Le gardien de la lune : fable lunaire colorée et douce

Bon, alors, avant de commencer à discuter sérieusement (parce que cela m’arrive de temps en temps, si si, je vous jure), il faut absolument que je vous raconte un truc de fou, carrément déglingo : la petite nouvelle de mon travail connaissait Carozine. Non, mais avant que je lui en parle ! Dingue ! Alors, là, d’un coup, je me suis sentie une star, le melon qui pousse, la tête qui ne rentre plus dans le bonnet (ce qui va pouvoir poser problème à un moment car il pèle un peu en ce moment)… un peu façon Brad Pitt qui s’étale en énorme sur la place de la Bourse en ce moment (pour je ne sais plus quelle banque). Non mais c’est vrai quoi. Bon. Sur ce quart d’heure people, je vais entrer dans le vif du sujet du jour : un petit album tout mignon paru aux éditions Saltimbanque : Le gardien de la lune, de Zosienka. Allez, on se transforme en chauve-souris (tiens, en parlant de chauve-souris, j’ai vu hier soir un film pas mal du tout avec Christian Bale, il faudrait que je vous en cause à un moment), on virevolte et on fait un tour entre les pages de l’album pour rase-bitume Le gardien de la lune.

Le gardien de la lune : un ours très attentif à son travail

Il était une fois, un ours polaire (ou du moins ce qui y ressemble fortement) qui s’appelait Émile. Par une jolie soirée, Émile est nommé Gardien de la lune par toute une équipe de créatures de la nuit. Pas peu fier, Émile se hâte de préparer ses affaires pour cette mission de la plus haute importance. Non parce que la lune, c’est un peu notre diamant. Notre référence nocturne. Et Émile monte avec honneur et joie les quatre-vingt treize marches qui le séparent de la lune chaque soir. Il chasse les nuages à coup d’aspirateur. Il discute avec elle. Sauf que voilà. Une nuit, la catastrophe se produit : la lune rétrécit. En panique, Émile essaie de la nourrir de pastèque et de la divertir grâce à des blagues ratées de libellules fort sympathiques mais pas forcément très inspirées. Mais le drame se poursuit : le lune disparaît chaque nuit un peu plus.

Le gardien de la lune : album éclairant

À partir de ce (brillant) résumé, il n’est pas bien difficile de deviner le thème de ce petit album jeunesse signé Zosienka : les phases de la lune. Si Le gardien de la lune ne s’avance pas à livrer une explication mathématique et rationnelle sur le phénomène (mais il fournit quand même, pour le parent dépassé, un début de réponse avec un perroquet vert tournoyant en ellipse), il permet néanmoins, non seulement d’aborder la question avec le rase-bitume qui se questionne et vous harcèle de « pourquoââââ » (et d’entrer dans des explications plus complètes, si toutefois votre mémoire n’a pas flanché au détour d’un shot de vodka), mais, surtout, de rassurer : la lune revient toujours. Alors, il manque à l’album Le gardien de la lune un soupçon d’humour pour qu’il soit un franc coup de coeur, cependant, j’ai apprécié ce texte court et poétique qui fait l’éloge de la patience et de l’amitié, cet ours paniqué en voyant la lune disparaître et les illustrations tout en tendresse qui prennent toute la place. Donc voilà. Le gardien de la lune est un joli album plein de fraîcheur, de philosophie et de douceur, qui se déguste avec plaisir la nuit venue.