Jarnicoton : pour jurer religieusement
20 Oct. 2010
Grande adepte des anciens jurons nettement plus réjouissants qu'un vulgaire et très commun "merde", franchement galvaudé et quelque peu pedzouille (oui, oui !), Caro(z)ine ne pouvait pas passer à côté de "jarnicoton" (juron de prédilection de Henri IV comme nous le verrons) et se fait donc un devoir de l'ajouter à sa liste de jurons, juste après "diantre" et "fichtre" (ne figurent dans cette liste non exhaustive que les jurons ne faisant pas rougir de honte ma pauvre grand-mère, ceci réduit donc comme peau de chagrin la liste en question mais ceci n'est que partie remise)... Non, parce qu'entre nous, un petit "jarnicoton, mais pour qui me pend-on ?" au moment de déposer royalement sa lettre de démission sur le bureau d'un PDG héberlué (il ne l'avait pas venue venir, celle-là), cela a une certaine prestance. Du moins trouvé-je peut-être naïvement, allez savoir.
Jarnicoton : ou comment reléguer Dieu aux oubliettes
Comme quoi finalement tout, ou presque, en ce bas monde se trouve lié au barbu ventripotent ; car jarnicoton n'est autre qu'un dérivé de jarnidieu, traditionnellement utilisé pour accentuer la vivacité d'un sentiment ou accentuer une affirmation, comme aurait pu le faire le petit chaperon rouge face à sa grand-mère poilue "jarnidieu, que tes dents sont longues". Toujours est-il qu'il n'est pas besoin d'être sorti de Centrale pour se douter que "jarnidieu" est une contraction de "je renie Dieu".
Jarnicoton serait plutôt comment ne pas profaner Dieu
Et, ô élèves dissipés, qui diable a eu l'incongrue idée de remplacer Dieu par Coton et qui diantre était le fameux Coton ? Que de vastes interrogations autour d'un si petit juron ! Ce n'est autre que Henri IV qui utilisa le terme de "jarnicoton" pour remplacer son bien-aimé "jarnidieu". La raison provient d'un jésuite, le père Coton, véritable bonnet de nuit mais néanmoins confesseur d'Henri IV (puis de Louis XIII), ayant fait remarquer à sa Majesté l'inconvenance pour un roi catholique (même converti par obligation) de passer son temps à renier Dieu dans ses locutions. Henri IV décida donc de remplacer Dieu par Coton et s'empressa de ponctuer ses phrases de "jarnicoton" tonitruants.
Notez que la toute puissance de l'Eglise sur la langue française a également valu à plusieurs jurons blasphématoires, puisqu'il est interdit dans les 10 commandements d'invoquer à tort et à travers le nom de Dieu, d'être transformés pour ne pas risquer les foudres de l'Eglise et c'est ainsi que mordieu (mort à Dieu) devint morbleu.
Le dessin en grand, parce qu'il m'amuse terriblement et la version rikiki ne le mettait pas en valeur !
Bougres de faux jetons à la sauce tartare ! C'est tout ?!
Autres expressions avec Carozine : Moule à gaufres : les jurons du capitaine Haddock