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Août
2017
[rentrée littéraire 2017] La petite dernière : roman jeunesse pétillant
[Carozine dévore le roman La petite dernière - Susie MORGENSTERN - dès 10 ans]
C’est sous un ciel changeant (comme bien souvent pendant ce si délicieux mois d’août) que j’entame la rentrée littéraire du côté de la jeunesse, cette fois ! Eh oui. La jeunesse aussi frétille comme un gardon et jubile en ce début d’année scolaire, il n’y a pas de raison que les grands événements ne soient réservés qu'aux grands. Non mais des fois. Donc voilà. Aujourd’hui, je vous parle du dernier roman en date de Susie Morgenstern (connue pour ses nombreux romans jeunesse, dont la série La famille trop de filles) : La petite dernière. Et comme, paraît-il du moins, on n’est jamais mieux servi que par soi-même, Susie Morgenstern a également décidé de faire les illustrations elle-même. Cela évite les désaccord (à moins de personnalités multiples, mais là, c’est un autre débat). Avec le roman jeunesse La petite dernière, on change d’époque et de pays pour se propulser dans les années 1950, dans le New Jersey. C’est parti ! (mon kiki)
Pour mes parents, j’avais été la dernière chance, l’ultime tentative d’avoir un garçon. Ils lui avaient déjà choisi un prénom, sûrs que cette fois, ce serait la bonne. Mais c’est moi qui suis arrivée et tout ce qu’ils ont pu inscrire sur mon certificat de naissance, c’est « fille ». J’ai tout de suite compris qu’il faudrait que je sois sage, si je ne voulais pas qu’on me jette par la fenêtre. La petite dernière - Susie MORGENSTERN
La petite dernière : une famille de filles et, forcément, une petite dernière
Sur les petits mots laissés par une mère de famille aimante à l’attention de ses filles, on peut lire que l’aînée, Sandra, est chargée de mettre le couvert, que la seconde Effie, est priée d’éplucher et de faire cuire les pommes de terre… et la petite dernière ? Quelle est sa mission ? Aucune. C’est le lot quotidien de Susie, la petite dernière en question, celle qui est née fille, dix ans auparavant, au lieu d’être le garçon tant espéré par ses parents. Nous sommes dans les années 1950, à Belleville, petite bourgade paisible du New Jersey, et, pour se faire oublier et tenter d’estomper la déception présumée, Susie n’a trouvé d’autre chemin que d’être discrète, sage et de faire ses devoirs… tout en admirant et en jalousant ses deux soeurs aînées : Sandra, la femme fatale en devenir ; et Effie, le petit rayon de soleil débordant d’humour. À défaut d’être exubérante dans sa famille, Susie écrit et fait des étincelles à l’école.
Vos soeurs sont aussi proches de vous que le sont vos mains ou vos pieds. Vous les aimez, même si vous avez envie de les étrangler. Comment font les gens pour affronter la vie sans soeur ? Une soeur pourra vous dire n’importe quoi, vous ne romprez jamais. Et une soeur n’a même pas besoin de mots, de soupirs ni de petits cris, de froncements de sourcils ni de clins d’oeil pour vous comprendre. La petite dernière - Susie MORGENSTERN
La petite dernière : petit roman sans prétention mais qui pétille
Je vous le dis tout de suite, votre gremlin ne se grillera pas le neurone à la lecture de La petite dernière. Il n’y a pas vraiment d’intrigue, pas vraiment de fil conducteur à dénicher et pas de questionnement philosophique. Pas de quoi se faire des noeuds au cerveau, donc. Avec son roman La petite dernière, Susie Morgenstern se contente de raconter une année de sa vie, avec toutes les petites anecdotes du quotidien que cela implique : les glaces avalées dans le jardin du voisin pendant que sa mère fait ses visites de courtoisie ; les hot dogs dévorés avec un soupçon de culpabilité en résistant autant que possible aux questions maternelles au retour ; les querelles entre soeurs. Des petits riens qui construisent un roman pétillant, plein de tendresse et d’humour, qui dépeint les relations entre soeurs à merveille (mieux… c’est carrément un très bel hommage à cette relation si particulière), avec cet éternel équilibre entre admiration, exaspération et petite jalousie. D’une plume légère et pleine d’autodérision, Susie Morgenstern nous plonge dans le quotidien de cette famille juive, d’origine polonaise, implantée en banlieue et dont les rites religieux rythment l’année (j’ai ainsi découvert Pessah… qui me laisse un tantinet perplexe avec ce système des boîtes de conserve dont on se débarrasse auprès du rabbin pendant une semaine, le temps du grand ménage, pour ensuite les récupérer et les ranger au même endroit). Bon, niveau illustration, on repasse. Sans vouloir la vexer, Susie Morgenstern est loin d’être un Quentin Blake. Mais ce n’est pas bien grave. Là n’est pas le coeur du roman. Non. Le coeur du roman La petite dernière se trouve dans cette vie de famille tellement banale, humaine, pleine de rire, d’amour et de tendresse. Une petite bulle de douceur qui fait du bien.
C’était magique, trop beau pour être vrai, toujours inattendu comme une manne du ciel. Je n’en croyais pas mes yeux. Hypnotisée, je restais à la fenêtre devant cet incroyable spectacle. Ce cadeau de la nature, cette rhapsodie en blanc transcendait la vie. Tombant, tourbillonnant, se formait un scintillant ballet silencieux. C’était un ravissement. Immobile, j’étais comme une statue au coeur battant qui regardait à l’extérieur et n’aurait changé de place pour rien au monde. Chaud dedans, froid dehors, boules de coton, flocons de neige. La petite dernière - Susie MORGENSTERN
Les détails du livre
La petite dernière
Auteur : Susie MORGENSTERN
Illustrateur : Susie MORGENSTERN
Traducteur : Lilas NORD
Éditeur : Nathan
Prix : 13,95 €
Nombre de pages : 224
Parution : 24 août 2017
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Longtemps, je me suis couché(e) de bonne heure... pour lire. So what?!
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