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Space Invaders : des monstres de mosaïques sur nos façades

[Carozine enquête sur les space invaders]

2 Août 2010

En vous promenant cheveux au vent et nez en l'air, vous avez remarqué ces petites mosaïques tout droit sorties de l'univers des geeks et qui viennent squatter des façades au détour d'une ruelle ? Intrigué, votre pétillant cerveau s'est mis en ébullition pour imaginer la probable origine de ces représentations : tampon attestant de la non hausmannité de la façade visée ? Non, non... Vous gelez ! Communication alien pour contrôler notre planète ? Là... vous brulez ! Quand on vous dit que vos amis paranoïaques qui vous bassinent les oreilles avec leurs complots internationaux et autre résurgence de camps de concentration en plein champs de maïs texans ne sont pas tous bons à être enfermés !

Décompte des Invaders parisiens
Avec le débarquement (massif) de ces petits monstres de mosaïque sur nos façades, il s'agit bel et bien d'une invasion extra-terrestre, initiée en 1998 par un street artist français passionné de jeux vidéo (Invader de son petit nom), et se propageant à travers le monde.

Space Invaders : des icônes de jeu vidéo sur nos murs

Les space invaders à Paris
Invader, le petit street artist made in France, et dont la popularité s'est formée grâce à ce mouvement, s'est inspiré d'un jeu vidéo nippon des années 1970 pour fomenter son invasion des rues de nos cités. Space Invaders fut créé en 1978 par le machiavélique cerveau de Tomohiro Nishikado : le principe de ce jeu sans fin (du moins si : la seule fin envisageable est la mort du joueur par invasion réussie des space invaders) est d'anéantir les hordes d'aliens qui ne cessent de défiler sur l'écran ; plus le joueur extermine les envahisseurs et plus leur invasion s'accélère (quand je vous disais que c'était tout bonnement machiavélique).

Invader : l'invasion de Paris (et du monde) par de petits monstres

Les space invaders aiment NY
Les années 70 étant loin des prouesses technologiques qui font de Red Dead Redemption une petite merveille de graphisme, les dessins de Space Invaders étaient terriblement pixélisés... Et donc facilement transposables en mosaïque. Ce sont donc ces petits pixels qui envahissent désormais les façades de nos villes. L'implémentation de la première icône Space Invader sur les immeubles parisiens se fit au milieu des années 90 ; la sentinelle attendit paisiblement que la période d'incubation touche à son terme. Le virus se répandit en 1998 et les façades parisiennes se couvrirent de ces petites icônes en deux temps trois mouvements.

Les Space Invaders sont Pacman
Invader a pris le parti d'envahir le monde entier et de faire proliférer ses Space Invaders (dont la forme et le message varient en fonction des humeurs de leur créateur) donnant une touche surréaliste aux paysages urbains, parfois bien tristounets, de nos villes.
Le modus operandi ?
Invader dégote un plan de la ville dont il veut s'emparer via ses petits space invaders, sélectionne ses immeubles selon des critères bien définis (et, non, le ravalement de la façade n'entre pas en compte), puis pose en toute illégalité ces petits modèles de mosaïque soigneusement préfabriqués.

Invader : la gloire par les petits monstres de mosaïque

Les space invaders à Paris
Les petits Space Invaders ont tellement gagné en popularité que l'inénarrable robot alcoolique et destructeur d'humains qu'est Bender les parodie dans l'un des tout derniers épisodes de Futurama ; et il est loin d'être le seul à s'amuser des Space Invaders ! Lors de votre prochaine promenade dans l'une des nombreuses villes contaminées, ne boudez pas votre plaisir et saluez cette amusante intrusion des jeux vidéo dans la réalité ! Cela vous forcera un peu à lever le nez pour dénicher les petites mosaïques et, qui sait ?, vous découvrirez peut-être d'autres trésors dissimulés sur les hauteurs des façades.

Les space invaders à Paris
Petit bonus pour la route (parce que je suis gentille et que je vous aime bien) :
Depuis quelques années, ce geek en puissance qu'est Invader a passé la vitesse supérieure : les petits monstres pixélisés ont été relégués quelques temps au placard au profit d'une oeuvre (beaucoup) plus imposante. Désormais, Invader s'attaque aux Rubik's Cube pour composer ses illustrations urbaines : vous savez, ces cubes au six couleurs que l'on triture dans tous les sens pour arriver à une face unie (en y parvenant rarement, d'ailleurs) ? Invader les a utilisés pour créer sa Joconde.

What's up, pussy cat?!

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2 août 2010

. . Caroline D.