Banquise Blues : c’est frais (mais c’est pas grave)

Cette semaine a été folle… tellement folle que je n’ai pas eu le temps d’ouvrir un roman. QUOIiiiii ?! Première fois que cela m’arrive, dis donc. Cela n’a pas empêché ma boîte aux lettres de se remplir de ravissantes surprises jeunesse. (Oui, je sais, rien à voir avec la choucroute amorcée en première phrase de cette introduction lamentable, mais vous ne m’en voudrez pas, après tout, vous aussi, vous décompressez de votre semaine avec un neurone à moitié réveillé. Donc bon.) Et je trouve enfin le temps, ce week-end, de plonger le nez dedans. Après avoir visité les plaines américaines qui se parent des couleurs de l’Automne dans l’album pop-up absolument magnifique de David A. Carter, nous dirigeons nos pas vers l’Antarctique. Dépaysement garanti ! Allez, hop ! On enfile sa doudoune et sa veste polaire pour aller jeter un oeil de côté de l’album jeunesse Banquise Blues, signé Jory John (texte) et Lane Smith (illustrations).

Banquise Blues : un manchot qui s’est levé du pied gauche

Il est (trop) tôt, il fait (trop) froid et notre pingouin… pardon ! manchot ! s’énerve déjà. Il y a trop de bruit dans la colonie qui jabote un peu trop gaiement. Il a un peu trop neigé pendant la nuit et notre manchot n’aime pas cela. Il y a trop de blanc. Il a trop faim et aucun poisson ne daigne se précipiter dans son bec pourtant grand ouvert de mécontentement. L’eau est trop salée… et, accessoirement, un peu trop peuplée d’orques prêtes à faire de ce manchot dodu leur casse-croûte. Bref. Tout va de travers pour notre pauvre manchot.

Banquise Blues : un album pétillant, mordant et drôle

L’album Banquise Blues met délicieusement à jour les travers du quotidien… et de notre manchot râleur à la bouille irrésistible et à la silhouette ronde façon poupée russe. Il marche en se dandinant, comble du ridicule, et, pour couronner le tout, est doté d’ailes absolument inutiles étant donné qu’elles ne lui servent pas à voler. Sans oublier que, cerise sur le pompon du burger au saumon, il ressemble à tous les autres manchots de la colonie. Il y a tout de même de quoi en avoir ras le poil luisant. Le texte de Jory John est plein d’humour, de candeur et, oui, d’un soupçon de mordant, histoire de nous rappeler que les petits (ou gros) soucis du quotidien ne doivent pas nous empêcher d’admirer la beauté qui nous entoure, d’apprécier notre famille et nos amis. De quoi relativiser un peu ! Quant aux illustrations de Lane Smith, la couverture de l’album Banquise Blues donne le ton : elles sont légères et dotées d’un grain particulier qui leur donne un charme fou. Notre manchot est hyper expressif et attachant… Pari remporté haut la main ! Banquise Blues est un album ravissant, pétillant, drôle et vif que les parents apprécieront tout autant que leur bambin… et qu’ils prendront plaisir à re, re, re, re, re-lire à chaque fois qu’un « encore » se fera entendre.