Tant que je serai là... : De la douceur pour affronter ses peurs

Il fait beau et, à défaut de faire chaud, une vague de tendresse va s’abattre sur vous en ce début de week-end. Si, si. Car comme dirait une célèbre publicité, nous avons tous besoin de tendresse dans ce monde de brutes. Donc bon. Aujourd’hui, je vais donc vous parler d’un joli album coloré, pour les rase-bitumes : Tant que je serai là…. Il est signé par la famille Ferrier au (presque ?) grand complet : Pierre Elie Ferrier (que, généralement, on connait mieux sous son acronyme de Pef. Oui ! Le formidable papa du non moins formidable album La belle lisse poire du prince de Motordu.) s’associe à sa fille, Elsa Ferrier (qui est aux commandes de l’histoire Tant que je serai là…), mais également à sa femme, Geneviève Ferrier, pour les couleurs. Voilà pour le décor. Passons au plat de résistance !

Tant que je serai là... : un petit garçon face à ses peurs

La nuit tombe, noire bien noire… et un petit garçon tremble dans son grand lit : il a peur. Heureusement, sa maman lui explique que, tant qu’elle sera là, rien ne pourra lui arriver. Elle éteint la lumière et file se faufiler sous sa grande couette réchauffée par son grand mari. Car, l’air de rien, la maman aussi a un peu peur. Point grave cela n’est ! Car, comme le lui explique son grand mari, tant qu’il sera là, rien ne pourra lui arriver. Il lui créé un abri de ses grands bras costauds, et elle s’endort. Sauf que voilà. Étonné, le papa s’aperçoit que, lui aussi, a peu peur. Mince ! Ah, non, ouf : le chat est là. Et, tant qu’il sera là, rien ne pourra arriver au papa… Mais qui veille sur le chat ?

Tant que je serai là... : un joli album plein de douceur

Hein ? Et que se passe-t-il si même la lune, si belle et si fière dans le ciel si sombre, a, elle aussi, un peu peur ? Fichtre, diantre, enfer et putréfaction… mémé se retrouvera bel et bien dans les orties. Ou… mais oui. Même si l’on souhaite que quelqu’un veille toujours sur nous, même si nous avons tous besoin d’être rassurés (et je parle en connaissance de cause, ces derniers temps !), quand, au bout de la chaîne, le dernier maillon a également besoin qu’on le réconforte, il ne reste plus qu’une chose à faire : affronter ses peurs. Prendre le taureau par les cornes. Et terrasser ses angoisses. C’est précisément ce que Tant que je serai là… nous apprend à faire. Avec une fin en pirouette (cacahuète), qui fait sourire et nous donne l’impression d’avoir une cape autour du cou, de flotter dans les airs tel Superman, mais avec la gomina et l’air ahuri en moins. Donc bon point. Les illustrations de Pef sont dans un registre à mille lieues du Prince de Motordu, mais ravissantes également. Toutes douces, onctueuses et épaisses comme un pastel. Et les jolies couleurs franches choisies par Geneviève Ferrier font merveille. Quant à l’histoire d’Elsa Ferrier, vous l’aurez compris, elle m’a séduite avec son texte poétique et son refrain « tant que je serai là » qui apaise et réconforte. Tant que je serai là… est un album jeunesse tendre, doux comme un baiser virevoltant sur la joue, léger comme une plume et qui devrait aider les petits à avoir moins peur une fois les lumières éteintes. Car, oui, même les grands ont peur. Mais, oui, tout le monde est capable de surmonter ses craintes. Et c’est là notre plus grande force.