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Quand une greluche s'installe à Bordeaux

3 Mai 2011

Connaissant votre faible pour les histoires et autres contes de fées rose bonbon, je ne peux résister au plaisir de vous narrer les pérégrinations de votre chère rédactrice, fuyant la capitale et son métro bondé pour une province verdoyante peuplée de gens courtois, pas franchement stressés et pas spécialement friands de plats à base de légumes... uniquement. Jettez un regard par dessus votre épaule. Personne ne vous regarde ? Alors empoignez votre pouce (mais prévoyez une tétine de rechange car l'histoire promet d'être longue et il faudrait voir à ne pas user votre pouce, qui peut toujours être utile, ne serait-ce que pour faire signe au barman que son cocktail est à tomber par terre) ! Place aux aventures de Carozine, à son installation à Bordeaux mais surtout aux travaux d'emménagement dont on aimerait tant se passer.

Une greluche, Bordeaux et un appartement

Carozine... les travaux d'emménagement
Il était une fois une greluche qui décida de s'installer dans le fief du délicieux vin, permettant ainsi, par la même occasion, aux connaissances à qui elle mentionnait leur déménagement de faire le traditionnel jeu de mot « un Bordal, des Bordeaux », se délectant de leur blague savoureuse... face à laquelle la rédactrice offrait invariablement un sourire poli, laissant supposer que c'était la première fois qu'un tel et divin jeu de mot parvenait à ses oreilles : « Un Bordal ? Vraiment ? Comme c'est amusant et surtout particulièrement original ! ». Sur quoi le blagueur, loin de lâcher un camembert (ou mieux, un brie au lait cru) car n'est pas La Fontaine qui veut, se rengorgeait. Mais revenons à nos moutons, et, en l'occurrence, à l'installation de notre greluche à Bordeaux. Etant un effroyable et notoire panier percé, elle prit la courageuse décision de se lancer dans de grandioses travaux d'emménagement, afin de participer activement à la rénovation d'un appartement pas si propret qu'il n'y paraissait. Caro(z)ine, dont le pauvre neurone s'éparpillant dans sa petite tête était doté d'une solide mémoire de poisson rouge, avait ainsi oublié qu'il y a quelques (de nombreuses ?!) années, elle s'était amusée à faire de la peinture à l'éponge lors de travaux d'emménagement mais qu'elle n'avait finalement jamais touché un rouleau de sa vie, bref, notre greluche entreprit de repeindre l'entrée en un blanc éclatant... et satiné.

Une greluche, des peintures et des escaliers

Carozine & les travaux d'emménagement
Ayant quelque peu mal négocié la quantité de peinture nécessaire à un rouleau pour fonctionner correctement, et après avoir dépensé une petite fortune (les travaux d'emménagement sont toujours un puits sans fond), généralement octroyée à l'achat de ravissants escarpins détruisant ses pieds ou de petites robes en soie voyant rarement la lumière du jour, auprès de Leroy Merlin (et avoir sérieusement envisagé de s'inscrire sur le listing V.I.P de son fournisseur officiel en peinture et autres plinthes, sait-on jamais, s'il venait à organiser des ventes privées... car après tout, pourquoi diantre les ventes privées seraient-elles réservées ses marques fétiches ?), mais foin de digressions et revenons à la peinture : le résultat étant forcément déplorable, votre Caro(z)ine rouspéta contre les vents et les marées avant de se lancer dans une seconde couche et d'être nettement plus généreuse en peinture pour bien imbiber son rouleau... (une idée lumineuse comme il lui en arrive bien rarement) et se transformer en toile façon Pollock, aspergée de gouttelettes de peinture blanche. Le résultat, cette fois, fut au rendez-vous : le blanc de l'entrée fut étincelant et (presque) uniforme, quant au placard que l'imagination fertile de notre déjantée greluche avait imaginé gris, après une tentative franchement médiocre, une sous-couche pour rattraper les boulettes et enfin un gris lumière absolument parfait, il ressembla enfin à quelque chose, ce qui est absolument essentiel quand on sait que l'on n'en verra jamais (ou si peu) la couleur, puisque le somptueux et uniforme gris lumière de son intérieur sera planqué par des portes coulissantes, mais il est toujours bon de savoir que le perfecto Gérard Darel et les multiples vestes de votre rédactrice bien aimée auront un ravissant et exquis intérieur de placard. N'est-il pas Docteur Watson ? Entre deux virées chez Leroy Merlin et Saint Maclou (mais également des restaurants et autres bars à vin, parce qu'il faut bien faire couleur locale), Caro(z)ine conçu le (démoniaque) projet de redonner vie à un escalier (oui, parce que l'autre extrême inconvénient des travaux d'emménagement, c'est que ça ne se termine absolument jamais... allez savoir pourquoi, une fois sur notre lancée, on trouve toujours de nouvelles choses à retaper), que les bras-cassés l'ayant précédé dans l'appartement avaient misérablement tenté de réparer. Notre greluche entreprit donc de devenir une experte du mastic à bois, du ponçage, de la teinte pour bois et enfin de l'huile pour parquet, le tout en s'écartelant entre marches et paliers pour éviter de faire des traces... tout en se vautrant allègrement sur l'une des marches, ayant pour résultat l'impression de la marque de sa voûte plantaire sur les escaliers...
Brave lecteur ayant des vélléités d'aménagement intérieur dans votre cocon, je vous suggère humblement de passer votre chemin car, comme vous l'aurez constaté, vous ne ferez certainement pas une affaire en m'employant pour effectuer vos travaux d'emménagement !

What's up, pussy cat?!

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3 mai 2011

. . Caroline D.