deux bras autour de sa taille.
Je ne peux m’empêcher de respirer son odeur, près de son cou. Ce n’est pas du parfum mais une fragrance naturelle. Un mélange de mousse et d’herbe brûlée, de pierre chauffée au soleil et d’eau de rivière. A comme Association, tome 5, Là où les mots n'existent pas - Erik L'HOMME
A comme Association, tome 5, Là où les mots n’existent pas : la fin d’une ère pour mieux en commencer une nouvelle ?
Et qu’est-ce donc que cette Association ? Fastoche. Nichée dans un immeuble parisien et planquée par l’amicale des joueuses de bingo, l’Association a pour objectif de surveiller de (très) près les Anormaux… vampires, trolls et autres joyeusetés en tout genre qui vivent parmi nous, les Normaux. Et pour que la cohabitation se passe bien, il faut, naturellement, limiter au maximum les interactions. Pour cela, l’Association recrute des agents aux talents un peu particuliers. Jasper, seize ans, a été déniché pour ses talents de magicien : donnez-lui quelques pierres précieuses et une poignée de marjolaine, il vous en fera un collier de protection et un sort pour régénérer ses forces. En ce début de tome 5, Ombe et Jasper se trouvent sur une moto lancée à vive allure dans les rues de Paris, le soir de Noël. Jasper est aux anges, mais le Mal rôde : une silhouette se détache des immeubles et les arrose d’un jet de lance-flammes glacées, rongeant le corps de l’intérieur. A son réveil, Jasper doit faire face à l’inévitable : Ombe est morte dans l’embuscade. Si Walter (le dirigeant de l’Association) et Mademoiselle Rose (ça vous rappelle quelque chose, les fans de jeux de plateau ?! bref, cette gente dame est la secrétaire futée et débrouillarde de l’Association) aimeraient voir Jasper se reposer et reprendre des forces, quitte à ramener de force un chaperon redoutable (sa mère !), le jeune homme ne l’entend pas de cette oreille : il veut à tout prix retrouver le meurtrier d’Ombe et la venger. Quelques sorts plus tard, il est sorti de l’hôpital, en utilisant les nombreux mondes parallèles qui côtoient le nôtre. Il lance alors un sortilège qui trouve tout et le conduit tout droit à la morgue… mais là ne s’arrêtera pas sa quête.
Je me suis, comme tout le monde, posé pas mal de question sur la mort. Qu’est-ce qui se passe après ? Est-ce qu’on va quelque part ? C’est normal, je crois. De se poser des questions en tout cas. Puisqu’il n’existe pas de réponses. Enfin, de réponses sûres. La mort, c’est le genre de truc qu’il faut expérimenter soi-même. Aucun témoignage ne nous est parvenu a posteriori. A comme Association, tome 5, Là où les mots n'existent pas - Erik L'HOMME
A comme Association, tome 5, Là où les mots n’existent pas : un tome et ça repart
Evidemment, je pense que ce tome 5 est un peu particulier dans la mesure où Erik L’Homme devait nécessairement faire disparaître Ombe… et cela lui fournit les éléments pour évoquer la mort, le manque et l’impression d’abandon avec sensibilité et intelligence. Les pages où l’auteur évoque cette absence irrémédiable sont magnifiques et poignantes, donnant à ce tome 5 de A comme Association une dimension sombre et profonde… permettant, par la même occasion, de faire grandir Jasper, qui devra faire face au deuil et perdre une partie de son innocence (en plus d’avoir les hormones en ébullition). Le tome 5 de A comme Association se divise entre la quête de Jasper, ses réflexions (sorte de journal intime où il évoque sa douleur, ses rencontres avec Ombe) et les tentatives menées par l’Association pour retrouver Jasper et le protéger (permettant de faire un peu monter la sauce du suspens, car on prend ainsi conscience du danger qui menace Jasper). La première partie de ce tome 5, Là où les mots n’existent pas, ne m’a pas vraiment passionnée : les rappels des tomes précédents ne sont pas forcément des plus adroits et les explications sont parfois fastidieuses (mais nécessaires, j’en conviens). En revanche, j’ai beaucoup aimé la seconde partie, entre la quête de Jasper qui se rapproche du meurtrier d’Ombe et, surtout, les doutes que font naître certaines découvertes : qui sont (étaient) véritablement Jasper et Ombe ? Pourquoi la MAD, cette faction un peu rentre-dedans de l’Association, les a-t-elle dans le collimateur ? Qui chercher à éliminer Jasper ? En quelques pages seulement, Erik L’Homme relance avec habileté la série A comme Association, parce que, même sans avoir lu les tomes précédents, je pense qu’à un moment, on finit par tourner en rond et par épuiser les missions. Joli lapin sorti du chapeau ! L’intrigue de ce tome 5 de A comme Association monte progressivement en intensité, la personnalité de Jasper prend également de l’ampleur… et on retrouve avec plaisir la plume alerte de Erik L’Homme, parsemée d’humour et de références littéraires partant tous azimuts (Twilight, oui oui ! mais également Agatha Christie ou encore le Seigneur des Anneaux, ainsi que le film Nosferatu, l’éventail est vaste !). Pour faire simple, ce tome 5, Là où les mots n’existent pas, ne m’a pas forcément donné envie de lire les tomes précédents de la série A comme Association. En revanche, il éveille la curiosité pour la suite, qui consiste en trois tomes, et que je suis assez avide de découvrir. Et je suis persuadée que les tomes précédents de cette série jeunesse devraient combler les jeunes lecteurs par ce mélange d’action, d’humour et d’apprentissage de la vie !
Il a nettement moins d’allure que lors de notre première rencontre. Il faut dire (fascination) qu’un caleçon et un débardeur trop grands n’ont jamais conféré la moindre dignité à quiconque. Par contre, son regard a retrouvé une normalité qui me soulage. Un vampire shooté est difficile à raisonner, j’en ai fait la malheureuse expérience. (…) Si son physique ne suffisait pas, il pourrait (tentation) compter sur la force exceptionnelle des vampires pour se débarrasser de moi en quelques secondes. A comme Association, tome 5, Là où les mots n'existent pas - Erik L'HOMME
Longtemps, je me suis couché(e) de bonne heure... pour lire. So what?!
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