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Virée nippone à Paris : cuisine d'Osaka avec Happa Teï et Bubble Tea chez Zen Zoo

[Carozine découvre le quartier parisien Little Japan]

8 Nov 2013

Par une forcément pluvieuse journée d’automne parisienne, trois amies de commérage de café (pas si) matinal se retrouvèrent, après trois années de séparation, à quelques pas de l’Opéra Garnier dans une rue où les chevelures blondes sont largement en minorité : rue Sainte-Anne… avec une quatrième compère (oui, Mademoiselle K., je ne t’oublie pas). L’objectif de la promenade du jour étant de dépoussiérer les préjugés que votre charmante et absolument svelte rédactrice conservait dans un coin de son cerveau pas toujours éclairé sur la nourriture japonaise. Pour avoir abominablement souffert des brochettes de fromage huileux et sans goût (appelons ça des « yakitori », même s’il n’y a pas de poulet dedans) ou encore des makis à l’avocat (quelle idée d’enrober cela d’un algue puante, franchement), l’affaire n’était pas tout à fait dans le sac ! Mais le pari a été tenu haut la main !

Première étape japonaise : Happa Teï (cuisine d’Osaka)

Les yakisoba du restaurant Happa Tei [cuisine d'Osaka à Paris]
Les takoyaki… qui n’étaient pas les miens au vu du poisson séché qui les saupoudre. Normal, j’avais déjà englouti les miens
Ce qu’il y a de divinement réjouissant quand on marche dans la rue Sainte-Anne (oui, oui, toujours à Paris), c’est cette impression d’évoluer dans l’un des dessins animés japonais ayant bercé notre enfance… Lucile amour et rock n’ roll, pour ne pas le nommer (la référence culturelle est écrasante, n’est-il pas, docteur Watson ?!). Car, figurez-vous que dans cette série, il y avait, certes, des hommes aux cheveux violets ou carrément bi-colores, mais il y avait surtout un chat obèse (non, pas le mien), qui était toujours fourré chez le père ronchon qui, après avoir déposé un fichu sur ses cheveux d’un noir de jais, cuisinait des crêpes ou des omelettes au chat affamé… avant d’aller rouspéter sur sa midinette de fille après s’être pris la tête dans les petits drapeaux accrochés au-dessus de la porte de son restaurant. Les trentenaires me suivent ? Parfait. Vous avez donc un aperçu de la rue Sainte-Anne, de ses hommes cuisinant derrière les vitrines avec un fichu sur la tête et de ses drapeaux décorés de calligraphie. A la fin de la rue (au n°64), vous trouverez le Happa Teï dont le chef cuisinier débarque tout droit d’Osaka et a ramené dans ses valises la recette des « takoyaki ». En entrant dans le restaurant, vous apercevrez d’ailleurs, à travers un nuage de vapeur, les grosses boules en train d’être préparées et tournées d’une main de maître. Oui, parce que le « takoyaki » est une boule à base de pâte (un peu façon pâte à crêpe)… ponctuée de poulpe. Et là, tout à coup, quand votre amie fan de Japon (oui, d’ailleurs, à ce sujet, je ne voudrais pas être désagréable mais une Indienne qui n’est pas fan de Bollywood mais de drama japonais, là… il n’y a pas à tortiller du popotin : le monde va à vau-l’eau) vous explique les ingrédients de la recette, vous comprenez mieux pourquoi l’enseigne du restaurant Happa Teï est un poulpe… d’une logique imparable tout cela. Les végétariens prendront donc soin de demander des « takoyaki » sans poulpe dans la pâte et sans ces espèces de poissons séchés dont ils saupoudrent chaque plat et qui me font penser à de la nourriture pour poisson affamé dans un aquarium. En revanche, vous pourrez vous éclater sur le nappage du « takoyaki » car Happa Teï en propose pléthore : sauce soja, ciboulette et fromage (les miens), ou encore raclette, sauce soja et radis émincés… le choix est large ! Vous pourrez également tenter les « okonomiyaki », qui ressemblent à un mélange de crêpe et d’omelette (et qui est donc le fameux machin que le papa ronchon cuisine pour le gros chat). Et ceux qui ne comprennent rien à rien, comme moi, pourront se rabattre sur les yakisoba (les nouilles sautées) surmontées d’un okonomiyaki (du moins je crois, mais là, j’éviterai d’en mettre ma main au feu), histoire de faire d’une pierre deux coups. Le clou du déjeuner ? La bouteille de limonade, qui avait un fort goût de sirop à la fraise pour la toux, d’ailleurs : il faut pousser la bille de verre (et je vous recommande de ne pas y aller comme un bourrin comme le suggérait suavement Mademoiselle J., sous peine de vous retrouver aspergée) pour verser le liquide. Autant dire que ça occupe les esprits qui auraient une légère tendance à pencher vers le « ravi de la crèche ».

Ultime étape de Little Japan : Zen Zoo et son Bubble Tea

Le Bubble Tea "Amande" de Zen Zoo [Paris]
En bifurquant légèrement sur la gauche, en sortant du restaurant Happa Teï, vous trouverez la rue Cherubini et le salon de thé Zen Zoo… grand spécialiste de cette boisson asiatique qu’est le Bubble Tea. Le « bubble » en question ne fait donc absolument pas référence à du paic citron qui serait resté au fond de la tasse pour faire de la mousse mais à des billes de tapioca. Des explications s’imposent ? Fort bien ! Le Bubble Tea (également thé aux perles) est originaire de Taïwan et débarque plein pot en France (ou du moins à Paris, les adresses bordelaises étant encore quelque peu limitées)… en bref, c’est la nouvelle boisson à la mode. Le Bubble Tea consiste en un mélange de thé noir (ou vert, d’ailleurs), de saveurs exotiques et de lait (de vache ou de soja). Il se boit froid ou chaud (nettement meilleur… ceci étant, même chaud, vous aurez tout de même des glaçons remontant à la surface) et surtout sa spécificité réside dans les grosses perles de tapioca qui tapissent le fond de la tasse. Et le Bubble Tea exige une certaine dextérité ! Il faut s’emparer de la paille extra-large, aspirer frénétiquement pour se retrouver, après avoir avalé le thé, à mâchouiller des billes de tapioca moelleuses et élastiques. Plutôt rigolo.

Le restaurant Happa Teï [cuisine d'Osaka]
64 rue Sainte-Anne, dans le IIe arrondissement de Paris.
8 novembre 2013

What else?!

Autres adresses de Carozine : Le 7, restaurant savoureux à Bordeaux

. . Caroline D.