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Le sapin de Noël : traditions et légendes

[Carozine enquête sur le sapin de Noël]

20 Déc. 2010

En cette année rabat-joie où commerçants et mairie de Paris semblent s’être donné le mot pour ne pas décorer nos tristes rues aux arbres dépouillés, où les fameuses vitrines de Noël de notre enfance aux poupées Corolle s’ébattant autour d’un four pour faire cuire un gâteau en faisant voltiger de la farine à tour de bras, ont été remplacées par de moroses vitrines limite sadomasochistes, Caro(z)ine sème le vent de la rébellion car il est plus que temps de revenir aux traditions de notre cher pays et de parler sapin de Noël, car, nom d'une purée d'aisselle de bison, la tradition du sapin de Noël (et de sa décoration !) est au moins une chose que la mairie de Paris ne pourra pas nous retirer. Non mais.

Le sapin de Noël & sa tradition : une fête païenne christianisée

Le sapin de Noël & sa tradition
Le lavage de cerveau perpétré par des années de catéchisme ayant divinement fonctionné, il est communément admis dans la conscience collective que Noël, outre la venue du barbu ventripotent, est la célébration du petit Jésus. Mais d’où vient cette tradition de l’arbre de Noël ? Car il est peu probable qu’à peine notre futur chevelu en sandales né, Joseph, son père certainement cocu, se soit précipité dans la forêt, hache à la main, pour couper un sapin de Noël que Marie aurait enguirlandé, pendant que l’âne et le boeuf auraient soufflé sur le bébé emmailloté. Nos chers ancêtres Celtes, entre 2000 et 1.200 avant le fameux chevelu crucifié, avaient déjà adopté l’épicéa pour fêter le 24 décembre, jour de la renaissance du soleil ; le rite païen s’est ainsi emparé du symbole de l’arbre et le décorait de fruits et de fleurs pour célébrer le solstice d’hiver. En 354, l’église catholique, à qui les fêtes païennes ne plaisent guère, instaure le 25 décembre comme jour de naissance du Christ, histoire d’éradiquer la concurrence ; elle fut, par ailleurs, grandement aidée, selon la légende, par Saint Boniface, moine évangélisateur allemand du VIIe siècle, qui s’était fixé pour mission de prouver que le chêne n’était en aucun cas un arbre sacré : ayant fait abattre un magnifique chêne, qui écrasa tout sur son passage, excepté un petit sapin, pour asseoir ses présomptions, Saint Boniface décréta alors que le sapin en question serait l’arbre de l’enfant Jésus. Alléluia. La tradition de planter de jeunes sapins pour célébrer la naissance du Christ s’implanta donc en Allemagne et, les frontières étant peu étanches, s’installa également en Alsace.

Le sapin de Noël : tout un symbole

Le sapin de Noël & sa tradition
Tout au long du Moyen-Age, le sapin de Noël ne cessera d’obtenir ses lettres de noblesse : en 1521, la première référence à un arbre de Noël est faite, en Alsace ; l’arbre de Noël se décorait alors essentiellement de fruits de saison, de confiseries et de gâteaux. C’est à cette époque, également, que l’étoile venant couronner la cime du sapin de Noël fait son apparition, symbole de l’étoile de Bethleem ayant guidé rois mages et paysans vers l’enfant emmailloté et protégé par son âne. En 1560, les Protestants, lassés que les Catholiques marchent sur leurs plates-bandes, s’emparent du sapin de Noël. Au XVIIe et XVIIIe siècle, les sapins illuminés de coquilles de noix gorgées d’huile enflammée font leur apparition ; l’épouse de Louis XV (Marie Leszczyńska), en 1738, a également fait installer un sapin de Noël somptueux dans le château de Versailles, sans grande répercussion sur la cour française. Elle fut suivie, en 1837, par l’initiative de Hélène de Mecklembourg (d’origine allemande, comme son nom l’indique si bien) de décorer un sapin de Noël aux Tuileries. Ce sera cependant à partir de 1870, et de la guerre franco-prussienne amenant son lot d’immigrés de l’Est, que la tradition du sapin de Noël et de ses décorations se répandra sur tout le territoire et viendra occuper une place prépondérante dans les salons des Français, ravis de célébrer les fêtes de la nativité. Depuis, le sapin de Noël est devenu la star des foyers et d’immenses plantations d’arbres de Noël ont vu le jour afin de faire face à l’impressionnante demande de sapins de Noël ; car après tout, qu’existe-t-il de plus festif qu’un sapin de Noël décoré et où diable le Père Noël pourrait-il déposer ses cadeaux si le sapin n’était pas là ? Je vous le demande.

What's up, pussy cat?!

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20 décembre 2010

. . Caroline D.