Le permis d'être un enfant : un album tendre et pas si léger que cela
[Carozine dévore le roman Le permis d'être un enfant - Martin PAGE et illustrations de Ronan BADEL - Dès 4 ans]
Mon neurone est amorphe et enseveli sous des couches et des couches de manque de sommeil, et il a bien du mérite à résister encore face à l’adversité… si, si, je vous jure, il continue de s’allumer de temps en temps. En l’occurrence, là, tout de suite, maintenant, il clignote avec beaucoup d’énergie, j’en profite donc avant qu’il ne s’éteigne pour récupération profonde pour vous parler d’un joli album jeunesse découvert il y a peu : Le permis d’être un enfant, de Martin Page et Ronan Badel. Malheureusement, le neurone a tendance à s’éparpiller, à divaguer et à perdre ses mots, je vous préviens en amont, dès fois que cette chronique ne ressemble à rien en fin de course ou qu’elle vous semble un brin incongrue. Allez, cet avertissement fait, façon DVD avec son avertissement que, attention, c’est mal, très mal, de pirater un DVD (sauf que bon, si vous voyez l’avertissement, c’est que vous avez déboursé une petite somme pour acheter ce DVD), je disais donc que, oui, l’avertissement est fait et que nous pouvons donc sauter gaiement entre les pages de l’album Le permis d’être un enfant, avec toute l'âme enfantine qu'il nous reste.
Le permis d'être un enfant : Astor, un enfant pas comme les autres
Il était une fois Astor, un petit garçon au pull rouge, au pantalon noir et à la coupe de cheveux un peu Playmobil et qui aime rêvasser tranquillou dans son jardin, dessiner des insectes et jardiner. Astor aime même les légumes… et là, un gamin qui aime les légumes, ça sonne un peu louche. Et c’est précisément ce que se dit la Commission de l’enfance. Ni une ni deux, elle convoque Astor pour lui faire passer tout une série de tests destinés à déterminer si oui ou non Astor est bien un enfant, car, jusque là, la Commission de l’enfance n’est pas hyper convaincue par sa prestation et serait plutôt encline à lui retirer son permis d’être un enfant.
Le permis d'être un enfant : un album tendre et délicat
Avec beaucoup d’humour l’équipe Martin Page (au texte) et Ronan Badel (aux illustrations) signe un album sur la différence. Car oui, aussi étrange que cela puisse paraître, il y a des enfants qui n’apprécient les bonbons qu’avec parcimonie. Ou qui préfèrent jongler tranquillement dans leur coin plutôt que de casser une pyramide de verres. Mais surtout, Le permis d’être un enfant traite de pourquoi diable nous devrions nous expliquer sur le pourquoi nous sommes comme cela et pas autrement et quelle andouille en haut lieu aurait d’office décidé de ce qu’il est de votre devoir de faire pour coller à l’image que l’on se fait de vous. Sauf qu’Astor n’est pas tout à fait d’accord. Et qu’il a le mérite de ne pas céder face aux adultes qui pensent mieux savoir que lui. Et, heureusement pour lui, Astor a des parents bien dans leurs orteils qui lui rappellent que, oui, oui, il a le droit d’être lui-même, mais si ça défrise les adultes et qu’il n’a pas besoin d’autorisation pour cela. Être lui suffit. Imaginez un peu. Donc voilà. Le permis d’être un enfant est avant-tout un album sur le droit d’être soi, de ne pas rentrer dans le moule si on n’en a pas envie (et même si c’est bien souvent difficile). Le propos plein d’humour et de sensibilité de Martin Page est illustré à merveille par Ronan Badel, tout en légèreté. Un petit album à offrir d’urgence aux enfants qui ont oublié qu’ils n’avaient pas besoin d’imiter les autres pour être soi !
Les détails du livre
Le permis d'être un enfant
Auteur : Martin PAGE
Illustrateur : Ronan BADEL
Éditeur : Gallimard Jeunesse
Prix : 14,00 €
Nombre de pages : 40
Parution : 29 août 2019
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Longtemps, je me suis couché(e) de bonne heure.... pour lire. So what?!
Autres lectures de Carozine : Igor, Jamais sans mes oreilles : de l’album qui dépote sous le capot.