22
Avr.
2016
Azil, tome 1, chez Gaëtan Becpincé : une vie de nounours bien remplie
[Carozine découvre l'album illustré Azil, tome 1, chez Gaëtan Becpincé - Jean-Marie OMONT, Charlotte GIRARD - illustrations de Tanja WENISCH - dès 5 ans]
Après la (très) courte pause polar (si, si, je vous assure, un roman noir s'était glissé entre toutes les chroniques jeunesse), on poursuit nos explorations du milieu jeunesse avec, cette fois, un album illustré destiné aux petits (dès 5 ans) : Azil, tome 1, Chez Gaëtan Becpincé, signé Jean-Marie Omont et Charlotte Girard au texte, et illustré par Tanja Wenisch. Je vous préviens tout de suite, on va manger de l’album et du roman jeunesse dans les jours à venir (oui, en plus de ceux déjà traités !), pour l’excellente raison qu’ils se sont empilés sur la table de mon salon ces derniers temps. Et que je continue d'en recevoir, pour mon plus grand régal. Bref. Oui, donc, revenons à mes moutons blancs et brebis aux grands yeux : Azil s’annonce comme une série en plusieurs volumes et, histoire de ne pas placer le boeuf au mauvais endroit, j’arrête mon introduction pour passer à la suite de l’histoire de ce tome 1 : Chez Gaëtan Becpincé !
Azil, tome 1, chez Gaëtan Becpincé : un ours en peluche et une famille peut-être pas si coincée
Il était une fois un petit ours en peluche qui se dorait la pilule sur une plage de sable fin et profitait de la belle vie de nounours choyé. C’était il y a fort fort longtemps, bien avant le drame. Car, par une triste journée, la petite fille empoigne son ours en peluche, grimpe dans un bateau… mais, l’ours tombe à l’eau. Il échoue sur une plage bretonne où il manque se faire dévorer par les crabes et les mouettes, jusqu’à ce qu’il croise le chemin de M. Lepillier, l’instituteur du village. Ce dernier le ramène en classe et en fait sa petite mascotte, en ayant l’idée du siècle : chaque week-end, l’ours en peluche qu’il a renommé Azil (Azil ! Ça fait tilt ?!) ira passer quelques jours dans une famille choisie au hasard. Et, pour cette première expérience, c’est la famille de Gaëtan Becpincé qui est sélectionnée. Au vu du visage mécontent de la maman de Gaëtan, on comprend mieux le « Becpincé » de l’histoire : Azil se retrouve coincé dans un sac plastique, le museau sous des poireaux. Autant dire que ça ne commence pas génial. Heureusement pour lui, Gaëtan a bien l’intention de lui faire vivre de belles aventures pendant le temps qui lui est imparti : il l’entraîne à la rivière, où l’ours a la malchance de (re)tomber à l’eau… Décidément !
Azil, tome 1, chez Gaëtan Becpincé : un album illustré ravissant pour un scénario plutôt original
Je dois dire que j’ai été charmée par l’idée originale et très plaisante de donner la parole à l’ours en peluche : Azil nous donne ses impressions au gré de ses aventures, qui ne manquent pas de rythme. Riche idée ! Car cela nous permet d’aborder le monde des adultes avec la vision d’un rase-moquette, doublée de la naïveté d’un ours en peluche à qui il arrive bien des malheurs… jusqu’à cette adoption partagée entre les enfants de la classe. Autant dire que les aventures ne devraient pas manquer pour le petit ours ! Dans ce tome 1, Azil, chez Gaëtan Becpincé, on se retrouve à gambader joyeusement à travers champs pour atterrir près de la rivière, ou un garçon prénommé Nino parvient à récupérer Azil, à l’aide d’un bâton… manque de chance, Azil a été sacrément amoché et il est devenu borgne dans son combat contre l’eau. Heureusement, la grand-mère de Nino sait tout raccommoder : ce sera alors l’occasion pour Gaëtan Becpincé (loin d’être aussi coincé que sa maman) et Azil de découvrir un autre univers, celui des gitans qui se sont installés dans le coin. Les enfants n’y ont pas d’instituteur, ils jouent tranquillement en liberté sous le regard bienveillant des autres membres de cette grande famille car les mamies n’y sont pas reléguées dans des maisons de retraite (sic), mais vivent parmi eux.
Jean-Marie Omont et Charlotte Girard, avec Azil, tome 1, Chez Gaëtan Becpincé, ont décidé de faire vaciller les préjugés que l’on porte sur ce peuple nomade et, pour commencer, si le terrible Sergio a toujours un couteau à la main, ce n’est pas pour dépecer le chien du voisin, mais bien parce qu’il est marionnettiste. Alors ! Pour le reste, je dois dire que les illustrations de Tanja Wenisch m’ont envoûtée : espiègles, pleines de vie, d’expressivité, elles éclaboussent chaque page de l’album Azil, Chez Gaëtan Becpincé. Le pastel leur confère une texture et un éclat particuliers qui ajoutent au charme de ce tome 1 de la série Azil. Si je ne suis pas à 100% convaincue par le texte, dont certaines réflexions me semblent un peu inadaptées et abruptes au vu de l’âge des gremlins concernés, je dois admettre que Azil, Chez Gaëtan Becpincé est un très bel album, plein de chaleur, pétillant à souhait, porté par des illustrations absolument merveilleuses. Et l’ours Azil a une bouille extraordinaire.
Longtemps, je me suis couché(e) de bonne heure... pour lire. So what?!
Autres lectures de Carozine : Moi & ma super bande : une nouvelle série jeunesse à dévorer : tome 1, S.O.S maître en danger et le tome 2, Tous en scène ! (dès 7 /8 ans).